Delphine de Fosseux (1959-1969) 2/2
voir la 1ère partie publiée en juin 2014 Que mon Fiat devienne Magnificat. D’après le livre témoignage de sa Maman. A Lourdes, Delphine voudrait mettre un cierge à la grotte, un de ses immenses cierges qui y brûlent par centaines sans discontinuer. Mme de Fosseux accepte, et lui fait remarquer : « ce sera ton ‘oui’ au Seigneur ; nous allons choisir un très gros cierge afin qu’il brûle très longtemps. Mais regarde les flammes de ces cierges : sous le vent elles vacillent et même quelques fois s’éteignent ; il faudra donc veiller à ne plus dire ‘non’ car tes ‘non’ seraient comme un vent qui viendrait éteindre ton ‘oui’». C’est le début de la vraie conversion de Delphine. De retour chez elle, elle demande souvent à sa maman : « Croyez-vous que mon cierge brûle encore ? Je n’ai dit qu’un ‘non’ aujourd’hui, ce n’est qu’un petit courant d’air n’est-ce pas ? » Pour l’aider dans son combat, on permet à Delphine, à la veille de ses 8 ans, de se préparer à la confirmation en même temps que son frère aîné. Elle reçoit donc ce sacrement, préparée à nouveau par les Bénédictines de Limon. Une des religieuses lui écrira quelques jours plus tard pour l’encourager : « [L’Esprit Saint] est venu avec toute sa force, une force qui est dans votre âme, pour vous aider à suivre Jésus portant sa croix, notre marque, avec beaucoup de courage. C’est difficile ce qu’il vous demande, mais le Bon Dieu qui vous aime beaucoup compte sur vous. » Le 1er contrôle de l’évolution de la tumeur est plutôt rassurant. Le traitement au cobalt semble faire de l’effet. On passe donc Noël en famille et Delphine suit ses cours à la maison pendant quelques mois, ses os étant devenus très fragiles suite au traitement. C’est à ce moment que s’annonce un petit frère, le 6e enfant de la famille. Pour les parents qui avaient eu si peur d’une « soustraction », cette « addition » est considérée comme un cadeau royal ! Mais le contrôle médical suivant obscurcit l’horizon : une métastase pulmonaire vient d’apparaître… on tente alors un nouveau traitement, très nocif pour les globules blancs. Comme c’est le 10 mars, Mme de Fosseux organise une neuvaine à Saint Joseph, qui se termine juste pour sa fête, le 19 mars, afin d’obtenir le maintien des globules blancs et le « nettoyage » du poumon. Au grand étonnement du professeur, 3 semaines plus tard le poumon est sain, et les globules blancs se sont maintenus. Celui-ci juge alors plus prudent de prolonger un peu le traitement, en « préventif »… mais alors globules et plaquettes « s’effondrent » et Delphine doit être hospitalisée de nouveau, n’ayant plus aucune défense contre l’infection. Un mois après elle peut à nouveau sortir et retourne avec sa maman en pèlerinage à Lourdes. Mais l’état de santé de Delphine décline. Pour l’aider à supporter le traitement comprenant de nombreuses piqûres, ses frères et sœurs acceptent eux-aussi de recevoir des piqûres… de vitamines ! Le goûter d’anniversaire de ses 10 ans est avancé de 10 jours : toute la journée, elle ne cherchera qu’à faire plaisir à ses amies. Puis retour à l’hôpital… les métastases ont pénétré le foie et les reins, et une tumeur au niveau du poumon empêche Delphine de respirer correctement. Elle souffre énormément mais s’efforce de sourire aux infirmières. Aux vacances de Pâques, Delphine rentre à la maison afin de préserver jusqu’au bout l’esprit de famille. Désormais, on ne peut plus que lui prescrire des calmants pour atténuer sa douleur. Alors qu’elle se sent étouffer, Delphine appelle sa maman : « J’ai peur, je vais mourir ! » « N’aie pas peur, lui répondit-elle, tu es dans mes bras et tu vas glisser dans ceux de la Sainte Vierge. » Et c’est ce qui se passa le lendemain ; à son père à son chevet elle dit : « regardez la dame qui me porte à boire ! », et une fois sa mère auprès d’elle, elle ferme les yeux pour partir « avec la belle dame ». C’était le 26 avril 1969. Le lendemain matin, l’ébauche de son sourire s’était à nouveau dessinée sur ses lèvres…