"Il ne suffit pas qu'un texte soit légal pour qu'il soit légitime

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Face à l'absence de débat sur les questions du mariage, de la filiation, de l’adoption... il est bon de prendre connaissance des prises de position courageuses de nos évêques de France sur le sujet. N'oublions pas de les remercier pour leur courage !

Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, a fait paraître le vendredi 14 décembre, cette tribune dans Le Figaro, sous le titre "Le Roi est nu", (par référence au conte d'Andersen), article qui clarifie la question du mariage, de la filiation, de l'adoption et des PMA. (Lire le texte intégral de la tribune de Mgr Centène ICI.) En voici quelques extraits :

Une dénaturation du mariage.

''"Le mariage n’est ni la reconnaissance publique de l’amour entre deux personnes, ni un contrat dont les termes seraient aléatoires. Il est une institution dans laquelle un homme et une femme s’engagent en vue de la procréation et de l’éducation de leurs enfants. Quand les pouvoirs publics légifèrent sur le mariage ils ne légifèrent pas sur les sentiments mais sur une institution. (...)Ce n’est pas l’amour de deux êtres, c’est le service du bien commun qui justifie son statut particulier. C’est la complémentarité homme-femme inscrite au cœur de la nature qui en assure la fécondité tant au niveau de la transmission de la vie que de l’œuvre éducative."''

Un détournement de l’adoption.

"La filiation adoptive est une fiction juridique destinée à donner une famille à un enfant qui n’en a pas : elle est en faveur de l’enfant. Elle vise à atténuer pour lui le malheur d’avoir perdu sa famille en lui donnant une famille de substitution dans laquelle il pourra retrouver les repères qui lui permettront de se construire humainement et socialement. Elle consacre un droit de l’enfant non un droit à l’enfant. En effet, si le désir de se perpétuer dans une descendance est naturel, le droit à l’enfant n’existe pas et ne peut pas exister. Cela reviendrait à en faire un objet que l’on pourrait posséder."

Une boite de Pandore.

Pour mesurer les conséquences du « mariage pour tous » il ne suffit pas de constater que tel ou tel enfant qui vit dans un couple homosexuel semble heureux aujourd’hui. Ce type de réforme ne peut s’apprécier que sur plusieurs générations au regard des évolutions qu’il suscite.

La loi sur « le mariage pour tous » n’est pas encore votée qu’on nous promet déjà des amendements visant à autoriser la procréation médicalement assistée. (...) Cela ouvrira la possibilité de recourir à des mères porteuses. La nature est ainsi faite que l’hétérosexualité est indispensable à la vie. Cela relève du principe de réalité. La loi ne peut rien y changer. Le « mariage » homosexuel, s’il veut s’épanouir dans une filiation, sonne le glas du mariage à deux ou fait entrer l’humain dans la catégorie des biens de consommation commercialisables. On n’a jamais vu une femme riche porter l’enfant d’un couple pauvre, fût-il homosexuel.

Au-delà des circonstances de l’espèce, la loi sur le prétendu « mariage pour tous » pose aussi la question de l’attitude qui doit être celle des citoyens face à une loi contraire au bien commun.Depuis Antigone jusqu’au procès de Nuremberg, l’histoire nous a appris qu’il ne suffit pas qu’un texte soit légal pour qu’il soit légitime quand l’intérêt supérieur de l’humain est en cause.Quelle attitude observer vis-à-vis d’un régime qui croit pouvoir bafouer le bien commun fondé sur le droit naturel ? Le positivisme juridique dont il fait preuve n’est pas compatible avec l’objection de conscience.

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