In Altum

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Un Jardin pour des intellos ?

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 78)

Bonjour à tous et bienvenus sur la toile de Jips : on fait un tour dans le jardin ?

Je suis sûr que rien que la proposition éveille en vous un certain désir, et cela n'est pas anodin… Le jardin infuse en nous une certaine tranquillité et paix intérieure. Pourquoi ? Il porte une harmonie, et plus que cela, il est harmonie. Celle-ci vient du fait que chacun de ses éléments est mis à sa juste place dans le respect des proportions. Il n'est donc pas étonnant que, dès l'antiquité, les cultures les plus développées, comme dans celles babylonienne, hellénistique et romaine, mais aussi chinoise ou byzantine, se développe l'idée du jardin comme résumé, synthèse du monde où l'homme cultive la beauté et la façonne, participant ainsi à l'acte créateur. Le jardin n'est donc pas sans lien avec la perception de l'homme sur le monde. Le style lui-même du jardin s'en fera ressentir. Ainsi pouvons-nous comparer les jardins du château de Versailles, dont les grandes lignes se doivent de refléter la gloire du royaume et sa puissance, avec un jardin chinois où une simple pierre est appelée à devenir objet de méditation et qui se doit de revêtir une haute portée symbolique. Dans la théologie chrétienne, le jardin est le lieu où Dieu a mis l'homme, il est son milieu de vie. Le péché originel a altéré cette œuvre de Dieu dans laquelle poussent épines et ronces et qui oppose désormais une certaine résistance au travail de l'homme. Jésus inaugure la nouvelle humanité, en imitant le grain qui meurt en terre pour lever (= ressusciter) dans un jardin (Jn 19, 41). Du ce fait, le jardin occupera et il occupe toujours une place centrale dans les monastères, si bien que toute la vie monastique, comme le cloître, tournera autour de cette oasis. Cela va sans dire, mais il est clair que le jardin est né d'une nécessité, celle de cultiver la terre. Des historiens affirment que, de ce fait, le jardin serait né en Mésopotamie lorsque l'acclimatation du palmier aurait permis d'aménager des zones de végétation. L'ombre fournie par l'arbre permet une limitation de l'évaporation et la création d'un milieu propice à des cultures très localisées. L'art du paysage sera ensuite repris et développé par la civilisation romaine. Peu à peu l'hortus romain se transformera en hortus gardinu, jardin (hortus) protégé par une clôture (gardo) pour devenir un gardin, c'est à dire un lieu clos pour être protégé de l'extérieur et bien entretenu à l'intérieur. Cette idée de lieu clos dans lequel règne une certaine intimité a d'ailleurs été adoptée pour parler de l'âme et de ses mystères. Ne dit on pas : « chacun a son jardin secret ? » On dit d'un homme qu'il est « cultivé », en référence aussi à cette capacité de l'intelligence de façonner la nature pour la faire grandir. Le jardin est de ce fait très lié à la culture, mot équivoque qui signifie à la fois l'exercice de cette capacité et la partie la plus élevée d'une civilisation, ce qui n'est pas sans lien avec la place que tient l'art du jardin en elle. A+ jardiniers en herbe ! Jips (ou Jipsou pour les intimes)

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