Notre Dame de Fatima et le Carême
C’est carême ! Comment le message de Fatima peut-il nous aider à comprendre l’appel à la pénitence ? Il y a d’abord eu un ange qui a dit aux trois enfants : « De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice en acte de réparation pour les péchés par lesquels il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. Surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous enverra. » Puis la Sainte Vierge a demandé aux enfants : « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu'Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ? » Au nom des trois, Lucie a répondu : « Oui, nous le voulons » La Ste Vierge a ajouté : « Priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, car beaucoup d'âmes vont en enfer parce qu'elles n'ont personne qui se sacrifie et prie pour elles. » Comment nos pénitences peuvent-elles réparer les offenses faites à Dieu ? Jésus nous a révélé que Dieu est un Père qui attend le retour de son fils prodigue et qui est grandement consolé quand celui-ci revient avec un cœur contrit et humilié. Il est donc clair que Dieu n’est pas du tout indifférent à ce que font les hommes. Le péché l’afflige, tandis que les actes de bonté le consolent. Comment nos pénitences peuvent-elles aider à la conversion des pécheurs ? En voyant Jésus innocent mourir sur la croix, le bon larron a eu le cœur brisé et il a demandé pardon pour ses péchés. Quant aux foules qui étaient venues assister à la crucifixion, ayant vu Jésus mourir, elles repartaient en se frappant la poitrine (Luc 23, 48). Si nos sacrifices sont unis à l’offrande de Jésus, ils peuvent aider des pécheurs à se convertir. Comment faire pénitence ? Quels sacrifices pouvons-nous faire ? L’ange et la Ste Vierge donnent la même réponse : il faut surtout offrir les peines qui nous arrivent. Une façon excellente de les offrir consiste à NE PAS SE PLAINDRE. Beaucoup se découragent car ils croient devoir s’imposer des austérités très rudes. Alors Lucie rapporte ce que Jésus lui a dit : « Le sacrifice que Je demande c'est l'accomplissement de son devoir d'état et l'observance de ma loi. Voilà la pénitence que Je demande. » (Lettre de sœur Lucie, du 28 / 02 / 1943) Comment dire aujourd’hui qu’il faut offrir des sacrifices ? N’est-ce pas un peu dépassé ou morbide ? Le cardinal Ratzinger, le futur Benoît XVI a répondu à cette question dans son encyclique sur l’espérance (n°39 et 40). Il reconnaît que le fait d’offrir ses peines a parfois entraîné des choses exagérées et même malsaines. Mais, dit-il, le Fils de Dieu s’est fait homme pour se faire proche de nos souffrances, pour y compatir et pour nous sauver. Beaucoup de personnes qui offrent leurs peines sont convaincues qu’elles peuvent les insérer dans la grande compassion du Christ envers l’homme et contribuer ainsi à la victoire du bien. Et le Pape concluait : « Peut-être devrions-nous nous demander si cela ne pourrait pas redevenir une perspective judicieuse pour nous. »