Humilité - Expérience de la foi - Miséricorde
Pour entrer dans le mystère, il faut de l’humilité.
On ne peut vivre la Pâque sans entrer dans le mystère. Ce n’est pas un fait intellectuel, ce n’est pas seulement connaître, lire… C’est plus, c’est beaucoup plus ! “Entrer dans le mystère”, signifie capacité d’étonnement, de contemplation ; capacité d’écouter le silence et d’entendre le murmure d’un fin silence sonore dans lequel Dieu nous parle (cf. 1 R 19, 12). Entrer dans le mystère signifie aller au-delà de ses propres sécurités confortables, au-delà de la paresse et de l’indifférence qui nous freinent, et se mettre à la recherche de la vérité, de la beauté et de l’amour, chercher un sens imprévisible, une réponse pas banale aux questions qui mettent en crise notre foi, notre fidélité et notre raison. Pour entrer dans le mystère, il faut de l’humilité, l’humilité de s’abaisser, de descendre du piédestal de notre moi si orgueilleux, de notre présomption ; l’humilité de se redimensionner, en reconnaissant ce que nous sommes effectivement: des créatures, avec des qualités et des défauts, des pécheurs qui ont besoin de pardon. Pour entrer dans le mystère, il faut cet abaissement qui est impuissance, dépossession de ses propres idolâtries… adoration. Sans adorer, on ne peut entrer dans le mystère. Les femmes disciples de Jésus nous enseignent tout cela. Elles ont veillé, cette nuit, avec la Mère. Et elle, la Vierge Mère, les a aidés à ne pas perdre la foi et l’espérance. Ainsi elles ne sont pas restées prisonnières de la peur et de la douleur, mais aux premières lueurs de l’aube, elles sont sorties, portant dans les mains leurs parfums et avec le cœur oint d’amour. Apprenons d’elles à veiller avec Dieu et avec Marie, notre Mère, pour entrer dans le Mystère qui nous fait passer de la mort à la vie. Homélie pour la veillée pascale (4 avril 2015)
N’ayez pas peur de sortir de vous-mêmes !
À la racine de chaque vocation chrétienne, il y a ce mouvement fondamental de l’expérience de foi : croire veut dire se laisser soi-même, sortir du confort et de la rigidité du moi pour centrer notre vie en Jésus Christ ; abandonner comme Abraham sa propre terre en se mettant en chemin avec confiance, sachant que Dieu indiquera la route vers la nouvelle terre. Celui qui se met en chemin à la suite du Christ trouve la vie en abondance, en se mettant lui-même tout entier à la disposition de Dieu et de son Royaume. Cette dynamique d’exode vers Dieu et vers l’homme remplit la vie de joie et de sens. Chers jeunes, n’ayez pas peur de sortir de vous-même et de vous mettre en chemin ! L’Évangile est la Parole qui libère, transforme et rend plus belle notre vie. Comme il est beau de se laisser surprendre par l’appel de Dieu, d’accueillir sa Parole, de mettre les pas de votre existence dans les pas de Jésus, dans l’adoration du mystère divin et du dévouement généreux aux autres ! Votre vie deviendra chaque jour plus riche et plus joyeuse ! Extraits du message pour la Journée mondiale de prière pour les vocations
Un jubilé de la Miséricorde
Nous avons toujours besoin de contempler le mystère de la miséricorde. Elle est source de joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition de notre salut. Miséricorde est le mot qui révèle le mystère de la Sainte Trinité. La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché. Il y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante, à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Eglise, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace. L’Année Sainte s’ouvrira le 8 décembre 2015, solennité de l’Immaculée Conception. Marie a été pensée et voulue sainte et immaculée dans l’amour (cf. Ep 1, 4), pour qu’elle devienne la Mère du Rédempteur de l’homme. Face à la gravité du péché, Dieu répond par la plénitude du pardon. La miséricorde sera toujours plus grande que le péché, et nul ne peut imposer une limite à l’amour de Dieu qui pardonne. En cette fête de l’Immaculée Conception, j’aurai la joie d’ouvrir la Porte Sainte. En cette occasion, ce sera une Porte de la Miséricorde, où quiconque entrera pourra faire l’expérience de l’amour de Dieu qui console, pardonne, et donne l’espérance. Miséricordieux comme le Père, c’est donc la “devise” de l’Année Sainte. Dans la miséricorde, nous avons la preuve de la façon dont Dieu aime. Il se donne tout entier, pour toujours, gratuitement, et sans rien demander en retour. Il vient à notre secours lorsque nous l’invoquons. Il est beau que la prière quotidienne de l’Eglise commence avec ces paroles : « Mon Dieu, viens me délivrer ; Seigneur, viens vite à mon secours » (Ps 69, 2). Touchés jour après jour par sa compassion nous pouvons nous aussi devenir compatissants envers tous. J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Evangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine. La prédication de Jésus nous dresse le tableau de ces œuvres de miséricorde, pour que nous puissions comprendre si nous vivons, oui ou non, comme ses disciples. Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Extraits de la bulle concernant l’année extraordinaire de la miséricorde.