In Altum

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Il y aura des signes dans le ciel

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 162)

Les aurores boréales

Dans les nuits du 10 au 13 mai 2024, des aurores boréales ont illuminé le ciel de France de leurs vagues vertes, rouges ou violettes. Faits assez rares sous nos latitudes – elles ne se produisent généralement qu’aux pôles – elles sont la conséquence de « tempêtes solaires » particulièrement importantes (niveau 5 sur l’échelle géomagnétique, c’est à dire le maximum), les plus fortes observées depuis vingt ans.

Habituellement, les électrons et protons émis par la couronne solaire ne parviennent à pénétrer la région atmosphérique qu’au niveau des pôles, guidés par le champ magnétique de la Terre. Mais lors d’une activité solaire particulièrement intense, ces particules éjectées à très grande vitesse traversent la barrière magnétique de la Terre (la magnétosphère). Dans leur collision avec l’oxygène et l’azote de notre atmosphère, elles « excitent » ces atomes, qui rétablissent leur équilibre en éjectant à leur tour de l’énergie sous forme de photons, particules lumineuses à l’origine des magnifiques aurores boréales observées. La couleur de l’aurore boréale dépend du gaz excité (et donc de l’altitude du phénomène) et de la quantité d’énergie échangée. De 200 à 500 km d'altitude, c’est l’oxygène qui génère la couleur violette, voire rouge. Entre 100 et 200 km, les électrons ionisent une couche plus dense d'oxygène, produisant la couleur verte plus classique. Et entre 80 et 100 km d'altitude, l'hydrogène et l'azote présents dans l'atmosphère peuvent générer la couleur rose, beaucoup plus rare.

Il faut savoir que l’activité du soleil varie selon un cycle d’une dizaine d’années (onze ans en moyenne), cycle qui doit atteindre son pic en cette fin d’année 2024. Le soleil se comporte en effet comme un aimant gigantesque qui change de direction au cours de chaque cycle ; ce changement de magnétisme est à l’origine de ses pics d’activité. En règle générale, les aurores boréales sont plus fréquentes aux alentours des équinoxes de printemps et d'automne.

Notons que l’on parle d’aurores boréales dans l'hémisphère nord (du latin borealis, dérivé de boreas, « vent du nord, aquilon ») et d’aurores australes dans l'hémisphère sud (du latin australis, dérivé de auster, « vent du Midi »).

Au-delà de leur magnificence, ces phénomènes nous interpellent : Jésus, en effet, ne nous demande-t-Il pas de savoir « interpréter les signes des temps » (cf. Mt 16,3) ? Et, bien qu’on puisse en donner une explication scientifique, leur apparition sous le ciel français reste extrêmement rare, d’autant plus que le pic de l’activité solaire était attendu plus tard dans l’année. Lors de la guerre contre les Prussiens, dans la nuit du 11 janvier 1871, une aurore boréale avait empourpré le ciel de Pontmain. Le 12 janvier, les Prussiens entraient dans la ville du Mans ; mais cette aurore boréale était aussi le prélude de l’intervention miraculeuse de Notre-Dame.

Et nos anciens se souviennent de l’aurore boréale apparue dans la nuit du 25 janvier 1938 dans le ciel de France : pour beaucoup, elle était le présage de la guerre à venir, la « nuit illuminée par une lumière inconnue » annoncée par Notre-Dame à Fatima comme signe donné par Dieu « qu’Il est sur le point de punir le monde pour ses crimes, par la guerre, la famine et les persécutions de l’Église et du Saint Père. » Quoi qu’il en soit, « l'avenir n'est absolument pas déterminé de manière immuable », ainsi que le rappelait le Cardinal Ratzinger dans son commentaire du message de Fatima : à nous de savoir, poursuivait-il, « mobiliser les forces pour tout changer en bien. »

 

 

 

 

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