Homélie du vendredi de la troisième semaine de l'avent

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Homélie du vendredi 16 décembre 2011

Nous concluons, par cette liturgie de la Parole, la première partie du temps de l’Avent. A partir de demain, 17 décembre, nous entrons dans la grande neuvaine liturgique qui nous prépare à Noël et qui va nous faire revivre le temps de l’attente de la naissance de Jésus, en le vivant plus particulièrement avec la Sainte Vierge et Saint Joseph.

Par Isaïe, Dieu nous invite en ce vendredi de la 3e semaine de carême à pratiquer la justice, ce qui signifie : observer ses Commandements. Il est important de rappeler l’enseignement fondamental du discours sur la montagne : Jésus a dit avec autorité qu’Il n’était pas venu abolir la Loi mais l’accomplir.

Il a dit aussi que si notre justice ne surpassait pas celle des scribes et des pharisiens nous n’entrerions pas dans le Royaume de Dieu. Nous vous avons invité, hier, à vous enthousiasmer en méditant sur la passion amoureuse de Dieu et sur sa grande Miséricorde.

Le Jansénisme a présenté une fausse image de Dieu. Le danger, aujourd’hui, n’est plus le jansénisme mais le laxisme et le relativisme. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a été vraiment inspirée par Dieu pour donner confiance à tous les pécheurs. Même si elle avait commis tous les crimes possibles, elle ne douterait pas de la Miséricorde de Dieu et elle garderait la même confiance.

Cependant, attention à ne pas mal interpréter cette conviction de Sainte Thérèse ! Le Père nous souvent dit et redit que la Miséricorde divine ne se moque pas de la Justice ! Benoît XVI, dans la patrie de Luther, en septembre dernier, a rappelé aux Luthériens que leur maître avait un sens aigu du péché ! Dans un monde dominé par l'humanisme et la Renaissance, qui avaient pénétré aussi l'Église, et qui exaltaient la raison au détriment de la foi, louant la grandeur de l'homme et oubliant le péché originel, les questions de Luther étaient pertinentes. Le péché, pour Luther, avait un rôle central qui ne pouvait pas être éludé. Le mal n'est pas une ineptie, disait encore Benoît XVI en citant Luther, il mérite toute notre attention. La grande question de Luther était : Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? Cette question, disait Benoît XVI, pénétrait le cœur de Luther et se trouvait derrière chacune de ses recherches théologiques et chaque lutte intérieure. Isaïe nous en donne aujourd’hui la réponse : en obéissant, une fois justifiés, aux Commandements de Dieu. Le moment de la justification est totalement gratuit : personne n’a mérité de devenir justes, nous sommes tous pécheurs et nous avons, tous, besoin de recevoir la Miséricorde de Dieu par les mérites de Jésus, le Seul Rédempteur. Luther et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus se rejoignent sur ce point. Mais, notre manière de concevoir la sanctification diffère de celle de Luther. Une fois justifiés par le baptême, nous sommes appelés à nous décider pour la sainteté. La théologie luthérienne n’a pas, cependant, tout à fait tort : le péché demeure bien encore après la justification ! Mais la théologie catholique ne s’est pas trompée : l’homme pécheur a bien été sanctifié par la grâce divine au moment de son baptême. Cet homme sanctifié peut, hélas, retomber dans le péché. Dieu, dans son infinie miséricorde, ait toujours prêt à lui redonner son pardon !

Le deuxième enseignement d’Isaïe, en ce vendredi, concerne le salut universel. Dieu déclare que les étrangers, qui ne sont pas membres du Peuple de Dieu, seront aussi conduits à sa montagne sainte, du moment qu’ils sont devenus ses serviteurs et qu’ils s’attachent fermement à Son Alliance. Les exégètes qui prétendent que ce n’est qu’après l’exil que les Sages ont pris conscience du Salut qui était offert à tous les peuples et pas seulement au Peuple de Dieu font violence au texte d’Isaïe. Ils répondront, bien sûr : le passage que nous venons de lire a été écrit après l’exil ! Nous croyons avec la Tradition que ce passage a été inspiré par Dieu au prophète Isaïe et qu’il est en conformité avec l’appel d’Abraham : « En toi seront bénies toutes les Nations ». La prophétie de ce jour annonce l’Eglise : « Ma maison s’appellera Maison de prière pour tous les peuples » ! Le psaume 66 proclame, lui aussi, le Salut universel et appelle toutes les Nations à se réjouir et à chanter à la Gloire de Dieu. Oui, prions en ce temps de l’Avent pour que se réaliser la prophétie de ce psaume : « Que Dieu nous bénisse et qu’il soit adoré sur toute l’étendue de la terre ».

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