Messe d'ouverture de l'année de la foi : en pèlerinage dans les déserts du monde, emportons l'essentiel: Jésus

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"Voici la façon dont nous pouvons vivre cette Année de la foi: comme un pèlerinage dans les déserts du monde contemporain, au cours duquel il nous faut emporter seulement ce qui est essentiel". Ainsi Benoît XVI présente-t-il cette année dans son homélie de la messe d'ouverture de l'année de la foi.

En effet, le jeudi 11 octobre 2012, Benoît XVI a présidé Place St.Pierre, la messe solennelle qui ouvre l’Année de la foi et commémore le cinquantième anniversaire du Concile. Il était entouré des Cardinaux, Patriarches, Archevêques majeurs, Présidents de conférences épiscopales et Evêques participant au Synode, ainsi que des quatorze pères conciliaires qui ont pu se rendre à Rome. Etaient également présents SS Barthélemeos I, Patriarche oecuménique de Constantinople, et SG Rowan Williams, Archevêque de Canterbury et Primat de la Communion anglicane, venus tous les deux intervenir au synode pour la nouvelle évangélisation. Le Pape a annoncé au début de la messe que "cette célébration s'est enrichie de signes symboliques, la procession qui a rappelée l'entrée solennelle des pères conciliaires dans cette basilique, l’intronisation de l’évangéliaire, copie de celui utilisé durant le Concile, les sept messages conclusifs du Concile ainsi que le Catéchisme de l’Eglise catholique que je remettrai en fin de messe. Non seulement ces signes nous rappellent notre devoir de commémoration, mais ils nous offrent aussi l’occasion de dépasser cette perspective pour aller plus avant dans le mouvement spirituel qui a caractérisé Vatican II, pour se l’approprier et lui donner tout son sens. Ce sens fut et demeure la foi dans le Christ, la foi apostolique, animée par l’élan intérieur qui pousse à annoncer le Christ à chaque homme et à tous les hommes pendant le pèlerinage de l’Eglise sur les chemins de l’histoire".

Le Pape a donc, à la fin de la messe remis solennellement et symboliquement les sept messages du Concile à plusieurs personnes représentatives de leurs destinataires (hommes d'état et diplomates, jeunes, femmes, malades, artistes...) tandis que des extraits de chaque message étaient lus à l'Assemblée des fidèles. Il a également remis deux exemplaires du Catéchisme de l'Eglise Catholique dans la nouvelle présentation "de l'année de la foi" à deux catéchistes.

Le Saint Père a rappelé dans son homélie que le Christ est le centre de la foi, de l'histoire et du cosmos, l'importance d'une saine lecture du concile, revenant à la lettre du texte pour prévenir des dérives, et a défini l'année de la foi, comme un pèlerinage dans les déserts du monde contemporains, n'emportant que l'essentiel, le Christ Jésus.En voici des extraits :

Le Christ au centre

" Jésus est le centre de la foi chrétienne. Le chrétien croit en Dieu par Jésus qui nous en a révélé le visage... L’Evangile de ce jour nous dit que Jésus, consacré par le Père dans l’Esprit, est le sujet véritable et pérenne de l’évangélisation... Cette mission du Christ, ce mouvement, qui se poursuit dans l’espace et dans le temps, traverse siècles et continents... L’Eglise est l’instrument premier et nécessaire de cette œuvre du Christ parce qu’elle est unie à Lui comme le corps l’est à la tête".

Vatican II : nouveauté dans la continuité

"Si Vatican II n’a pas voulu consacrer un document spécifique à la foi, il a été entièrement animé par la conscience et le désir de devoir, pour ainsi dire, s’immerger à nouveau dans le mystère chrétien, afin d’être en mesure de le proposer à nouveau efficacement à l’homme contemporain... Dans son discours inaugural, Jean XXIII présenta le but principal du concile oecuménique en ces termes: Ce qui intéresse le Concile est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit défendu et enseigné de façon plus efficace. Son but principal n’est donc pas la discussion de tel ou tel thème de doctrine. Pour cela il n’est pas besoin d’un Concile. Or il est nécessaire que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée de façon à répondre aux exigences de notre temps...Je considère que la chose la plus importante...est de raviver dans toute l’Eglise cet élan positif, ce désir d’annoncer à nouveau le Christ à l’homme contemporain. Pour cette raison, j’ai insisté à plusieurs reprises sur la nécessité de revenir à la lettre du Concile, c’est-à-dire à ses textes, pour en découvrir aussi l’esprit authentique. Et j’ai répété que le véritable héritage du Concile réside dans ses documents, qui protègent des excès, d’une nostalgie anachronique ou de courses en avant, qui permettent de saisir la nouveauté dans la continuité. Le Concile n’a rien produit de nouveau en matière de foi et n’a pas voulu en ôter ce qui est antique. Il s’est plutôt préoccupé de faire en sorte que la même foi continue à être vécue, continue à être une foi vivante dans un monde en mutation... En revanche, durant les années suivantes, beaucoup ont accueilli sans discernement la mentalité dominante, mettant en discussion les fondements même d'un dépôt de la foi qu’ils ne ressentaient malheureusement plus comme leur dans toute leur vérité".

L'urgence et la nécessité de l'année de la foi

"Si aujourd’hui l’Eglise propose une nouvelle Année de la foi ainsi que la nouvelle évangélisation, ce n’est pas pour célébrer un anniversaire, mais parce que c’est une nécessité, plus encore qu’il y a cinquante ans! Les dernières décennies ont connu une désertification spirituelle. Ce que pouvait signifier une vie, un monde sans Dieu, au temps du Concile, on pouvait déjà le percevoir dans certaines pages tragiques de l’histoire, mais aujourd’hui nous le voyons malheureusement tous les jours autour de nous. C’est le vide qui s’est propagé. Mais c’est justement à partir de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous tous... Dans le désert on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre ; ainsi dans le monde contemporain les signes de la soif de Dieu, du sens ultime de la vie, sont innombrables bien que souvent exprimés de façon implicite ou négative. Et dans le désert il faut surtout des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la terre promise et ainsi tiennent en éveil l’espérance. La foi vécue ouvre le cœur à la grâce de Dieu qui libère du pessimisme. Voici la façon dont nous pouvons vivre cette Année de la foi, comme un pèlerinage dans les déserts du monde contemporain, au cours duquel il nous faut emporter seulement ce qui est essentiel". Dotons-nous de "l’Evangile et de la foi de l’Eglise dont les documents du concile oecuménique Vatican II sont l’expression lumineuse, comme l’est également le Catéchisme de l’Eglise catholique, publié il y a vingt ans".

Concluant, Benoît XVI a souligné que, le 11 octobre 1962 "on célébrait la fête de la Vierge Marie, Mère de Dieu. C’est à elle que nous confions l’Année de la foi, comme je l’ai fait il y a une semaine lorsque je suis allé en pèlerinage à Lorette. Que la Vierge Marie brille toujours comme l’étoile sur le chemin de la nouvelle évangélisation".

Lire le texte intégral de l'homélie de Benoît XVI

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