Brûlez du feu de l'amour et du zèle !
Homélie des vœux des frères Jean et Paul. 9 juin 2013.
Bien chers amis, nous vous remercions d’être venus nombreux entourer nos frères Jean et Paul, leurs familles et notre Famille Missionnaire pour cette cérémonie si importante des vœux perpétuels. L’Alliance éternelle entre Jésus et ceux qui font profession perpétuelle des conseils évangéliques de pauvreté, chasteté et obéissance est un évènement dont les effets ont valeur d’éternité : ils lient pour toujours des créatures au Verbe de Dieu qui s’est fait chair pour récapituler l’humanité et en faire un seul Corps dont Il est la Tête. Oui, bien chers frères Jean et Paul, vous avez choisi la meilleure part et personne ne pourra vous l’enlever ! Notre monde actuel, cependant, ne comprend pas votre engagement.
L’éclipse de Dieu, le primat de l’économie, la sexualité libérée, la soif de biens sensibles et de pouvoir l’empêchent de comprendre votre choix de vous renoncer et de préférer la Gloire de Dieu à votre propre gloire et à la recherche de pouvoir et d’avoir. La pauvreté évangélique, l’humilité, la douceur, la miséricorde, la soif de sainteté, la pureté, la vérité, le respect du bien d’autrui et de sa personne, ne sont plus les valeurs de l’idéologie post-moderne qui, en 1968, demandait la tolérance absolue par le slogan : « il est interdit d’interdire » et qui, aujourd’hui, est devenue une dictature, la dictature du relativisme, qui en vient à interdire par la force aux amis de la Vérité de s’exprimer d’une manière non violente, pacifique et aimante ! Nous vivons vraiment le combat des deux Cités de Saint Augustin : Babel contre Jérusalem. La première Cité est animée par l’esprit de Lucifer, la seconde par l’Esprit de Jésus, l’Esprit Saint ! Votre profession des conseils évangéliques, frères Jean et Paul, vous fait, bien évidemment, prendre position pour la Cité de Dieu, mais vous vous consacrez parce que vous aimez profondément ce monde auquel vous voulez porter l’Amour de Jésus pour l’édification de la civilisation de l’Amour. Vous ne voulez pas, je le sais, avec tant d’autres jeunes Français la révolution violente, mais la révolution de l’Amour !
L’évangile de vos vœux est très riche. Jésus vous appelle à demeurer dans son amour, observer ses commandements, prier en son Nom. Vous goûtez déjà les fruits de cet évangile : l’habitation en vos âmes de Jésus, de son Père et de l’Esprit Saint avec la joie, la vraie joie, la joie de Dieu. Puisse votre témoignage révéler aux hommes de notre temps en cette année de la Foi qu’il n’y a pas de plus grande joie que celle d’être aimé de Dieu et d’aimer Dieu. L’homme est fait pour Dieu, il ne peut trouver qu’en Lui son Bonheur. Jésus vous a dit également en ce jour : vous êtes mes amis et non pas serviteurs ! Imitez dans votre vie d’apôtres de l’Amour St Claude la Colombière que Jésus a appelé son « parfait ami » et « serviteur fidèle ». Le dernier appel de Jésus, enfin, est l’appel à l’Amour que n’a pas cessé de vous lancer notre Père Fondateur que vous avez eu la grâce de connaître au tout début de votre vie Domini : aimez-vous les uns les autres comme Jésus nous a aimés ! Imitez dans votre mission Mère Marie Augusta, en exerçant l’apostolat de l’amour, qui est irrésistible.
Saint Pierre, dans la deuxième lecture, veut vous garder dans le réalisme de l’espérance des évêques du Concile Vatican II dont, en cette année de la Foi, nous célébrons le cinquantième anniversaire. Les Pères de Vatican II partageaient les tristesses et les angoisses des hommes de leur temps, mais ils ont voulu privilégier la Foi et l’espérance, Gaudium et Spes. L’Eglise se doit aujourd’hui de continuer à annoncer aux hommes de notre temps cette joie et cette espérance dont Jésus est le solide et sûr fondement. Votre joie, frères Jean et Paul, vous ne la trouverez pas dans les succès apostoliques, le carriérisme mais en embrassant avec confiance et amour la Croix de Jésus. Gravez en vos cœurs ce que vous dit Saint Pierre, car là est la vérité : « Sans avoir vu Jésus, vous l'aimez; sans le voir encore, mais en croyant, vous tressaillez d'une joie indicible et pleine de gloire, sûrs d'obtenir l'objet de votre foi: le salut des âmes ». C’est pour le salut des âmes que vous avez choisi de suivre Jésus en acceptant sa Croix. Vous savez par nos Père et Mère que la Croix est source d’une joie profonde, la joie dont parle Saint Paul dans sa lettre aux Colossiens : celle de participer à l’enfantement des âmes pour le Ciel.
La première lecture est la prophétie d’Isaïe que Jésus a citée lors de sa première prédication dans la Synagogue de Nazareth. Cette prophétie annonce que l’Esprit Saint repose sur le Messie qui vient apporter la bonne nouvelle de l’évangile en guérissant les malades et en accomplissant la rédemption ou la libération de tous les maux dont sont accablés les hommes en ce monde où la violence, la haine et les injustices ne cessent de grandir. Soyez les imitateurs de Jésus et répondez à l’appel de notre Pape François en n’ayant pas peur d’aller à la rencontre de nos frères et sœurs aux périphéries des villes et de l’existence. L’Eglise, dont nous avons beaucoup parlé en ce jour en célébrant solennellement la dédicace de cette église Saint Pierre et Saint Paul, n’est pas une Eglise fermée sur elle-même, auto-suffisante, mais une Eglise ouverte, missionnaire. Votre nouvelle consécration religieuse, qui s’enracine dans votre consécration baptismale et l’exprime avec plus de plénitude, vous oblige à participer plus intensément à la Mission de l’Eglise. Brûlez du Feu de l’Amour et du zèle, vous dit Mère Marie Augusta, soyez ce que vous devez être et vous mettrez le Feu de l’Amour divin dans le monde, vous dit Jean-Paul II ; soyez ardents et courageux comme Saint Paul et aimez les jeunes en les éduquant dans l’esprit de Saint Jean Bosco ; et n’oubliez jamais les conseils si souvent répétés du Père : aimez comme Jésus, marchez sur le chemin de la sainteté dans l’humble confiance et la persévérance.
Pour conclure, je voudrais souligner un mot, commun aux trois lectures, le mot « joie ». Le désir de Benoît XVI en promulguant cette année de la Foi était de permettre aux hommes de notre temps de goûter la joie de croire. Puisse cette célébration être pour vous, vos familles, vos frères et sœurs Domini et tous nos amis être un temps de grâces et de joie ! Je suis convaincu, en union avec Mère Magdeleine, qu’elle l’est en vérité.