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Blasphèmes en série : ça suffit !

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 164)

Alors que s’achèvent les vacances d’été, le lecteur se demandera peut-être pourquoi son journal préféré fait sa Une sur une réalité aussi triste et grave que le blasphème ? Après tout, de nombreux sanctuaires ont fait le plein durant la pause estivale, et le bon déroulement des J.O. et la moisson de médailles de l’équipe de France constituent un rare moment d’unité nationale. Pourquoi dès lors mettre en première page ce mot “clivant” et – pour certains – repoussant, de « blasphème » ?

Pour comprendre, il faut faire un petit détour par la théologie. En révélant son Nom, Dieu a fait une grâce immense à l’homme, mais il a pris aussi un risque. Si le fidèle peut ainsi entretenir avec son Créateur et Sauveur une relation d’ordre personnel, il est aussi possible d’abuser du nom de Dieu : c’est ce qui constitue proprement un blasphème. Par extension, tout manque de respect envers Dieu, envers l’Église, les saints et les choses saintes constituent un blasphème, qui est de soi toujours un péché grave, pour lequel il est prévu une sanction canonique (cf. CEC 2148 et CIC can. 1369).

Ce petit rappel peut nous aider à comprendre la gravité des faits survenus cet été en notre pays. Commençons par les J.O. Parmi la dizaine de tableaux qui composaient la cérémonie d’ouverture, celui représentant la Cène a fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause : un chanteur presque nu et peint en bleu y figurait le Christ, tandis que des drag-queens représentaient les apôtres. Malgré les dénégations des auteurs, difficile de ne pas voir un lien avec le célèbre tableau de Léonard de Vinci. D’ailleurs, France Télévisions ne s’y est pas trompé, qui tweetait en direct (tweet ensuite supprimé) : « Une mise en Cène LÉGENDAIRE ». Devant ce manque de respect envers la personne du Christ et des apôtres, plusieurs pays – dont les États-Unis ou le Maroc – ont interrompu la retransmission en direct pour ne pas diffuser ces images offensantes non seulement pour les catholiques, mais pour tous ceux qui considèrent Jésus comme important dans leur vie.

Les réactions ne se firent pas attendre : plusieurs pays musulmans exprimèrent leur réprobation, Jésus étant pour eux un personnage sacré. C’est ainsi que l’on vit dans le centre-ville de Téhéran une affiche reproduisant la Cène de Léonard de Vinci avec l’inscription « En vérité, le Messie, Jésus-Christ, le Fils de Marie, est le messager de Dieu. » Le président turc Erdogan s’est ému lui aussi de la situation auprès du Saint-Père, lui demandant instamment d’intervenir.

C’est que les réactions ecclésiastiques arrivèrent en rang dispersé. Si plusieurs évêques – notamment américains – réagirent rapidement, il fallut attendre neuf jours – soit le lendemain de l’appel de M. Erdogan – pour que le Saint-Siège exprime sa « tristesse ». De son côté, la CEF avait cependant réagi dès le 27 pour déplorer une cérémonie qui « a malheureusement inclus des scènes de dérision et de moquerie du christianisme ».

Est-ce le peu de vigueur des réactions ? Le 16 août, une nouvelle attaque provenait d’un journal satirique. Charlie Hebdo publiait en effet au lendemain de l’Assomption un dessin outrageant la Sainte Vierge.

Ce climat hostile au christianisme n’est pas un fait isolé. Lors des émeutes survenues en Nouvelle-Calédonie, au moins quatre églises furent brûlées (ici, l’église Saint-Louis). Ainsi selon le ministère de l’Intérieur, on a compté environ mille actes anti-chrétiens en France en 2023. Si la plupart concernent des biens artistiques (vols de tableaux par exemple), il ne faut pas perdre de vue que, pour nous chrétiens, certains biens ont une valeur inestimable, car ils ne sont pas simplement artistiques. Ainsi, un reliquaire n’a de valeur que par les reliques qu’il contient ; un ciboire contenant le Saint Sacrement est un bien inestimable parce qu’il contient Notre-Seigneur réellement présent. En d’autres termes, ces vols ou dégradations portent atteinte d’abord et avant tout, à Dieu bien sûr, et à notre foi.

Ces agressions ne se produisent donc pas seulement dans le domaine médiatique, mais dans des faits du quotidien. Ainsi, la nuit du 14 au 15 août, la croix du Tréport (76), datant du XVIIe siècle – il s’agit d’un ex-voto érigé suite à une épidémie de peste en 1618 –, a été abattue (photo de 1924).

Faut-il pour autant se décourager et prendre peur ? Dans l’Évangile, Jésus nous a avertis : « S’ils m’ont persécuté, vous aussi ils vous persécuteront. » (Jn 15, 20.) Mais Il a dit aussi : « Prenez courage, J’ai vaincu le monde. » (Jn 16 33.) Que cela nous donne le courage de défendre notre foi. Car, au fond, ces évènements nous obligent à nous interroger sur la profondeur de notre foi, dont dépendra notre réaction face à ses injures envers ceux qui nous sont le plus cher.

 Crédits photos : © patrick janicek, CC BY 2.0, Wikimedia Commons ;

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