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Histoire de la cartographie française

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 164)

 

 

La réputation dont jouit, de nos jours, l’Institut Géographique National (IGN) dépasse largement les frontières de la France. Le savoir-faire qui anime ses cartographes puise ses racines loin dans l’histoire. Depuis fort longtemps, ce sont avant tout les intérêts militaires qui poussent des hommes à dessiner les premières cartes : où est l’ennemi ? Comment appuyer la progression de nos soldats par le relief ?Jusqu’aux alentours du XVIIe siècle, la précision des cartes laisse toutefois à désirer : les relevés sont faits à main levée et les distances estimées par exemple en « journées de chevauchées ».

Dès 1683, une première cartographie détaillée est commandée par le roi Louis XIV au géographe Cassini. Son travail va se poursuivre finalement de père en fils sur quatre générations. Il s’agit de la première triangulation géodésique effectuée sur le territoire. Cette technique consiste à relever précisément la position de différents points notables (pont, moulin, intersection de routes, …). À  partir d’une ligne de référence préétablie traversant le pays du nord au sud (appelée méridienne) et d’autres lignes secondaires, l’observateur, juché sur une hauteur de laquelle il embrasse tout le paysage, relève, au moyen d’un instrument de mesure, la position des points notables. Cette technique s’appuie sur les règles géométriques des triangles selon lesquelles la connaissance de la mesure de l’un des côté et de la valeur des angles correspondants permet le calcul des autres valeurs par la relation des sinus. Les valeurs de chaque triangle sont ainsi progressivement obtenues, la résolution d’un premier triangle donnant des informations utiles pour la résolution des triangles adjacents, etc.

Après moult vérifications, l’ensemble du territoire est ainsi progressivement quadrillé par une multitude de triangles de 30 à 40 Km de côté, dont chaque sommet, commun avec deux autres triangles, est établi sur un point notable. Ce réseau de premier ordre est ensuite précisé par des réseaux secondaires qui s’y insèrent. Les coordonnées triangulaires sont ensuite converties en coordonnées rectangulaires, davantage exploitables. Depuis leur observatoire, les cartographes inscrivent les principaux détails du terrain, une observation plus proche venant ensuite les compléter. La carte de Cassini, bien que rudimentaire comparée aux cartes actuelles, apparaît cependant d’une saisissante précision lorsqu’on la superpose à celles-ci, en particulier pour les tracés routiers. Cette carte est à l’échelle 1 / 86 400.

Parce que la carte de Cassini est rapidement désuète, Napoléon, toujours à des fins militaires, commande en 1808 la carte d’état-major, beaucoup plus précise, qui sera réalisée au cours du XIXe siècle. En 1940, l’organisme militaire chargé de l’établissement des cartes devient civil, pour éviter que ses travaux ne tombent aux mains de l’ennemi. Au lendemain de la guerre, l’IGN est chargé d’établir de nouvelles cartes toujours plus précises. Celles-ci sont tracées entre 1947 et 1950, essentiellement à partir de photographies aériennes. La cartographie entre alors dans sa phase moderne.

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