L'illumination des consciences
Homélie pour le lundi de Pâques 2021
Lundi 5 avril 2021
Désirons l’illumination des consciences par l’Esprit Saint
Que la lumière de la Pâque de Jésus illumine nos vies.
Quand Jésus, petit enfant, fut présenté au temple, le vieillard Siméon, s’adressant à la Vierge Marie, fit cette prophétie : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »
C’est bien par sa Passion à laquelle fut associée Notre Dame par le glaive de douleur, que Jésus a obtenu que soient dévoilées les pensées d’un grand nombre, c’est-à- dire que la conscience de chaque homme soit illuminée avec ce qu’il y a de bien et ce qu’il y a de mal, en toute vérité, sans aucune dissimulation.
Cette illumination des consciences est une œuvre de l’Esprit Saint que nous envoie Jésus. L’Esprit Saint rend témoignage à notre esprit que Jésus est le Fils unique de Dieu, et qu’il est réellement mort pour nos péchés ; et ce témoignage a en quelque sorte deux faces :
- d’une part il manifeste la réalité et la gravité du péché, car c’est notre péché qui est la cause des effroyables souffrances d’un Dieu fait homme !
- d’autre part, il rend témoignage à l’œuvre rédemptrice accomplie par le Fils de Dieu, car ces effroyables souffrances offertes avec tant d’amour, sont précisément le prix de notre rachat pour que nous ayons part à la résurrection glorieuse de Notre Seigneur.
Dès lors, si l’homme accepte ce témoignage de l’Esprit Saint, il confesse son péché avec contrition et reçoit la justification par la foi en Jésus Sauveur. Mais si l’homme refuse ce témoignage, son péché demeure et même s’amplifie, et il en résulte la condamnation.
Les lectures de ce jour illustrent très bien ces deux attitudes d’humble acceptation ou de refus orgueilleux.
Les actes des Apôtres illustrent la 1ère attitude d’humble acceptation
Le jour de la Pentecôte, les apôtres viennent de recevoir l’Esprit Saint et Pierre prend la parole. C’est en étant animé par l’Esprit Saint, qu’il rend témoignage, et au péché des hommes, et à la rédemption accomplie par Jésus.
- Il manifeste la gravité du péché car dit-il : « Jésus le Nazaréen, que Dieu avait accrédité auprès de vous par des miracles, des prodiges et des signes, comme vous le savez. Eh bien, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois. »
- Mais il proclame aussi avec force la rédemption en ajoutant : « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité; nous en sommes témoins ! » La réaction de ceux qui écoutent est alors merveilleuse : Ils sont touchés au cœur et demandent : « Que devons-nous faire ? » Pierre leur répond : « Convertissez-vous, et que chacun soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ».
L’Evangile illustre l’attitude du refus orgueilleux
En effet, les grands prêtres et les anciens nient effrontément le témoignage des gardes concernant la résurrection de Jésus et même leur donnent de l’argent pour qu’ils racontent que « Ses disciples sont venus voler le corps. » En cette circonstance l’Esprit Saint n’a pas de part car les cœurs sont radicalement fermés.
On peut même dire qu’il s’agit là du péché contre l’Esprit dont Jésus a affirmé qu’il n’aurait pas de pardon. En effet, c’est en une circonstance assez semblable que Jésus a parlé de ce si grave péché : c’était lorsque des pharisiens, le voyant chasser des démons, l’accusaient d’être lui-même possédé et d’expulser les démons par le chef des démons (cf. Mc 3, 22-30).
Quand il y a un tel refus de la vérité, on peut arriver à se cacher son péché, en se mentant à soi-même et l’on se justifie. On ne reçoit pas alors le témoignage de l’Esprit Saint mais l’on devient esclave du démon qui est Père du mensonge. Cependant une telle dissimulation ne saurait être définitive : tout sera dévoilé un jour, ne serait-ce qu’au jugement, mais il est infiniment préférable que ce soit avant, même si c’est douloureux.
Quel fruit spirituel pouvons-nous tirer de ces réflexions ?
Tout simplement, désirons et demandons ardemment le don de l’Esprit Saint, que Jésus a aussi appelé Esprit de Vérité. Que vienne l’Esprit de Vérité, qu’il illumine nos consciences, qu’il nous fasse connaître notre péché, même si c’est douloureux, mais qu’il le fasse en nous faisant regarder avec foi et humble contrition vers notre Sauveur mort et ressuscité.
Demandons pour notre temps que le cœur d’un grand nombre soit illuminé, demandons que les cœurs ne soient pas fermés à cette illumination.
Désirons ce don durant notre vie terrestre qui est le temps de la grâce et de la miséricorde. Demandons-le même si c’est éprouvant, mais demandons-le car cela est si salutaire.
Concluons avec ces paroles de Jésus la veille de sa mort rédemptrice : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite » (Jn 15, 11).