2014-2015 : Deux synodes sur la famille- Lettre aux familles (2)
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Jean-Paul II, 2 février 1994
La vocation de la personne humaine est au cœur de la « Civilisation de l’amour » Pour Jean Paul II, la personne humaine a pour vocation le don désintéressé d’elle-même aux autres. La personne ne s’épanouit que dans l’amour, qui est don de soi. Puis, si les personnes humaines répondent à leur vocation à l’amour, cela donne lieu à ce que le pape Paul VI appelait la « Civilisation de l’amour ». La « Civilisation de l’amour » passe par la famille La famille est le lieu privilégié et primordial où la personne humaine peut s’ouvrir à la vocation à l’amour. C’est d’abord dans la famille que l’enfant peut apprendre l’amour : il reçoit l’amour de ses parents et apprend à répondre à l’amour. Cela suppose que les parents vivent déjà entre eux l’amour don de soi et que leur amour les conduise à se donner à leurs enfants. La Civilisation de l’amour a besoin de l’éducation à l’amour au cœur de la famille L’Eglise désire éduquer à l’amour surtout par la famille. Elle proclame que les parents sont les premiers et les principaux éducateurs de leurs enfants : ils sont éducateurs parce que parents. Elle proclame que toutes les autres personnes qui participent à l’éducation ne peuvent agir qu'au nom des parents, avec leur consentement et même, dans une certaine mesure, parce qu'ils en ont été chargés par eux. C’est d’abord dans la famille que l’on apprend l’amour. L’éducation à l’amour est nécessaire, car l’amour est exigeant Assurément l’amour est exigeant. Et cela contribue à sa beauté. Saint Paul énonce les qualités de l’amour : il est « patient », il « rend service », il « supporte tout », « il espère tout » (1 Co 13, 4. 7). L’amour est aussi source de joie : il conduit à trouver sa joie dans le don de soi aux autres. On comprend la nécessité d’une éducation à l’amour ! La beauté de la Civilisation de l’amour contraste avec les dégradations de l’anti-civilisation L’anti-civilisation est civilisation de l’égoïsme, de l’utilitarisme et de la jouissance. Dans cette perspective, l’homme et la femme ne sont plus appelés au don de soi, mais s’utilisent réciproquement, ils deviennent esclaves de leur concupiscence. Quant à l’enfant, il peut devenir une gêne pour les parents et, avec l’avortement, on arrive à une civilisation de la mort. Jésus a été très clair : « Qui regarde une femme pour la désirer a déjà commis, dans son cœur, l'adultère avec elle » (Mt 5, 28). Si Jésus se prononce d’une manière si forte, c’est parce que la concupiscence conduit l'homme à s'approprier et à utiliser un autre être humain. Si Jésus a été énergique, c’est qu’il a voulu sauver l’amour dans le mariage et dans la famille. Il a posé en cela les bases de la Civilisation de l’amour. La civilisation de l’amour n’est pas une utopie Certains pensent que la « Civilisation de l’amour » est une pure utopie. Jean Paul II répond que, si Jésus nous a donné le commandement de l'amour, c’est que l’amour n’est pas une utopie. L’amour est donné à l’homme comme une action à accomplir et cela est possible à l’aide de la grâce divine.