In Altum

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Cyprien (1935-1994) et Daphrose (1944-1994) Rugamba (2/2)

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 90)

Pour lire la 1ère partie, cliquez ici

L’Amour vainqueur 

La vie du couple est bouleversée par la conversion de Cyprien. Le mariage de raison se transforme en mariage d’amour. Les deux époux deviennent inséparables, complices. Ils mettent Dieu à la première place : c’est dans la prière du rosaire, l’adoration eucharistique, la messe et la confession hebdomadaire qu’ils puisent leur force. Daphrose accueille au sein du foyer le fils illégitime de Cyprien pour qu’il soit élevé avec ses propres enfants. Cyprien continue sa carrière artistique mais, désormais, il s’inspire de l’Évangile pour écrire ses chants, ce qui n’est pas sans déplaire à beaucoup… Les tensions politiques et ethniques s’aggravent au Rwanda. Alors qu’il est en prière, Cyprien entend par trois fois quelqu’un lui dire : « Je veux faire par toi, par ta vie, une œuvre de miséricorde. » À la fin des années 1980, il perd son emploi prestigieux. Toute la famille déménage alors à Kigali, la capitale. Lors d’un voyage en France, le couple fait connaissance avec la communauté de l’Emmanuel. Il s’y engage en 1990 et décide de l’implanter au Rwanda. La communauté se développe rapidement, accueillant des membres de toutes les tribus. Cyprien et Daphrose sont exigeants mais remplis d’amour pour tous. Chacun se sent aimé, écouté d’une façon toute personnelle. Ils aident de nombreux couples en difficulté, visitent les prisonniers, se lancent dans l’évangélisation de rue, qui est pourtant tout à fait inhabituelle dans la culture rwandaise, en même temps que très courageuse, étant donné l’insécurité ambiante. Pour faire vivre la famille, Daphrose vend des pommes de terre au marché. Quand des enfants des rues viennent pour les voler, loin de les chasser, elle les écoute et cherche à les aider par des dons de nourriture ou de savon. Le couple souhaite mettre sur pied un projet afin que « ces enfants ne soient pas la nausée mais la fierté du pays », convaincu qu’il est de la puissance de guérison de l’amour.        « Vous n’êtes ni Hutus, ni Tutsis. Vous êtes du parti de Jésus. » Cyprien refuse les avances de différents partis qui veulent profiter de son influence. Au contraire, profitant de sa notoriété, il appelle à jeûner le vendredi pour demander la paix et répète à qui veut l’entendre : « Vous n’êtes ni Hutus, ni Tutsis. Vous êtes frères et sœurs. Vous n’êtes d’aucun parti. Vous êtes du parti de Jésus. » Il dénonce courageusement les appels au meurtre diffusés à la radio et va jusqu’à trouver le président en personne pour lui demander de faire supprimer la mention de l’ethnie sur les cartes d’identité, ce qui équivaut à signer son arrêt de mort. Cyprien et Daphrose en sont conscients mais ils ne veulent pas abandonner la communauté. Ils se préparent et préparent leurs enfants. Cyprien déclare : « C’est bientôt. C’est bientôt ! Faisons monter davantage notre espérance vers le Seigneur et prions davantage. » C’est au matin du 7 avril 1994 que les tueurs les trouvent dans la chapelle, où ils ont passé la nuit en prière. Ils tirent sur le tabernacle et dispersent les hosties par terre. Daphrose et Cyprien sont fusillés dans le jardin avec six de leurs dix enfants. Leur procès de béatification a été ouvert en 2015.

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