In Altum

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« Qui s'y frotte s'y pique ! »

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 164)

Nancy, capitale des ducs de Lorraine

« Non inultus premor » : la devise de Nancy est une allusion à la victoire de 1477 contre le siège de Charles le Téméraire, qui y laissa la vie. Comme le chardon, son emblème, la cité lorraine sait se défendre contre les intrus

Pourtant peu propice à la défense militaire - le nom gaulois « nanto » désigne une vallée encaissée - Nancy est liée à l'édification au XIe siècle d'un château féodal au cœur du duché. En 1218, la ville est totalement incendiée par l'empereur Frédéric II, mais la tour de la Commanderie est reconstruite. Après la victoire contre le Téméraire, René II édifie le palais ducal et l'église des Cordeliers. Proclamant Saint Nicolas patron des Lorrains, il construit une basilique gothique flamboyante à Saint-Nicolas-de-Port. Aujourd’hui encore, le saint passe autour du 6 décembre dans toutes les écoles (y compris publiques) pour distribuer des chocolats aux enfants sages. Son défilé, rassemblant soixante-dix-mille spectateurs, se conclut par la remise officielle des clés de la ville à l’évêque par le maire. Les anticléricaux auront beau rouspéter, ils ne pourront retirer Saint Nicolas du cœur des Lorrains

Au traité de Vienne, le jeune duc  François III échange la terre de ses ancêtres contre la Toscane. On offre alors la Lorraine à Stanislas, roi détrôné de Pologne, dont la fille Maria Leszczynska a épousé Louis XV (introduisant le sapin de Noël polonais en France). Le "roi bienfaisant" s'applique à faire du duché un pôle culturel. Pour moderniser sa capitale, il relie la Vieille-ville médiévale à la Ville-neuve de Charles III par un système de places et un arc de triomphe, la porte Héré. Cet ensemble, constitué par la place Royale, rebaptisée  depuis place Stanislas, et la place de la Carrière, est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il allie la grâce des bâtiments aux fameuses portes d'or du serrurier Jean Lamour. Hôtel de ville, palais du Gouvernement, hôtels particuliers en font la grandeur ; la place d'Alliance complète ce dispositif par un square plus intimiste. À la mort de Stanislas, en 1766, le duché revient à la couronne de France. Nancy perd son statut de capitale mais devient le siège d'un évêché, plus tard uni à celui de Toul.

En 1790, la ville connaît une révolte militaire réprimée sévèrement, connue sous le nom « d'affaire de Nancy ». La ville s’enthousiasme pour la Révolution ; le nom du très républicain abbé Grégoire demeure célèbre. En 1792, les Nancéiens s'engagent en masse dans les armées républicaines, dépassant le contingent requis. En 1852, le rétablissement de l'Université de Nancy, qui avait été supprimée par la Révolution, a une importance décisive pour le développement de la ville. À partir de 1871, Nancy devient la principale ville de l'Est de la France (Strasbourg et Metz devenues allemandes) et sa population passe de 50 000 à 120 000 habitants en quarante ans. Une ville en pleine expansion voit la naissance de la fameuse École de Nancy, dont les chefs de file sont Émile Gallé, Antonin Daum, Louis Majorelle, Victor Prouvé et Eugène Vallin. De nombreuses églises sont construites et Nancy possède aujourd’hui pas moins de quatre basiliques !

Les reliques de Saint Epvre, St Sigisbert et de la Bse Alix Leclerc veillent sur la ville. Ajoutons à sa gloire qu’en juillet 1942, lors d’une rafle, des policiers nancéiens ont permis à plus de 350 Juifs de fuir en leur fournissant tickets et laissez-passer. La croix de Lorraine n’est-elle pas symbole de résistance ?

Crédits photos : © Patrick—Flickr ; © PierreSelim, CC BY 3.0, Wikimedia Commons ;

 

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