L'Eglise au Cénacle

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Homélie pour le 7ème dimanche de Pâques

Dimanche 21 mai 2023

Au cénacle, l'Eglise

L’Église, qui est le Corps du Christ, est née le Jeudi saint au Cénacle. Elle est née dans la prière de Jésus. Elle est née de la prière de Jésus. Prière d’action de grâce – Eucharistie. Prière d’offrande – « Ceci est mon Corps, livré pour vous. Ceci est mon Sang, versé pour vous. » En instituant l’Eucharistie, le Seigneur Jésus fondait l’Église, son Corps, parce qu’il anticipait son sacrifice de la Croix, sur laquelle il lui a donné la vie – sa vie. Au terme de cette dernière Cène avec ses disciples, et au moment d’entrer librement dans sa Passion, Jésus s’adresse à son Père par ces mots, que nous venons d’entendre. Cette prière, que l’on appelle à juste titre « prière sacerdotale », est centrée sur la vie éternelle. Car c’est la vie éternelle que Jésus est venu nous révéler et nous donner. C’est la vie éternelle que l’Église, à sa suite, a pour mission de transmettre aux hommes. « Or – dit Jésus –, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. »

L’Église, avons-nous dit, est née de la prière de Jésus. Cela signifie aussi que la première mission de l’Église est la prière, le lien avec Dieu. C’est pourquoi le concile Vatican II a défini l’Église de manière magnifique comme étant « en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain. » [Lumen gentium, nº 1] La description que nous venons d’entendre de la première Église dans les Actes des apôtres est l’exacte réalisation de ce mystère : « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière… » Les caractéristiques de la prière de l’Église à son origine sont essentielles pour nous aujourd’hui encore. Les apôtres prient ensemble, au Cénacle, dans l’attente du Saint Esprit, avec la Vierge Marie.

Les apôtres prient ensemble au Cénacle. C’est le lieu où Jésus avait institué l’Eucharistie. Le lieu où il a anticipé son sacrifice. Le lieu où il leur est apparu ressuscité. Ainsi, pour être ce qu’elle doit être, l’Église doit revenir au Cénacle, c'est-à-dire à la prière de Jésus et à l’Eucharistie. Sinon elle perd son origine et sa nature. L’offrande du saint sacrifice, des saints mystères, est une condition absolue pour l’Église, si elle veut demeurer l’Église de Jésus Christ. On ne peut pas vivre sa foi sans la Messe : « Vous ferez cela en mémoire de moi. » L’Église, sans les sacrements et en particulier sans l’Eucharistie, n’est plus l’Église de Jésus : « L’Église et les sacrements tiennent et tombent ensemble. » [Joseph RATZINGER, Foi chrétienne hier et aujourd’hui, Mame, 1969, page 243] C’est pourquoi la fidélité à la Messe du dimanche est vitale pour un chrétien.

Les apôtres prient dans l’attente de l’Esprit Saint. Ils sont ouverts à la volonté de Dieu. Une dimension essentielle de l’Église est la ferveur. Benoît XVI soulignait cette ferveur des disciples au Cénacle : « Cette assemblée persévère, d'un seul cœur, dans la prière et reçoit du Seigneur son unité. Son action essentielle est de se tourner vers le Dieu vivant, d'être ouverte à sa volonté. » [Joseph RATZINGER, Appelés à la Communion ; comprendre l’Église aujourd’hui, Paris, Fayard, 1993, page 35] Nous aussi, en ces jours, nous revenons au Cénacle pour prier dans l’attente de la venue de L’Esprit-Saint. « Vous allez recevoir une force », nous a promis Jésus avant de monter au Ciel. Combien nous en avons besoin ! Et nous sommes remplis de confiance : Dieu accomplit ce qu’il a promis. Il nous demande d’ouvrir nos cœurs et de prier avec ferveur.

Enfin, les disciples sont réunis et prient avec la Vierge Marie. Benoît XVI disait encore : « Il n'y a pas d'Église sans Pentecôte. Et (…) il n'y a pas de Pentecôte sans la Vierge Marie. Il en a été ainsi au commencement, au Cénacle, où les disciples "d'un seul cœur, (...) participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères" (…). Et il en est toujours ainsi, en tout lieu et en tout temps. » [BENOÎT XVI, Regina Caeli, 23 mai 2010]

Comme il est beau, en ce temps de Cénacle, et au jour de votre profession de foi, d’entendre la prière même de Jésus au Cénacle. Ces mots de Jésus peuvent paraître étranges : « ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés… » Jésus ne prie donc pas pour le monde ? Non… Jésus prie pour ses disciples – pour nous, pour vous. Quand il dit qu’il ne prie pas pour le monde, il veut signifier qu’il nous faut nous détacher de ce monde. Qu’il nous faut être libres. Libres par rapport au monde, aux modes de pensée. Or c’est dans la prière et le contact avec Dieu que nous puiserons la liberté pour être dans le monde sans être du monde. Voilà ce qu’est être chrétien, même si cela peut coûter, comme le dit saint Pierre.

Ainsi, l’Église, en ces quelques jours, comme chaque année, revient au Cénacle. Elle revient à son origine. Elle revient à la prière de Jésus. Là elle retrouve sa mission première : continuer Jésus. Voilà ce qu’est l’Église, son Église, et non la nôtre. Car l’Église n’est pas une institution dont nous pourrions modifier les statuts. Elle est son Église. Dans l’Évangile, Jésus parle de l’Église en disant : « … je bâtirai mon Église » (Mt 16, 18). Prions, nous aussi, en ces jours de Cénacle, afin que la Vierge Marie guide l’Église pour qu’elle tourne les regards des hommes vers Jésus, qui reste avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps, comme il nous l’a promis.

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