Pour vivre à fond l'année jubilaire 2025
Ce mois-ci : Marie, mère de l'Espérance
Pourquoi la Sainte Vierge Marie est-elle appelée mère de l’espérance ?
L’Écriture Sainte désigne la Sagesse comme « mère de la sainte espérance » (Sir 24, 17). Ce nom est appliqué à la Sainte Vierge par la liturgie (spes nostra, Mater spei, mater sanctae spei…) pour deux raisons : d’abord parce qu’elle est la mère du Christ, notre seul sauveur et donc unique fondement de notre espérance. Ensuite, parce qu’elle est le modèle parfait de l’espérance.
Pourquoi la maternité divine de la Vierge Marie est-elle le fondement de son titre de mère de l’espérance ?
Jésus est notre unique et seul Sauveur, l’unique source de la grâce. Il est ainsi le seul fondement inébranlable de notre espérance, et son terme. Notre sainteté, c’est le Christ. Il est le chemin, la vérité, la vie éternelle. Or, la Vierge Marie mère de Dieu nous donne son Fils et nous conduit à lui. Elle est ainsi Porte du Ciel (Paradisi felix porta), mère de l’espérance. En effet, le Ciel ou la vie éternelle, c’est l’union parfaite et indissoluble avec le Christ en Dieu, union commencée imparfaitement sur terre.
Pourquoi peut-on dire que la Vierge Marie est le modèle parfait de notre espérance ?
Notre espérance est fondée sur la stabilité de notre foi, connaissance obscure mais certaine qui nous unit à Dieu lui-même. Or, si le Christ dans sa vie terrestre a bien espéré (la réalisation du salut, sa résurrection), il ne l’a pas fait comme nous dans l’obscurité de la foi. En effet, parce qu’il est le Fils unique et éternel du Père et notre sauveur, il voyait sans cesse son Père de façon immédiate, dans l’évidence de la vision bienheureuse que nous n'aurons qu'au Ciel. Son espérance possède donc un caractère d’évidence que la nôtre ne possède pas. De ce fait, si le Christ est l’unique fondement, la source de notre foi et de notre espérance, c’est Notre-Dame qui est la réalisation parfaite de l’attachement au Christ dans l’obscurité certaine de la foi et la stabilité de l’espérance.
Comment la Vierge Marie a-t-elle espéré ?
La Vierge Marie désire ardemment la venue du Sauveur et prie incessamment pour que se réalise le salut. Dès l’Annonciation, la Vierge Marie croit fermement que « rien n’est impossible à Dieu » en raison de la puissance et de la bonté divines et accepte avec une disponibilité parfaite la volonté de Dieu. A la Visitation, elle confesse les merveilles que le Seigneur a faites pour elle : merveilles de la grâce dans son âme, et de l’incarnation en sa chair. Elle garde tous les événements de la vie du Christ et ses paroles en son cœur, notamment lors du recouvrement au temple, où, sans comprendre aussitôt, elle adhère dans la foi aux dures paroles de Jésus qu’elle ne comprend pas, parce qu’elle met toute son espérance en lui.
Durant sa vie publique, Jésus présente sa mère comme celle qui écoute et accomplit parfaitement sa volonté, tandis qu’il reproche à ses apôtres d’imposer à Dieu leurs conceptions personnelles pour éviter l’épreuve (Mt 16, 23, Mc 9, 34 ; Lc 10, 54-55). C’est surtout pendant la Passion que Marie, debout et silencieuse, suit son Fils, espérant contre toute espérance dans le secours divin, d’une façon qu’elle ignore et ne cherche pas à scruter, sûre de la réalisation du salut et des promesses de la résurrection. Le tumulte se brise contre la paix douloureuse de son cœur uni sans murmure aux souffrances de son Fils. Elle guide la prière de l’Église en cénacle dans la certitude de l’attente de l’Esprit Saint promis par le Christ. Puis, elle reste inébranlablement attachée à son Fils dont elle éprouve l’absence corporelle, grandissant dans une union plus intime et purifiée, car, comme l’or passé au creuset, l’épreuve vérifie la qualité de notre foi : tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu.