In Altum

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La marquise de la Rochejaquelein

Publié le dans la rubrique (In Altum n° 173)

Veuve de Lescure, le "saint du Poitou"

« Le jour est-il clair ? demanda Louis-Marie de Lescure à sa jeune épouse.
– Oui, répondit-elle.
– J’ai donc comme un voile devant les yeux. J’ai toujours cru que ma blessure était mortelle, je n’en doute plus. Chère amie, je vais te quitter, c’est mon seul regret. Ta douleur seule me fait regretter la vie ; pour moi, je meurs tranquille. J’ai toujours servi Dieu avec piété ; j’ai combattu et je meurs pour lui ; j’espère en sa miséricorde. »
Le récit se poursuit : « Son visage était serein ; il semblait qu’il fut déjà dans le ciel. »

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Nulle histoire ne pourra reproduire la vie - à la fois si exaltante et si dramatique - de ce couple dans la tourmente des guerres de Vendée. Ce récit fut consigné avec soin par la marquise de la Rochejaquelein, épouse puis veuve de Louis-Marie de Lescure. La marquise relata avec force détails et précisions les terribles heures du drame vendéen qui eurent cours dans les années qui suivirent la Révolution française. Son ouvrage, Les mémoires de la marquise de la Rochejaquelein, est une référence pour mieux saisir l’histoire des guerres de Vendée de l’intérieur. En effet, elle fut l’épouse de Lescure, général de l’Armée catholique et royale, et elle suivit l’armée dans ses heures de gloire et dans ses heures de tourmente de la Virée de Galerne. Elle explique à ses enfants sa manière de procéder : « Je me suis bornée à rapporter, avec une exacte vérité, tout ce dont je conserve le souvenir et suivant les impressions que j’en ai reçues dans le temps. »

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La marquise Victoire de Donnissan est née à Versailles en 1772. Réfugiée dans le Médoc au début de la Révolution française, elle épouse Louis-Marie de Lescure (ci-contre) en 1791. En 1792, pour échapper à la fureur révolutionnaire, ils se réfugient dans le bocage vendéen au château de Clisson, près de Bressuire. C’est là que leurs vies embrassent l’histoire des guerres de Vendée. Lorsque la Vendée s’est soulevée dans un mouvement spontané après certaines persécutions contre ses prêtres et la religion catholique, elle s’est levée en masse. Et ses paysans, plus habiles à manier la faux que le fusil, vinrent chercher chez leurs seigneurs le secours de leur tactique et de leur expérience de la guerre. Lescure devint général de l’Armée catholique et royale, tout comme son cousin, Henri de la Rochejaquelein. Ils connurent de nombreux combats et plusieurs victoires. Blessé grièvement à la deuxième bataille de Cholet, Lescure suivit les Vendéens qui fuyaient devant la perspective de massacres par les républicains. La traversée de la Loire à Saint-Florent-le-Vieil marque la dernière étape de l’Armée vendéenne. La marquise suit la malheureuse aventure de la Virée de Galerne, avec la perte de son mari, l’épuisement moral et physique du reste de cette armée, cela jusqu’à son anéantissement à Savenay.

Après tout ces évènements, en 1801, la marquise de Lescure épouse en secondes noces Louis de la Rochejaquelein, frère de Henri. Elle conclut ainsi ses mémoires : « Il me sembla qu’en l’épousant, c’était m’attacher encore plus à la Vendée, unir deux noms qui ne devaient point se séparer. »

 

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