Confions tout à Marie, médiatrice de grâces

L’année dernière, j’ai donné les raisons pour lesquelles nous fêtons, en ce 2 juillet, Marie, Médiatrice de toutes grâces depuis la décision de notre Père fondateur, le lundi 2 juillet 1984, au lendemain des vœux perpétuels du Père et des 3 premiers frères. Je voudrais souligner encore, cette année, que le 2 juillet est le jour anniversaire de la naissance du Père et que je suis convaincu que Mère Marie Augusta serait heureuse si, l’année prochaine, nous nous préparions par une neuvaine fervente au 2 juillet 2014, jour du centième anniversaire de notre Fondateur. Je voudrais aussi préciser que la Réforme liturgique nous laisse cette liberté de fêter plus solennellement telle ou telle Fête en rapport avec un lieu ou un évènement important. Ainsi, ce dimanche, nous avons repris la tradition du Père à Saint-Pierre-de-Colombier : fêter solennellement les Saints Patrons de notre église et de notre village le dimanche qui suit le 29 juin.

Remercions Dieu en ce jour de nous avoir donné le Chef d’œuvre de la création : la Vierge Marie, Mère de Dieu, Nouvelle Eve, Médiatrice de toutes grâces. Remercions-Le aussi de nous avoir donné, il y a 99 ans, celui qui allait devenir le Père de notre Famille Domini.

Saint Bernard a approfondi le titre de Marie Médiatrice. Il nous invite à passer par cette Médiatrice pour offrir nos offrandes : puisque c’est par ce canal que la grâce a coulé, c’est par ce même canal que la grâce doit remonter au donateur de la grâce :

“Dieu n’était pas embarrassé pour répandre la grâce à son gré, sans utiliser cet aqueduc, mais Il a voulu choisir pour toi ce moyen de transfert. Car tes mains sont peut-être pleines de sang et souillées de présents

Pour Saint Louis-Marie, la médiation de la Vierge Marie est double : médiatrice de Dieu auprès des hommes, et médiatrice des hommes auprès de Dieu. La première médiation est toute relative à Dieu, comme l’a bien expliqué Saint Bernard : Marie ne crée pas la grâce, mais elle est le canal qui la conduit. La seconde médiation est exercée par Marie, la nouvelle Ève. Que fait le pauvre sujet d’un royaume terrestre pour que son petit présent soit apprécié du Roi ? Il passe par la Reine ! Ainsi, s’il n’a qu’une pomme à offrir, elle sera appréciée du Roi, car la Reine la placera sur un magnifique plateau d’argent ou d’or, et la présentera au Roi avec toute sa grâce de Reine !

Un théologien allemand, Scheeben, a aidé au développement de la compréhension théologique de la médiation de la Vierge Marie : “Sa collaboration constante avec le Christ dans toute son action miséricordieuse sur le corps mystique doit être regardée comme aussi normale que la collaboration constante du cœur avec la tête dans son influence sur la vie des autres membres” (Dict. spir.).

En cette année de la Foi, demandons à l’Esprit Saint une confiance plus grande encore en la puissante intercession de la Vierge Marie. Notre Pape François invitait, hier, à une prière courageuse et persévérante :

" voici ce qu’il faut dire au Seigneur en demandant une grâce, disait-il : « Toi qui es miséricordieux, toi qui pardonnes, fais-moi cette grâce » : comme l’a fait Abraham, et comme l’a fait Moïse ». Il s’agit « d’avancer dans la prière, courageusement, et avec ces arguments qui viennent vraiment du cœur de Dieu ».

Alors, ne baissons pas les bras parce que nous n’avons pas reçu tout de suite ce que nous avions demandé. Mais imitons le Père de l’enfant prodigue. Il souffre en silence et il prie. La Vierge Marie l’imite à la perfection. Elle souffre dans son cœur maternel et elle attend le retour de ses enfants. Ne l’avons-nous pas fait si souvent souffrir ? Pensons au sourire de Marie dont nous a si bien parlé Benoît XVI à Lourdes et confions-lui tous nos soucis.

Je voudrais conclure avec la célèbre prière de Saint Bernard :

" vous qui vous sentez aujourd’hui secoués au sein de l’orage et de la tempête, loin de la terre ferme, ne perdez jamais des yeux la lumière de cette Etoile,... si vous ne voulez pas faire naufrage. Si, pour vous, le vent de la tentation vient de se lever, si le rocher de l’épreuve se dresse face à vous, regardez l’Etoile, invoquez Marie ! Si vous êtes ballottés par les vagues de l’orgueil, de l’ambition, de la médisance ou de la jalousie, regardez l’Etoile, invoquez Marie ! Votre âme est-elle secouée comme une barque fragile par la colère, l’avarice ou les séductions de la chair ? Regardez Marie ! Etes-vous sur le point de sombrer dans le gouffre de la tristesse et du désespoir ? Dans le danger, pensez à Marie ! Que son nom ne quitte jamais vos lèvres ni son souvenir votre cœur. Pour obtenir l’appui de sa prière ne perdez jamais l’exemple de sa vie. En la suivant, vous ne vous égarez pas ; en priant, vous ne risquez pas de désespérer ; en pensant à elle, vous ne faites pas fausse route. Si Marie vous tient, vous ne tombez pas ; si elle vous protège, vous ne craignez rien. Sa protection vous mènera au but. Vous verrez alors combien justement il a été dit : Le nom de la Vierge était Marie."