In Altum

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Campanistes français

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 73)

La France accueille sur son territoire deux grands fabricants de cloches : Ce mois-ci, nous vous proposons de découvrir l’art de la cloche « made in France », à travers deux grands fabricants : Paccard, en Haute-Savoie, et Cornille-Havard, dans la Manche. La fonderie Paccard a été fondée en 1796, au lendemain de la Révolution, près du lac d’Annecy, dans le but de recouler la cloche de l’église de Quintal qui avait été dérobée par les révolutionnaires. Elle détient à son palmarès la plus grande cloche en volée du monde (33 tonnes), et le plus grand carillon d’Europe (à Chambéry, 70 cloches). La fonderie Cornille-Havard résulte quant à elle de la sédentarisation, en 1865, d’une famille de fondeurs itinérants. L’une de ses emblématiques réalisations est l’ensemble de 9 cloches fondues en 2013 pour la cathédrale Notre Dame de Paris. Ces deux fonderies ont pour point commun de faire perdurer des techniques traditionnelles de moulage. Le principe est de couler du bronze en fusion entre deux parties de moule, le noyau et la chape. Après avoir déterminé la forme de la cloche, on fabrique, à l’aide d’un gabarit, le noyau en briques réfractaires enduites d’un mélange d’argile, de crottin de cheval et de poils de chèvre. Sa surface extérieure a la forme de la surface intérieure de la future cloche. Puis on réalise la « fausse cloche », en argile, dont la forme extérieure correspond parfaitement à celle de la future vraie cloche. Sa surface est lissée et reçoit des décors en cire (dessins, « nom de baptême », année, fabricant…). Par-dessus, on vient déposer au pinceau, en couches de plus en plus épaisses le même mélange que pour le noyau. Une sorte de carapace est ainsi constituée, c’est la chape. Pendant tout le temps de fabrication de ces trois éléments, un feu de bois est entretenu à l’intérieur pour en assurer le séchage. Ce feu est finalement forcé pour faire fondre les décors en cire, qui laissent alors leur empreinte dans la chape. La chape est soulevée, la fausse cloche cassée, et l’ensemble chape-noyau est retourné, et placé dans un moule réfractaire. On y ajoute alors le moule de la couronne, lequel a été conçu dans les mêmes matériaux mais à partir d’un modèle maître en cire. Après coulage, le moule est refroidi pendant plusieurs jours, puis la cloche est dégagée. Elle est sablée, reçoit son battant puis est accordée. Mise en vibration, la cloche fait entendre un son principal appelé la Fondamentale, et des sons secondaires nommés Harmoniques (Hum, Tierce mineure, Quinte et Octave supérieure). Chacun peut être ajusté au 100ème de ½ ton par enlèvement de matière, à l’analyseur de spectre électronique ou, pour les puristes, à l’oreille. La tradition chrétienne veut que chaque cloche installée dans une église reçoive un nom, inscrit en relief dans le décor, et soit bénie en bonne et due forme. Le mot baptême semble ici utilisé abusivement, bien qu’une certaine figuration du rite baptismal ait lieu, avec parfois même l’usage d’une robe baptismale.

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