J - 115 avant l'ouverture des JMJ (2)
Il est temps de se préparer, matériellement bien sûr, mais aussi spirituellement !
Chaque mois, jusqu’à l’été, la rédaction d’In Altum vous propose une réflexion sur les œuvres de miséricorde, à travers la Parole de Dieu, l’enseignement de l’Eglise et la vie des saints.
Nourrir les affamés
Dans 115 jours, les 40 000 pèlerins français retrouveront des jeunes venus du monde entier pour vivre les JMJ de Cracovie. En attendant, poursuivons notre préparation en approfondissant les œuvres de miséricorde. Ce mois-ci, découvrons une œuvre de miséricorde corporelle : nourrir les affamés. « 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !' [...] 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » (Mt, 25, 31-sq) Lorsque le chrétien vient en aide à son frère dans le besoin, il ne le fait pas seulement au nom d’une froide justice. Dans son frère qui souffre et est dans le besoin, le chrétien doit reconnaître le Christ. Comme le dit le pape François dans son message de carême 2016, « [d]ans la personne du pauvre, en effet, la chair du Christ « devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé, affamé, égaré… pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin » (MV, 15.). Inouï et scandaleux mystère qui prolonge dans l’Histoire la souffrance de l’Agneau innocent, buisson ardent brûlant d’un amour gratuit, et devant lequel nous ne pouvons, à la suite de Moïse, qu’ôter nos sandales (cf. Ex 3,5) ; et ceci plus encore quand ce pauvre est notre frère ou notre sœur en Christ qui souffre à cause de sa foi. » La vie des saints nous donnent un témoignage saisissant de cette miséricorde exercée envers les autres au nom de l’amour du Christ. Pensons à l’amour inébranlable de Mère Teresa pour les plus pauvres ; à Jeanne Jugan, se dévouant pour venir en aide aux miséreux de son temps ; à saint Damien, acceptant de soigner des lépreux et de vivre auprès d’eux ; à cette foule innombrable de baptisés qui, par amour, se sont laissés toucher par la souffrance de leur prochain. Tout homme a droit à manger à sa faim, à vivre dans un endroit digne et à vivre en bonne santé. Il y a un devoir grave de la société à assurer la justice sociale, en respectant la dignité et les droits de la personne. En affirmant que nourrir les affamés est une œuvre de miséricorde, l’Eglise replace toute action sociale dans son véritable cadre : c’est au nom du Christ que le chrétien vient en aide à son prochain. Cet amour du Christ nous presse et nous oblige à ne pas être désintéressés par le sort de nos frères et sœurs en humanité. Cela signifie que l’action sociale fait partie de l’ADN du chrétien, mais aussi qu’elle n’est pas une fin en soi. Car l’homme est un être spirituel, ultimement fait pour le Ciel, dont la faim véritable est celle de la connaissance de Dieu. Si nourrir celui qui a faim est souvent un préalable nécessaire à l’évangélisation, il faut ensuite aussi conduire à la vraie nourriture spirituelle : le Christ, qui s’est fait pain de vie pour ses frères humains. Que ce temps de la Résurrection nous aide à contempler le Christ et à puiser en lui la force d’aimer à son exemple : en s’abaissant pour servir le pauvre et le faible. Au dernier jour, serons jugés sur l’amour.