Père Jacques de Balduina (1900-1948)
Appelé par Notre-Dame à Lourdes (2/2)
Bien que très affaibli par la maladie de Parkinson, Frère Giacomo, jeune capucin d’Udine, en Italie, devint un confesseur recherché. On le voyait répondre avec empressement à tous les appels, interrompant immédiatement, s’il le fallait, son frugal repas ou sa brève sieste, sans jamais conseiller le choix d’une heure plus appropriée… Ses pénitents les plus nombreux furent les prêtres. Un jour il en vint jusqu’à cinquante-trois !
Son supérieur dit de lui : « Il ressemblait à un jardinier qui cultive les fleurs les plus délicates de son jardin avec les soins les plus attentifs. » Son évêque auxiliaire témoigne : « Il m’a toujours accueilli avec un cœur de père… Il disait peu de mots, mais son visage souriant, sa bonté paternelle étaient tels qu’ils imprimaient dans le cœur un céleste réconfort. » Et un laïc : « Dès la première rencontre, je me suis rendu compte que je me trouvais en présence de quelqu’un d’extraordinaire… toujours bienveillant ; un conseiller remarquable, toujours le sourire sur les lèvres malgré sa terrible maladie. »
« Je me suis offert en victime à Dieu pour la sanctification des prêtres. Dieu a accepté mon offrande. »
Frère Giacomo avait besoin de béquilles pour marcher ; et comme son traitement lui faisait voir tout rouge et trouble, on lui avait obtenu la permission de dire chaque jour la messe votive de la Sainte Vierge. Ainsi la célébrait-il de bon matin, à l’autel de son couvent dédié à Notre-Dame de Lourdes. Il disait toujours qu’il allait bien et son visage était serein. « Dans la souffrance, il ne faut ni nous laisser abattre ni nous décourager, mais nous réjouir et Le remercier de ce grand bienfait » écrivit-il à son frère François, lui-même confronté à des soucis de santé. Mais c’est à un séminariste malade, après l’avoir encouragé, qu'il fit cette confidence révélatrice : « Moi, en revanche, je ne peux espérer aucune amélioration. Je me suis offert en victime à Dieu pour la sanctification des prêtres. Dieu a accepté mon offrande et a fait que l’encéphalite léthargique soit le moyen le mieux adapté à la réalisation de mon idéal. »
Il parlait assez souvent de sa mort prochaine avec une joie authentique. Il donnait l’impression d’en savoir quelque chose : « Essaie de deviner où je mourrai. » On lui demandait s’il voulait plaisanter. « Je ne plaisante pas du tout. Je mourrai bientôt près de Notre-Dame, ma Mère. »
Un jour, il obtint de son supérieur la grâce de faire le pèlerinage à Lourdes bien qu’il ait dit, tout rayonnant, qu’il n’en reviendrait pas. Dès son arrivée, le 21 juillet 1948, après trente-cinq heures de voyage, il demanda à être porté à la Grotte, mais on jugea urgent de l’aliter. Il demanda alors à sa garde-malade de prier avec lui le chapelet, puis il s’endormit. Quand il se réveilla, il fredonna le Magnificat. Il reçut alors l’extrême onction et rendit son âme à Dieu. C’était le dix-neuvième anniversaire de son ordination sacerdotale. Auprès de lui, de nombreux fidèles entonnèrent à leur tour le Magnificat.
Ils sont à présent une multitude dans le monde à le prier et à le remercier pour les grâces reçues… Prions-le tout spécialement pour la sainteté des prêtres !
Crédit photo : © https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Balduina#/media/Fichier:Giacomo_Filon_da_Balduina_c1945.png