La Sainte Vierge dans notre vie d'hommes

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Pour bien vivre notre année mariale...

Réflexions inspirées de « La Sainte Vierge dans notre vie d’hommes » du Père Paul Doncœur

Le Père Doncoeur (1880-1961), prêtre jésuite qui eut un rôle important dans l’Église de France et pour le scoutisme, a écrit un texte intitulé « La Sainte Vierge dans notre vie d’hommes ». Son but était de manifester qu’aimer la Sainte Vierge n’est pas seulement pour les femmes et les enfants. Un prêtre allemand lui avait raconté sa surprise d’avoir vu en place d’honneur, dans le cabinet du Maréchal Hindenburg, l’image de la Sainte Vierge. Comme il lui avait confié son étonnement, il s’entendit répondre par ce vieux luthérien :

« C’est que je vois en la Vierge l’incarnation des valeurs humaines nécessaires à ma vie. »

Un ami lui avait aussi rapporté une réflexion de Charles Péguy cheminant vers sa conversion :

« Toutes les questions spirituelles, éternelles et charnelles gravitent autour d’un point central auquel je ne cesse de penser et qui est la clé de voûte de toute ma religion. Ce point, c’est l’Immaculée Conception.»

Si un protestant, en qui s’incarnait l’armée allemande, et si un polémiste, aussi passionné que Péguy encore rebelle, étaient capables d’une si juste intelligence de ce qu’est la Sainte Vierge, ne devait-on pas lui ouvrir davantage nos vies ? … S’appuyant sur le dogme, puis précisant différentes raisons, Doncœur donnait ensuite l’exemple des convertis. S’ils sont devenus dévots à la Sainte Vierge, c’est qu’ils en ont eu de justes raisons. Dans leur misère, leur détresse intérieure, ils ont rencontré non pas ses discours, mais sa présence, son rayonnement, et sa grâce, sa puissance spirituelle qui atteint nos cœurs. Son premier effet est peut-être de nous remettre dans la sincérité, et par là de nous refaire enfants, de cesser de confondre personne et personnage, autrement dit de baisser le masque. Quelle délivrance ! Nous avons, sous ces yeux sans étonnement, avoué l’inavouable.…

Péguy disait à son ami, comme lui redevenu chrétien :

« Figure- toi que pendant dix-huit mois je n’ai pu dire mon ‘Notre Père, que votre volonté soit faite !’ Je ne pouvais pas dire ça. Je ne pouvais pas accepter sa volonté. C’est effrayant. Je ne pouvais pas dire vraiment : « Que votre volonté soit faite ! » Alors, je priais Marie. Les prières à Marie sont des prières de réserve. Il n’y en a pas une dans toute la liturgie que le plus lamentable pécheur ne puisse dire vraiment. Dans le mécanisme du salut, l’« Ave Maria » est le dernier recours. Avec lui, on ne peut être perdu ».

Un simple « Je vous salue, Marie » assure son intercession auprès du Souverain Juge. Elle est si simple, si candide qu’on n’a même pas envie de plaider, pour voiler une plaie ; on ne redoute rien d’Elle, parce qu’Elle ne se scandalise de rien ; Elle a déjà tout expié… Ainsi plus nous approcherons de la Sainte Vierge, plus nous découvrirons combien sa présence muette est une force.

Avant la conversion, nous avions peur de la faiblesse énervante d’une piété ringarde. Voici que nous allons redouter sa trop puissante énergie. … Et ce qui nous touche davantage encore, ce qui nous est précieux à nous hommes, plongés dans l’épaisseur de notre aventure, le voici : elle est la Sainte Vierge, et elle est une femme, fille de Sainte Anne et de Saint Joachim ; de notre chair et non pas un ange ; engagée comme nous dans un monde de péchés, et cependant intacte. Tendre, aimante, douloureuse et cependant admirablement juste ; alors même qu’elle ne sait pas, qu’elle ne comprend pas, qu’elle tremble, qu’elle est déchirée d’angoisse, elle ne dévie jamais, si peu que soit, hors de la ligne impeccable. …

Ainsi donc, il y a eu dans l’humanité un être absolument intact, charnel et absolument pur, temporel et cependant dans la vérité absolue ! C’est l’Immaculée Conception. Comment, à cette exception à la loi du péché originel, ne pas frémir ! Si la pureté est parfaite en Elle, des purifications sont possibles en nous. S’il y a la droiture en Elle, il peut y avoir des redressements en nous. Dans l’universelle déviation, il y a un axe qui a atteint notre terre, notre chair. Oui, l’Immaculée Conception est le point central autour duquel gravitent toutes les questions spirituelles, c’est-à-dire d’ordre des pensées ; éternelles, c’est-à-dire de destination divine ; et charnelles, c’est-à-dire de condition humaine. Heureux l’homme qui amènera sa vie à suivre cette direction qu’elle indique ! … Il ne s’agit de rien moins que de cela.

Voilà pourquoi, à La Salette ou à Lourdes – et nous pourrions maintenant ajouter Fatima, Akita, Kibeho… la Sainte Vierge nous redit avec force : Pénitence ! Alors, nous comprendrons qu’il y a, pour la Sainte Vierge, une place en nos vies.

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