Histoire ecclésiastique
L’histoire du premier siècle de l’ère chrétienne est riche en petits récits que nous ne connaissons que très peu. Découvrons deux d'entre eux.
Ces deux récits que nous allons découvrir se trouvent dans un livre écrit par Eusèbe de Césarée au IVème siècle, qui s’appelle Histoire ecclésiastique. Tout ce qui est dans ce livre n’est peut-être pas authentiquement historique, mais Eusèbe a eu le souci tout au long des trois tomes de son livre de donner les sources dans lesquelles il a puisé ses histoires, et cela lui a procuré une grande autorité.
La première histoire se déroule au temps où Notre Seigneur était encore parmi nous, avant son Ascension. Abgar, roi à Edesse, « était alors consumé par de terribles souffrances corporelles, incurables. » Ayant entendu parler des miracles de Jésus, il lui envoya une lettre pour lui demander de venir auprès de lui pour le guérir. Cette lettre, Eusèbe la cite littéralement et dit l’avoir trouvée dans les archives de la ville d’Edesse. À cette lettre, Jésus répond par une autre lettre, citée elle aussi intégralement, et dans laquelle Il lui indique qu’il ne peut pas venir, car Il doit accomplir tout ce pour quoi Il a été envoyé. Cependant, Jésus promet de lui envoyer, après son Ascension, l’un de ses disciples qui le guérira et lui donnera la vie en son nom. Ainsi, quelques années après, l’Apôtre Thadée se rend à Edesse. En le voyant, le roi comprend immédiatement qui il est. Alors Thadée lui demande s’il croit en Jésus. Abgar professe sa foi dans le Fils de Dieu. Et ainsi, l’Apôtre proclame solennellement : « À cause de cela, j’étends les mains sur toi en son nom. » Aussitôt, le roi est guéri de sa maladie. Thadée guérit aussi beaucoup d’autres personnes et il prêche l’Évangile à tout le peuple qui se rassemble. En récompense, le roi veut lui donner de l’or, mais l’Apôtre refuse en disant : « Si nous avons abandonné nos biens propres, comment accepterions-nous ceux des autres ? »
La seconde histoire se passe à Rome où Eusèbe nous rapporte que le gouverneur Pilate, celui-là même qui a condamné Jésus à la croix, a informé l’empereur Tibère des événements qui se sont produit en Palestine, à savoir les miracles et la résurrection de Jésus, et que ce Jésus était Dieu. À cette nouvelle, l’empereur voulut reconnaître officiellement Jésus comme un dieu. Mais laissons Eusèbe nous raconter lui-même cette histoire, qu’il tient de Tertullien :
« Tibère, en référa au Sénat et celui-ci écarta la proposition, en apparence parce qu’il ne l’avait pas d’abord examinée, — une loi antique décidait que, chez les Romains, personne ne pouvait être reconnu dieu autrement que par un vote et un décret du Sénat — en réalité parce que l’enseignement sauveur du message divin n’avait pas besoin de l’assentiment et de la recommandation des hommes. Le Sénat romain ayant donc repoussé le projet, […] Tibère conserva l’opinion qu’il avait d’abord et n’entreprit rien de déplacé contre la doctrine du Christ. »
Voilà pour ces deux petites histoires qui vous auront peut-être donné le goût d’en lire davantage...