Emerveillons nous devant les oeuvres de la Miséricorde Divine
Homélie du dimanche 21 septembre 2014
Bien chers amis, vivons ce dimanche en l’honneur de Notre-Dame des Neiges dans la joie et l’espérance. Le fondement et la source de notre joie et de notre espérance, nous ne les trouverons pas dans les évènements actuels du monde qui ne peuvent que susciter angoisses, peur et souffrance, mais seulement en Jésus, le Rocher de notre espérance. Après la Messe, nous rappellerons avec les évêques de Vatican II, Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et François, que l’Esprit Saint nous presse à être témoins de la joie de Dieu et de l’espérance chrétienne. Il est bien évident que Dieu nous demande aussi de partager les tristesses et les angoisses des hommes de notre temps. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas vivre comme si nos frères et sœurs chrétiens n’étaient pas persécutés en Syrie, en Irak, au Nigéria et en d’autres lieux ; comme si beaucoup de petits, membres de minorités, n’étaient pas discriminés ; comme si l’immense foule des pauvres de notre temps ne souffraient pas d’injustices !
Le mystère du Mal est vraiment à l’œuvre en notre temps ! Ce mystère du Mal pourrait même entraîner l’humanité en une terrible troisième guerre mondiale. Cette menace est, hélas, bien réelle. Notre Pape François en est très conscient, mais, malgré les horreurs dont souffrent des frères et des sœurs, malgré les menaces actuelles, Jésus et le Cœur Immaculé de Marie nous appellent à être leurs témoins. Ne soyons pas des prophètes de malheur mais des prophètes du Bonheur de Dieu, révélé dans les huit Béatitudes.
Dans la première lecture, Isaïe révèle que les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées, ses chemins ne sont pas nos chemins. Par la parabole des ouvriers de la vigne, Jésus fait découvrir le vrai visage de son Père : Il est infiniment miséricordieux et Bon ! Il ne se lasse jamais d’appeler ses enfants pécheurs au repentir et à l’Amour. Dans Son Cœur de Père, Il continue à aimer l’enfant prodigue et la femme adultère et à les poursuivre de Sa Miséricorde. Il ne veut pas la mort des pécheurs mais leur vie éternelle ! N’imitons pas les ouvriers de la première heure et ne nous scandalisons pas de la conversion de Matthieu, Zachée, Magdeleine, la Samaritaine, Augustin. Pourquoi être jaloux de la place que ces pécheurs publics convertis ont dans le Royaume de Dieu ? Pourquoi se scandaliser que Marie Magdeleine précède beaucoup de soi-disant justes ?
En ce 21 septembre, nous fêtons dans la joie Saint Matthieu. Il était pourtant un pécheur public, haï de ses contemporains car il était collaborateur des Romains en étant publicain, collecteur d’impôts. Emerveillons-nous devant les œuvres de la Miséricorde divine ! Saint Augustin disait que la justification d’un pécheur était une œuvre divine bien plus grande que la création de tout le monde visible ! Lévi le Publicain était peut-être considéré par ses contemporains comme l’ouvrier de la dernière heure, mais quel ouvrier ! Grâce à lui, le monde entier peut connaître l’évangile du Salut ! Puisse la divine Miséricorde convertir beaucoup d’ouvriers de la dernière heure, alors notre monde changera !
Benoît XVI, en quittant le sol français le 15 septembre 2008, avait dit : les temps sont propices à un retour à Dieu ! Nous considérons cette conviction comme une prophétie. Ce Pape considérait, en effet, que nous étions comme dans la situation du fils prodigue en ce temps d’éclipse de Dieu. Les "surdéveloppés" du Nord au niveau de l’avoir ne sont pas heureux parce qu’ils sont sous-développés au niveau de l’être. Ils ont soif de bonheur et de joie, comme tout être humain créé à l’image de Dieu. Ils pensent étancher leur soif dans l’argent, le plaisir, le pouvoir, le sport ou d’autres idoles, mais ils ne peuvent qu’être insatisfaits, profondément insatisfaits. L’homme est-il donc un être pour la mort, pour le néant, pour l’absurde ? Tout serait-il vanité ?
L’Eglise se doit de redonner confiance à nos contemporains qui n’ont plus de boussole ! Jésus est venu leur révéler le vrai visage de Dieu. Mais Il ne s’est pas contenté de nous donner un enseignement, Il nous a donné Dieu, disait Benoît XVI ! Mesurons-nous la grandeur du don qui nous est fait par Jésus ? Dans le Sacrement de l’Eucharistie, Jésus, le Fils de Dieu en Personne, se donne à nous ! Notre soif de bonheur et de joie peut donc être étanchée par Dieu et en Dieu ! Aidons nos contemporains à découvrir et rencontrer la Source du vrai Bonheur. Invitons-les à ne pas avoir peur de venir travailler à la Vigne de Jésus qu’est l’Eglise ! Cette image de la Vigne, très présente dans la Bible, devrait vous parler plus particulièrement, vous qui, à Bergerac, vivait en un terroir de vignobles. Redécouvrons la joie de travailler à la Vigne du Seigneur. Jean-Paul II, dans son Exhortation apostolique sur la vie et la mission des laïcs, disait que tous sont appelés à la Vigne du Seigneur. Personne n’est inutile dans sa Vigne. L’Eglise a besoin de tous ses enfants ! Avec notre Pape François, désirons ardemment participer à la nouvelle évangélisation et comprenons que le politiquement correct n’apportera les vrais changements dont la France et l’Europe ont besoin. Le vrai changement ne se trouve que dans l’évangile et les valeurs non négociables. Vivons avec enthousiasme l’évangile, nous serons témoins de la vraie joie et de la vraie espérance.
Saint Paul est notre modèle. Il préférerait, disait-il, mourir pour vivre au Ciel avec Jésus. Mais il accepte la Volonté de Dieu qui était qu’il demeure en ce monde et trouve sa joie à souffrir par amour pour compléter en sa chair ce qui manque aux souffrances du Christ. Puisse Notre-Dame des Neiges, en ce dimanche, nous aider à comprendre ce langage. N’ayons pas peur, vivons dans la sérénité, exerçons la compassion envers tous ceux qui souffrent, pleurons avec ceux qui pleurent, mais témoignons sans peur des vraies valeurs, des valeurs de l’évangile et aimons l’Eglise, la Vigne du Seigneur. En union avec Mère Magdeleine et nos frères et sœurs, en ce dimanche, je voudrais remercier Notre-Dame des Neiges qui nous a conduits à Bergerac, il y a 6 ans. Nous sommes heureux d’être à Bergerac et nous voulons vous remercier d’avoir si bien accueillis nos frères et sœurs. Merci d’être les instruments de la divine Providence. Nous nous confions à votre prière afin que nous soyons bien fidèles à l’esprit de nos Fondateurs, en étant de vrais apôtres de l’Amour, encordés à Notre-Dame des Neiges. En retour, vous pouvez compter sur nos prières et notre affection !