Renouveau liturgique - Ethique
Le renouveau de la liturgie pour le renouveau de l'Église
Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin, nous invite à mettre pleinement en œuvre le Motu proprio Summorum pontificum de Benoît XVI, dix ans après sa publication (extraits d’un article paru dans La Nef n° 294 - juillet-août 2017, pages 16 à 20) « Loin de viser seulement la question juridique du statut de l'ancien missel romain, le Motu proprio Summorum Pontificum pose la question de l'essence même de la liturgie et de sa place dans l'Église... « Le véritable renouveau de la liturgie est la condition fondamentale pour le renouveau de l'Église. » Le Motu proprio est un document magistériel capital sur le sens profond de la liturgie et, par conséquent, de toute la vie de l'Église… La liturgie était devenue un champ de bataille. Le Motu proprio a définitivement mis fin à cette situation. Benoît XVI affirme avec son autorité magistérielle qu' « il n'est pas convenable de parler de ces deux versions du Missel Romain comme s'il s'agissait de "deux Rites". Il s'agit plutôt d'un double usage de l'unique et même Rite. » Les deux missels sont deux expressions de la même lex orandi. « Ces deux expressions de la lex orandi de l'Église n'induisent aucune division de la lex credendi de l'Église ; ce sont en effet deux mises en œuvre de l'unique rite romain. » L'Église ne se contredit pas : il n'y a pas une Église préconciliaire face à une Église postconciliaire. Il n'y a que l'unique Église, sacrement et présence continue du Christ sur la terre. Toute réforme dans l'Église est un retour aux sources, jamais la victoire d'un clan sur un autre… L'Église n'a qu'une seule vérité à enseigner et à célébrer : Jésus-Christ et Jésus crucifié ! … Benoît XVI pose un principe profond et fécond : « Il n'y aucune contradiction entre l'une et l'autre édition du Missale Romanum. L'histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture… Les deux formes d'usage du Rite Romain peuvent s'enrichir réciproquement. » Aussi le cardinal Sarah souhaite que nos célébrations liturgiques portent les hommes à rencontrer Dieu face à face et à L'adorer, et que cette rencontre les transforme et les divinise. Il nous appelle enfin à mettre en œuvre la réconciliation liturgique enseignée par le pape Benoît XVI.
L’euthanasie, problème de culture et de foi
Le spectre de l’euthanasie qui se profile exige avec une urgence dramatique un engagement sérieux et constant pour le renouveau véritable d’une authentique culture chrétienne. Allocution du Pape Jean-Paul II à une session de l’Université italienne du Sacré-Cœur, le 6 septembre 1984. « À la lumière des enseignements tant de la Bible que des Pères et du Magistère, les croyants doivent acquérir une conscience toujours plus grande de l’intangibilité de toute vie humaine et donner une preuve d’inflexible fermeté devant les pressions et les suggestions de l’entourage et de la culture dominante, montrant leur décision en s’opposant à toute tentative de légalisation de l’euthanasie, comme aussi en poursuivant la lutte contre l’avortement. Mais le vrai problème à affronter semble être autre. Comme cela s’est déjà vérifié pour l’avortement, la condamnation morale de l’euthanasie reste inécoutée et incompréhensible pour ceux qui sont imprégnés d’une conception de la vie inconciliable avec le message chrétien et même avec la dignité bien comprise de la personne humaine. Il suffit de considérer quelques-unes des caractéristiques négatives les plus en vogue dans la culture qui oublie la transcendance : - L’habitude de disposer à sa guise de la vie humaine à sa naissance ; - L’estimation du bien-être matériel et du plaisir comme biens suprêmes et, en conséquence, le concept de souffrance comme mal absolu à éviter à tout prix et par tous les moyens ; - La conception de la mort comme la fin absurde d’une vie qui pouvait encore donner du plaisir, ou comme la libération d’une vie que l’on pense désormais « dépourvue de sens » parce que destinée à se poursuivre dans la souffrance. Tout cela s’accompagne en général de la conviction que l’homme, faisant abstraction de Dieu, est responsable seulement devant lui-même et devant les lois librement établies par la société. Il est clair que là où se sont implantées ces attitudes, paradoxalement il peut apparaître logique et « humain » de mettre fin « doucement » à sa propre vie ou à celle d’autrui, si celle-ci ne devait plus amener que des souffrances ou de graves diminutions. Mais ceci est en réalité absurde et inhumain. La tâche qui s’impose à la communauté chrétienne dans un tel contexte socioculturel est plus qu’une simple condamnation, ou la simple tentative d’en empêcher la législation. Le problème de fond est avant tout celui-ci : comment réussir à aider les hommes de notre temps à prendre conscience du caractère inhumain de certains aspects de la culture dominante, et à redécouvrir les valeurs les plus précieuses qu’elle voile ? En plus d’une présence et d’une action incisive des catholiques dans les organisations où se prennent des décisions importantes, il est non moins nécessaire et important de répandre la conscience que chacun, même simplement par le style de vie qui est le sien, contribue à consolider la conception chrétienne de la vie, ou à construire une conception divergente. Il est donc urgent que tous ceux que l’Église atteint par sa parole et son action soient aidés à ne pas craindre d’aller à contre-courant avec fermeté chrétienne… »
La phrase :
« Par la conversion et le calme, vous serez sauvés ; dans la tranquillité, dans la confiance sera votre force. » (Is 30, 15)