Comment ça vole, un avion ?
Pas de grands progrès depuis la mythologie grecque : de même que Dédale, pour fuir la Crète avec son fils Icare, a l’idée de copier la nature* en fabriquant des ailes semblables à celles dont le créateur a pourvu nos amis les oiseaux, de même aujourd’hui, les prodiges de l’aéronautique ne puisent pas ailleurs leur source d’inspiration. Sauf qu’aujourd’hui, ça marche… Mais au fait, Jips, comment ? – Tu veux dire comment ça vole ? Comme les oiseaux... – Facile, pour un oiseau, tout léger. Mais un avion n’est pas un pigeon… – Tu comprends vite l’ami. En effet, un avion est légèrement plus lourd qu’un oiseau ! Essence, passagers, bagages, il peut peser plus de 400 tonnes au décollage. Et il vole ! C’est fascinant ! – Est-ce que ce sont les moteurs qui parviennent à lever ça tout seuls ? – Pas seulement les moteurs, mais aussi leurs ailes. – Mais les avions ne battent pas des ailes ! – Tu as raison. En fait, c’est l’écoulement de l’air autour de leurs ailes qui permet aux avions de s’élever dans les airs puis de s’y maintenir. – Aaaah, et comment ça marche ? – As-tu déjà essayé de passer la main – prudemment – par la fenêtre de la voiture quand elle est à pleine vitesse ? Si tu tentes l’expérience, tu constateras rapidement les effets d’une force qu’on nomme la portance et qui permet aux avions, comme aux oiseaux, de voler. Lorsque ta main est à plat, paumes vers le bas, l’air s’écoule pareillement des deux côtés. Tu sens juste un peu de résistance due à la vitesse, qu’on appelle la trainée. En revanche, dès que tu relèves légèrement le devant de ta main, tu sens que tu pousses l’air vers le bas, et que, par réaction, l’air pousse ta main vers le haut : c’est cette force qu’on appelle la portance. C’est le principe d’action-réaction de Newton**. – Et c’est pour cela qu’on parle d’avion « à réaction » ? – Ouah ! Alors là tu m’épates. En effet, les avions à réactions sont pourvus de moteurs à réaction dont le principe de fonctionnement repose sur la même loi de Newton. Ils projettent de la matière vers l’arrière et, par réaction, subissent une poussée de force égale et de direction opposée, vers l’avant. C’est comme cela que fonctionnent les fusées. Et tu retrouves le même effet dans le phénomène de recul d’une arme à feu. – C’est génial ! – Revenons à notre avion. Pour s’élever, il va donc devoir générer de la portance. Pour cela, l’aile doit dévier de l’air vers le bas, beaucoup d’air. L’aérodynamique montre que la portance est proportionnelle à la quantité d’air dévié, multipliée par la vitesse verticale de cet air. – Il faut donc que l’avion avance ? – Bien sûr, la portance ne peut apparaitre que si l’avion avance, et plus il est lourd plus il doit avancer vite. Pour faire varier la portance, le pilote joue sur ces deux paramètres : la vitesse de l’avion et l’angle d’attaque de l’aile. – Merci. A+ Jips * C’est le « biomimétisme ». Sur ce sujet, voir In Altum de mai 2014. (http://fmnd.org/In_Altum/2014/05/biomimetisme-dou-vient-cette-perfection-dans-la-nature/) ** La troisième loi de la mécanique : « A chaque action, correspond une réaction égale et opposée. »