Juin 2012 à Rome : ils sont 2000 à l’enterrement d’une jeune femme de 28 ans. L’ambiance est tellement festive qu’en entrant, beaucoup croient qu’ils se sont trompés d’église ! A la fin de la messe, le cardinal Vallini, vicaire général de Rome, déclare : « J’ignore ce que Dieu a préparé pour nous, pour la ville de Rome, pour le monde, à travers cette nouvelle Gianna Molla (canonisée en 2004), mais c’est sûrement quelque chose que nous n’avons pas le droit de laisser tomber ; c’est pourquoi nous sommes invités à recueillir cet héritage qui nous rappelle comment donner sa juste valeur à chaque geste quotidien, même le plus petit. » Chiara Corbella, avec son mari Enrico Petrillo, a choisi de donner la vie à 2 enfants tout en sachant qu’ils n’étaient pas viables, et de retarder le traitement de son cancer pour accoucher à terme de son 3^ème.

Elle était certaine qu’en tant que mère, elle devait donner la vie à ses enfants, même au prix de la sienne. Pour son mari, c’était clair aussi : « Nous n’avons pas le droit de décider de la vie ou de la mort d’une personne, un point c’est tout. »  Chiara était sans doute une femme d’un courage hors norme et d’une piété exceptionnelle ? Chiara se fâchait quand elle entendait dire cela. « Si je peux le faire, tout le monde peut le faire » car elle était très craintive. C’était une fille ‘normale’, douce, calme, déterminée, joyeuse, très serviable, douée pour le dessin et la musique. Chaque jour à son programme, ¼ h de prière.  Comment a-t-elle connu Enrico ? Plutôt jolie, elle avait déjà dit non à un grand nombre de soupirants. En 2002, elle va à Medjugorje pour demander à la Ste Vierge de lui faire rencontrer celui que Dieu lui a préparé. Dans la salle à manger, il ne reste qu’une place libre, à côté d’un jeune homme. En s’approchant de lui, elle reçoit cette certitude : « Ce garçon est pour toi ». C’était Enrico. Le mariage a-t-il suivi rapidement ? Non, les fiançailles ont duré six ans, ponctuées de nombreuses disputes et ruptures. Le Père Vito, un franciscain, accompagnait spirituellement chacun d’eux et les aidait à mûrir. Ont-ils été dès le départ en parfaite harmonie ? Non. Plus tard elle dira : « Aimer une personne signifie : accepter, ne pas tout comprendre sur elle, être prêts à se laisser changer, donc à souffrir, à renoncer à quelque chose pour elle. » C’est à la nouvelle qu’ils attendent un bébé atteint d’une anécenphalie que tout va basculer. Pour Chiara « Dieu ne fait jamais d’erreurs», mais elle attend avec angoisse la réaction d’Enrico. « Ne t’inquiète pas. C’est notre fille : nous l’accompagnerons jusqu’où nous pourrons aller. » Chiara : « J’ai pensé : ‘Cet homme m’aime vraiment, et il aime le fruit de notre amour comme je l’aime moi aussi.’ Depuis ce jour-là, la grâce a été de nous unir encore plus. » Entourés de leurs amis, ils offrent à leur petite Maria le baptême dès sa naissance et elle part pour le Ciel une demi-heure après. Enrico: « Maria a ouvert nos cœurs et la grâce est entrée, le vrai amour, le sens de la vie, l’éternité. » En voyant leur petite fille silencieuse passer de leurs bras à ceux du Père, ils ont été étonnés et même éblouis par la beauté de ce moment. A la fin de l’enterrement, Enrico lit la lettre qu’ils ont écrite à Maria «… Ici toutes les choses ne servent pas vraiment, nous pouvons nous passer de tout, mais le Père, lui, est à connaître, et il faut se préparer à le rencontrer. Toi tu es née prête et je ne sais te dire à quel point nous sommes fiers de toi. .. Maintenant tu connais le Père, Maria Grazia et… Letizia (Joie parfaite) de notre vie. »  Mais lorsque leur 2^ème enfant s’annonce sans jambes, sans reins… ne vont-ils pas perdre leur sérénité ?  Pour lire la suite, cliquez ici