La Prière, la Miséricorde, le Service
Prier, c'est lutter
« Crée en nous un cœur généreux et fidèle afin que nous puissions toujours te servir avec loyauté et pureté de cœur » Les nouveaux Saints et Saintes ont atteint le but, ils ont eu un cœur généreux et fidèle, grâce à la prière : ils ont prié avec toutes leurs forces, ils ont lutté, et ils ont vaincu. Prier, donc… Mais pas une prière sporadique, en dents de scie, mais faite comme Jésus l’enseigne dans l’Évangile d’aujourd’hui : « toujours prier, sans se décourager » (Lc 18, 1). C’est la manière d’agir chrétienne : être fermes dans la prière pour rester fermes dans la foi et dans le témoignage. Prier ce n’est pas se réfugier dans un monde idéal, ce n’est pas s’évader dans une fausse quiétude égoïste. Au contraire, prier c’est lutter, c’est aussi laisser l’Esprit Saint prier en nous. C’est l’Esprit Saint qui nous enseigne à prier, qui nous guide dans la prière, qui nous fait prier comme des enfants. Les saints sont des hommes et des femmes qui entrent jusqu’au fond dans le mystère de la prière. Des hommes et des femmes qui luttent avec la prière, laissant l’Esprit Saint prier et lutter en eux ; ils luttent jusqu’au bout, avec toutes leurs forces, et ils vainquent, mais pas tout seuls : le Seigneur vainc en eux et avec eux. Ainsi ces sept témoins qui ont été canonisés aujourd’hui, ont combattu la bonne bataille de la foi et de l’amour avec la prière. C’est pourquoi ils sont restés fermes dans la foi, avec le cœur généreux et fidèle. Que par leur exemple et leur intercession, Dieu nous accorde à nous aussi d’être des hommes et des femmes de prière ; de crier jour et nuit vers Dieu sans nous décourager ; de laisser l’Esprit Saint prier en nous, et de prier en nous soutenant les uns les autres pour rester les mains levées, jusqu’à ce que vainque la Divine Miséricorde. Homélie du 16 octobre 2016 canonisation de 7 saints dont deux français (Elisabeth de la Trinité et Salomon Leclerc).
Des exemples à imiter
Dans la célébration d’aujourd’hui, fête de Tous les Saints, nous ressentons de manière particulièrement vive la réalité de la communion des saints, notre grande famille, formée par tous les membres de l’Église, aussi bien ceux qui sont encore pèlerins sur la terre que ceux — immensément plus nombreux — qui l’ont déjà quittée et sont allés au Ciel… Et les saints que nous commémorons aujourd’hui sont précisément ceux qui ont vécu dans la grâce de leur baptême, qui ont gardé intact le « sceau » en se comportant en enfants de Dieu, cherchant à imiter Jésus ; et maintenant il ont atteint leur objectif, car enfin « ils voient Dieu tel qu’il est ». Une caractéristique propre aux saints est qu’ils sont des exemples à imiter. Imiter leurs gestes d’amour et de miséricorde est un peu comme perpétrer leur présence dans ce monde. 1er novembre 2015
Une véritable révolution culturelle !
Comment, donc, pouvons-nous être témoins de miséricorde? Ne pensons pas qu’il s’agit d’accomplir de grands efforts ou des gestes surhumains. Non, ce n’est pas cela. Le Seigneur nous indique une voie beaucoup plus simple, faite de petits gestes qui ont toutefois à ses yeux une grande valeur, au point qu’il nous a dit que c’est sur eux que nous serons jugés… Il y a toutefois aussi sept autres œuvres de miséricorde dites « spirituelles », qui concernent d’autres exigences également importantes, surtout aujourd’hui, parce qu’elles touchent l’intimité des personnes et font souvent davantage souffrir. Nous nous souvenons tous certainement de l’une d’entre elles, qui est entrée dans le langage courant : « Supporter patiemment les personnes ennuyeuses ». Et il y en a ; il y en a des personnes ennuyeuses! Cela pourrait sembler une chose peu importante, qui nous fait sourire, mais elle contient en revanche un sentiment de profonde charité ; et il en est de même pour les six autres, qu’il est bon de rappeler : conseiller ceux qui sont dans le doute ; enseigner les ignorants ; avertir les pécheurs ; consoler les affligés ; pardonner les offenses ; prier Dieu pour les vivants et pour les morts… Les œuvres de miséricorde réveillent en nous l’exigence et la capacité de rendre la foi vivante et active à travers la charité. Je suis convaincu qu’à travers ces simples gestes quotidiens, nous pouvons accomplir une véritable révolution culturelle, comme cela a eu lieu par le passé. Si chacun de nous, chaque jour, en accomplit une, cela sera une révolution dans le monde! Mais tous, chacun de nous. Combien de saints sont rappelés aujourd’hui encore non pas en raison des grandes œuvres qu’ils ont réalisées, mais en raison de la charité qu’ils ont su transmettre! Pensons à mère Teresa, récemment canonisée ! Apprenons à nouveau par cœur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles et demandons au Seigneur de nous aider à les mettre en pratique chaque jour et au moment où nous voyons Jésus dans une personne qui est dans le besoin. Audience du 12 octobre 2016
Qu’est-ce que le service ?
« Mais qu’est-ce que le service ? Nous pouvons penser qu’il consiste seulement à être fidèle aux propres devoirs ou à accomplir quelque œuvre bonne. Mais pour Jésus, c’est beaucoup plus. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, il nous demande, avec des paroles très fortes, radicales, une disponibilité totale, une vie mise pleinement à disposition, sans calculs et sans bénéfices. Pourquoi Jésus est-il si exigeant ? Parce que Lui nous a aimés ainsi, se faisant notre serviteur «jusqu’au bout» (Jn 13, 1), venant «pour servir et donner sa vie» (Mc 10, 45). Et cela a lieu encore chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie : le Seigneur vient au milieu de nous et pour autant que nous puissions proposer de le servir et de l’aimer, c’est toujours Lui qui nous précède, nous servant et nous aimant plus que tout ce que nous imaginons ou méritons. Il nous donne sa vie-même. Et il nous invite à l’imiter, en nous disant : «Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive» (cf. Jn 12, 26). Messe dans l'église de l’Immaculée au Centre salésien à Bakou (Azerbaïdjan).