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Carnets

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 87)

Au revoir au Cardinal Müller

Étonnement le 2 juillet à Rome : cinq ans jour pour jour après sa nomination par Benoît XVI, le cardinal Müller n’est pas renouvelé à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la Foi (CDF). Traditionnellement, le titulaire d’un haut poste au Vatican restait en fonction jusqu’à ses 75 ans – au moins –, sauf raisons de santé ; or, le cardinal Müller n’en a que 69. Son dernier acte officiel fut une lettre adressée à la Fraternité sacerdotale Saint Pie X pour rappeler que la reconnaissance publique du Concile Vatican II était une condition sine qua non à sa réintégration dans le giron de l’Église. Certains ont avancé que la raison de ce départ était à chercher dans certains désaccords doctrinaux l’opposant au Pape, notamment au sujet d’Amoris laetitia, mais lui-même refuse d’y voir la cause de son éloignement. Quoi qu’il en soit, cette décision ne laisse pas d’émouvoir, à commencer par le cardinal Meisner, un de ses amis, qui l’a sue quelques heures avant de mourir. Quant au désormais ex-préfet, il demeure responsable de la publication des œuvres complètes de Joseph Ratzinger, comme celui-ci le lui avait demandé, ce qui est un travail de grande envergure, dont nous espérons une avancée rapide ! Il est remplacé par le cardinal Ladaria. Ce jésuite, professeur de théologie dogmatique et vice-recteur de l’Université grégorienne, veut faire appel à « la créativité de tous » pour transmettre les vérités de la foi, sans traditionalisme ni progressisme, suivant en cela « la voie moyenne qui est celle que prend la majorité des professeurs de théologie à Rome. »

Décès du Cardinal Meisner 

L’Église pleure un fils fidèle : le cardinal Meisner disait son bréviaire quand le Seigneur l’a rappelé à lui. Né dans l’actuelle Pologne en 1933, il fut nommé en 1980 évêque de Berlin où, malgré les persécutions, il ne nourrissait aucune illusion quant au sécularisme de l’Ouest, dont l’Allemagne est, aujourd’hui encore, le porte-drapeau. Avant d’être connu comme l’un des signataires des Dubia au sujet d’Amoris laetitia, il avait été archevêque de Cologne, y accueillant Benoît XVI en 2005 pour les JMJ. D’une foi profonde, il aimait apporter des fleurs devant le Tabernacle. Ami intime de St Jean-Paul II, il a aidé Joseph Ratzinger d’accepter la charge pontificale : « Si tu es élu, tu dois dire oui ! » Ce dernier lui a rendu un vibrant hommage lors de ses funérailles, le 15 juillet à Cologne, par un message : « Nous savons que ce berger, ce pasteur passionné, a trouvé difficile de quitter son poste, spécialement à un moment où l’Église se trouve dans la nécessité urgente de disposer de bergers convaincants qui puissent résister à la dictature de l’esprit du temps et qui vivent et pensent la foi avec détermination. Cependant, […] il a appris à lâcher prise et à vivre toujours plus dans la certitude profonde que le Seigneur n’abandonne pas son Église, même lorsque parfois le navire a tant pris l’eau qu’il est sur le point de chavirer. […] Les progrès discrets de l’adoration eucharistique l’ont toujours rempli de joie. Lors des JMJ de Cologne, cela avait constitué pour lui un point central : qu’il y eut une adoration, un silence où le Seigneur seul puisse parler au cœur. […] Il est mort en priant, son regard tourné vers le Seigneur. »

Quelle Église voulons-nous ?

Alors que l’Église d’Allemagne publie ses statistiques, un prêtre espagnol, le P. Martin, s’interroge sur le lien éventuel entre les 160 000 Allemands qui l’ont quittée dans l’année (180 000, l’année précédente) et les thèses « novatrices » qui y sont enseignées. Il compare l’élection de Jean-Paul II en 1978, dont les idées étaient pour ainsi dire garanties par la vitalité et la force de résistance spirituelle que les Polonais montraient, et les idées en vogue dans l’Église, dont l’origine est à rechercher en Belgique et en Allemagne notamment ; autant de lieux où la crise, doctrinale et liturgique, est plus profonde encore que sous le ciel de France. Or, après cinquante ans d’application de ces idées, l’Église, dans ces pays, perd beaucoup de ses fidèles, si l’on en croit les chiffres. Ce n’est pourtant pas une Église « conservatrice » ou « rigide » que fuient les Allemands, mais une Église qui se veut à la pointe du progrès pastoral …. au détriment de la doctrine ! Des Églises exsangues : voilà les garanties du libéralisme doctrinal (« pas de vérité »), du relativisme moral (« le mal, le bien, chacun décide »), de l’oubli de la Croix et du salut des âmes, ces poisons que d’aucuns cherchent à imposer dans l’Église. Nous n’avons d’autre choix que de revenir à Jésus, et à sa Parole fidèlement interprétée par le Magistère, question de vie ou de mort.

Brèves

La Congrégation pour le culte divin a jugé nécessaire, à l’ère de la vente sur Internet, de rappeler les normes de fabrication des espèces eucharistiques : pour être valide, le Saint Sacrifice doit absolument être célébré avec « du pain azyme, de pur froment, confectionné récemment » et « du vin naturel de raisin, pur, non corrompu et sans mélange ». Désormais, outre l’héroïcité des vertus ou le martyre, vous pourrez être canonisé pour avoir donné votre vie par charité, selon la parole de Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour… » (Jn 15, 13), par exemple en soignant des personnes contagieuses et en le payant de votre vie. Le Pape a nommé le curé de Notre-Dame d’Auteuil à Paris, évêque aux armées françaises ; Mgr de Romanet succède à Mgr Ravel, désormais archevêque de Strasbourg. 60 000 personnes ont participé à une grande procession en l’honneur du tsar Nicolas II et de sa famille, assassinés sur ordre de Lénine à Ekaterinbourg (Russie), en 1917 et canonisés par le patriarche de Moscou en 2000. Quelques jours avant l’anniversaire de son martyre, le procès de béatification du P. Jacques Hamel a été ouvert. Soixante-neuf témoignages seront recueillis pour celui qui est le premier martyr en France depuis la Révolution. Face à l’affluence croissante des pèlerins, croyants ou non, il a aussi fallu ouvrir plus généreusement l’église où il rendit son ultime témoignage d’amour face à la haine de la foi.

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