Que Jésus dans l’Eucharistie soit toujours plus le trésor de vos familles !
Homélie du 18e Dimanche du Temps Ordinaire
Dimanche 2 août 2020
Fais ce que tu peux, je ferai le reste
La semaine dernière, l’évangile nous parlait d’un trésor caché dans un champ. Celui qui l’avait trouvé était tout heureux : il a vendu tout ce qu’il avait, et il a acheté le champ, pour avoir ce trésor. Ce trésor, c’est le Royaume, nous a dit Jésus ; c’est dire que c’est Jésus lui-même.
Dans l’évangile de ce jour, nous contemplons Jésus. Nous sommes touchés d’abord par sa bonté : « Il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades. » Et nous sommes émerveillés par sa puissance, dans ce miracle extraordinaire de la multiplication des pains. Voilà la raison pour laquelle nous mettons en Jésus notre foi : parce qu’il est infiniment bon, et qu’il est tout-puissant.
Comment mettre sa foi en quelqu’un qui ne serait pas tout puissant ? Et comment mettre sa foi en quelqu’un qui ne nous aimerait pas ? Voilà pourquoi Benoît XVI pouvait parler de « la fiabilité de Jésus, qui se fonde, oui, dans son amour jusqu’à la mort, mais aussi dans son être Fils de Dieu. » [1]
Cette fiabilité signifie que nous pourrons toujours nous appuyer sur Jésus, même au milieu des épreuves, qui ne manqueront pas. Remarquons que cet évangile commence par l’évocation de la souffrance : « En ce temps-là, quand Jésus apprit la mort de Jean le Baptiste, il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. » Jean-Baptiste a donné sa vie pour la vérité. Lui aussi a vendu tout ce qu’il avait, pour acquérir le seul trésor qui mérite de tout donner. Cette foi est souvent mise à l’épreuve, car nous nous avons parfois du mal à voir comment accomplir les demandes de Jésus. C’est le cas des disciples dans cet évangile : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Pauvres disciples ! Mais là encore, Jésus invite à lui donner tout ce que nous avons : les cinq pains et les deux poissons : « Apportez-les moi. » Et sa puissance fera le reste. Jésus dira à Sœur Josefa Menendez : « Fais ce que tu peux, je ferai le reste. »
Aujourd’hui, Jésus demeure présent parmi nous à travers le plus grand des trésors de l’Église. Ce trésor est évoqué dans les lectures de ce jour.
Le prophète Isaïe nous transmet cette parole de Dieu : « Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle… » Et dans l’évangile, nous entendons ces mots qui nous sont familiers, et qui sont si beaux : « Jésus prit les cinq pains… et, levant les yeux au ciel, il les bénit ; il rompit les pains, il les donna aux disciples… » Ce trésor qu’est Jésus, l’Église l’a toujours aujourd’hui, comme il l’a promis : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » C’est l’Eucharistie.
L’Eucharistie est le grand trésor de l’Église, notre grand trésor. Parce qu’elle est la présence de Jésus au milieu de nous. L’Eucharistie est notre grand trésor parce que, comme le disait le pape Jean-Paul II, « dans l'Eucharistie, nous avons Jésus, nous avons son sacrifice rédempteur, nous avons sa résurrection, nous avons le don de l'Esprit Saint, nous avons l'adoration, l'obéissance et l'amour envers le Père. Si nous négligions l'Eucharistie, comment pourrions-nous porter remède à notre indigence ? » [2]
Ainsi, ce trésor qu’est l’Eucharistie est inestimable. On ne peut pas surévaluer la Messe ! Elle est « source et sommet de toute la vie chrétienne » [3], comme le dit le concile Vatican II. C’est pourquoi nous devons être prêts, nous aussi, à tout donner pour ce trésor. Nous devons être prêts à faire beaucoup de sacrifices pour pouvoir vivre la Messe.
En cette année, vous avez été privés de ce trésor pendant plusieurs semaines – et vous en avez beaucoup souffert. La colonie vous a aidés à le goûter à nouveau. Que ce soit une occasion de remettre la Messe au-dessus de tout. Un prêtre allemand exécuté par les Nazis, le Père Alfred Delp, disait une chose très importante pour notre époque matérialiste qui veut se passer de Dieu : « Le pain est important, la liberté est plus importante, le plus important c’est l’adoration préservée. » [4] Alors défendons notre liberté, et pour cela réservons, par-dessus tout, l’adoration. Vous avez eu la grande grâce, pendant ces trois semaines, de vivre la Messe, l’adoration. Et vous en avez vraiment profité comme d’un grand trésor. Cela vous a rendus heureux ! Jésus a peu de consolateurs aujourd’hui. Ici, pendant votre colonie, il en a trouvé beaucoup… Quelle joie pour lui !
Maintenant, restez avec Jésus, pendant vos vacances, pendant cette année qui va reprendre. Aimez-le, adorez-le, recevez-le, même si cela vous demande des sacrifices. Demandez à vos parents de vous y aider, de vous y accompagner, pour que Jésus dans l’Eucharistie soit toujours plus le trésor de vos familles.
Votre guide pendant ces trois semaines a été Notre-Dame des Neiges, que vous avez priée avec la prière du chapelet. Elle sait bien que Jésus est infiniment bon et tout-puissant, dans son Eucharistie. Elle est notre modèle et notre guide dans la foi. Elle nous entraîne à la foi, comme elle a entraîné les serviteurs à Cana : « Faites tout ce que Jésus vous dira. » Et si nous nous mettons en famille à la suite de Notre Dame des Neiges pour aller à Jésus, alors, « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. »
Références
[1] BENOÎT XVI, Lumen Fidei, nº 17
[2] JEAN-PAUL II, Ecclesia de Eucharistia, nº 60
[3] CONCILE VATICAN II, Lumen Gentium, nº 11
[4] Cité par Joseph RATZINGER, Chemins vers Jésus, Parole et Silence, 2004, page 91