La mission de la femme
D’après saint Jean-Paul II et le cardinal Sarah
Parler de la mission de la femme reste bien polémique. Pourtant, jamais comme auparavant nous n’avons eu besoin de connaître sa mission, profondément inscrite dans son être même. La mission de la femme comporte des enjeux cruciaux pour la survie de l'humanité, mais surtout pour le salut des âmes. Cependant, afin d'empêcher son influence dans le monde, Satan s’acharne contre la femme en l’asservissant, en lui faisant perdre le sens de sa vocation, et en la détournant de Marie, son modèle. Contempler Marie dans son mystère devient alors le remède efficace pour surmonter les incompréhensions sur cette mission irremplaçable. Nous nous appuierons sur la lettre apostolique Mulieris Dignitatem sur la dignité et la vocation de la femme, promulguée par saint Jean-Paul II en 1988.
Face à l’idéologie du genre et à la commercialisation de la femme-objet, peut-on encore parler de la dignité de la femme ?
Dans Dieu ou rien le card. Sarah affirme :
« Quand je voyage aux quatre coins du monde, je me rends compte que le vrai problème n'est pas une illusoire égalité, mais le respect de la dignité et de la liberté même des femmes. » (p.167.)
L’heure est venue de reconnaître que, dans la société actuelle, la vocation de la femme a perdu tout son sens !
C’est au moment où l’humanité connaît une mutation profonde que Marie, dans son mystère, doit aider les femmes à redécouvrir leur dignité. D’après la Genèse (1,26sqs.), Dieu a créé l'homme et la femme à son image et à sa ressemblance avec une égale dignité, et leur dignité est en vue d’une complémentarité. Jean-Paul II souligne que la complémentarité signifie une « aide réciproque ». Cette dualité entre l’homme et la femme dit quelque chose de ce qui se vit entre le Christ, l’Époux, et son Église, l’Épouse (Ep 5, 21-33). En effet, dit encore le Pape : « L’Époux est celui qui aime : l’Épouse est aimée, elle est celle qui reçoit l’amour... » (29). C'est Dieu qui aime et donne en premier, la femme est l'aimée.
Il existe comme une prophétie de la mission de la femme qui, parce qu'elle devient au moment de la création le réceptacle de l’amour divin, annonce l’amour avec lequel tout homme est aimé de Dieu.
La femme tient sa dignité de l'amour qu'elle reçoit de Dieu, mais plus encore de ce que Dieu lui demande et attend d'elle. Cette vocation à l'amour trouve sa plus haute expression dans la Vierge Marie, par qui l’amour est entré dans le monde pour le salut des âmes. Ainsi la femme ne peut garder cet amour pour elle seule.
Cela veut-il dire que le sens de la vocation de la femme réside dans le don de soi ?
Selon Jean-Paul II, « la femme ne peut se trouver elle-même si ce n'est en donnant son amour aux autres » (30). Dès l'Annonciation, par sa disponibilité à accueillir le Fils de Dieu, Marie éclaire les dispositions intérieures du cœur d'une mère qui s'ouvre à la vie d'un autre. Jean-Paul II dit que « le don réciproque des personnes dans le mariage s'ouvre certes au don d'une nouvelle vie (...), mais la maternité comporte dès son origine une ouverture particulière à cette personne nouvelle : c'est justement là le rôle de la femme » (18).
Le mystère de la Visitation permet aussi d'approfondir la valeur du don de soi. Parce que Marie est unie à Jésus, elle a en même temps une attention toute particulière aux autres, ici à Elisabeth. C'est pourquoi, dit encore le Pape : « Ce genre unique de contact avec le nouvel être humain en gestation crée, à son tour, une attitude envers l'homme en général (...). On admet habituellement que la femme est plus capable que l'homme d'attention à la personne humaine. » (18).
Si Dieu confie à la femme l'être humain d'une manière spécifique, Il le lui confie davantage encore dans sa dimension spirituelle. Cela concerne toutes les femmes. Le mystère de Marie Épouse et Vierge est fondamental pour comprendre la vocation de toute femme à devenir mère des âmes. Selon Jean-Paul II :
« L’Épouse (...) est unie à l'Époux (...) parce qu'elle vit de sa vie; Elle est unie à Lui parce qu'elle participe à sa triple mission [de prêtre, prophète et roi]. » (27).
Épouse de Joseph, Marie est avant tout unie à Dieu, l'Époux de son âme. En participant au plan rédempteur de Dieu, Marie, dans sa Maternité divine, exerce un véritable « sacerdoce royal » pour le salut des âmes. Comme une épouse, les baptisés sont appelés à répondre au don ineffable de l'amour du Christ par le don de leur vie dans le sacerdoce royal… Ce mystère est grand et spécifie la mission de la femme, appelée à ce don supérieur d'elle-même.
Le Concile Vatican II rappelle que « dans la hiérarchie de la sainteté, c'est justement la femme, Marie, qui (…) nous précède sur la voie de la sainteté ». À sa suite, les femmes ont un rôle primordial dans la sainteté du genre humain.
Parler du sacerdoce royal des baptisés signifie-t-il que les femmes peuvent prendre la place des ministres ordonnés ?
Sur ce point, l'Église est claire ! Jean-Paul II a affirmé explicitement dans Ordinatio sacerdotalis, en 1994, que « l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes, et cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Eglise ».
Dans Des profondeurs de nos cœurs, le card. Sarah a aussi écrit que
« le gouvernement de l'Église est un service d'amour de l'époux pour l'épouse. Il ne peut donc être assumé que par des hommes identifiés au Christ Époux et Serviteur ».
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La phrase :
« En l'Année mariale, l'Église désire remercier la Très Sainte Trinité pour le mystère de la femme et pour toute femme,
pour ce qui constitue la dimension éternelle de sa dignité féminine. »
Saint Jean-Paul II
Crédit photo : © Luca Giordano, CC BY-SA 4.0 / Wikimedia Commons