In Altum

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Comment Dieu fut chassé du Panthéon (2/2)

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 90)

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                               Drame en six actes

Acte IV Le Concordat permet à la nef de retrouver sa vocation première, en 1806, mais Napoléon réserve la crypte aux grands hommes de l’Empire. La Restauration fait supprimer tout ce qui y est étranger au culte catholique, notamment l’inscription du fronton. À ses courtisans qui voulaient retirer Voltaire de l’église, Louis XVIII répondit : « Laissez-le donc, il est bien assez puni d'avoir à entendre la messe tous les jours ! » Redevenu païen sous la monarchie de Juillet, mais n’accueillant personne, l’édifice, tout en demeurant caveau national, redevient à nouveau catholique sous le Second Empire (1851), les « chapelains de Ste Geneviève » étant chargés, par décret officiel, « de prier Dieu pour la France et pour les morts […] inhumés dans les caveaux de l'église ». C’est de ce temps que datent le titre de basilique nationale et les peintures qui en ornent les murs de scènes de la vie de Ste Geneviève – jusqu’à la fresque sous la coupole, représentant son apothéose – et de l’épopée de l’Histoire chrétienne de la France : Tolbiac, le couronnement de Charlemagne, St Louis rendant la justice, Ste Jehanne d’Arc. Acte V  1871, la tolérance est de retour : la IIIe République efface les signes chrétiens de la basilique Sainte Geneviève, qui redevient symbole de mort républicaine, avec celle de Hugo, en 1885. Pour honorer ses grands hommes, la République laïque n’a-t-elle rien trouvé d’autre qu’une église catholique ? Certes, « une église annexée, désacralisée, colonisée par un culte hostile à la tradition religieuse constitutive de la France » (Madiran), une église d’où tout signe d’espérance a été ostracisé, mais une église tout de même. À l’image de la France apostate, qui érige ses idoles modernes sur les vestiges désertés de son passé chrétien. La basilique Sainte Geneviève a subi dans son être les affres de l’Histoire de France, selon que celle-ci rendait à Dieu un culte ou que ceux qui la gouvernaient le rejetaient, allant jusqu’à installer l’abomination de la désolation dans le lieu saint en plaçant, en 1924, une représentation de Marianne entourée des soldats de la Révolution, en lieu et place de l’autel principal… Depuis lors, même si les critères en sont conjoncturels, la “grandeur” est récompensée par un enterrement de première classe dans cette crypte. Il serait injuste de notre part, après avoir mentionné la canonisation de Ste Geneviève (en 592, rappelons-le), de ne pas porter au crédit de la république d’avoir, en 1995 – ô prodigieuse découverte ! – envisagé la possibilité de l’existence de grands hommes… féminins. Sans Mme Curie, elles (les « grands hommes… ») auraient attendu jusqu’en 2015 leur première urne funéraire… Car il apparaît ici de manière glaciale que c’est toute l’espérance que Marianne a à proposer à ses affidés. Le dernier en date étant Simone Veil, en qui on canonise la culture de mort et le droit à l’avortement comme “valeurs républicainesˮ. « Le Panthéon, disait encore Madiran, c’est le culte de l’homme sans Dieu avec promesse de mort éternelle. » Acte VI  Mais l’Histoire de France n’est pas terminée : le sixième acte commence aujourd’hui, il s’achève demain avec le relèvement de la France. À vous de jouer ! La Croix est notre espérance : celle qui surplombe le Panthéon – Dieu a de l’humour – a toujours servi de point de référence à la cartographie française, même dans les heures les plus sombres de notre histoire (sic). En 1871, la basilique Sainte Geneviève redevenait Panthéon pour la dernière fois de son histoire...

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