In Dei Nomine feliciter !

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Mardi 7 novembre 2017 : Saint Willibrord (Frère Jean-Régis)

Avec saint Augustin de Cantorbéry, l’apôtre de l’Angleterre, saint Boniface, l’apôtre de l’Allemagne, Saint Anschaire, apôtre des pays scandinaves, saint Willibrord est une des grandes figures du monachisme missionnaire du moyen-âge. Il naquit en Grande Bretagne, vers 658 de parents récemment convertis au christianisme. Enfant, il fut confié comme oblat d’un monastère bénédictin. Ainsi Willibrord grandit sous l’influence de Saint Wilfrid, évêque d’York, qui avait réussi à imposer le respect des traditions romaines vis-à-vis du particularisme insulaire. A l’âge de 20 ans, Willibrord passa en Irlande pour s’astreindre, sous l’autorité d’un maître compétent appelé Egbert, à une dure ascèse avant de recevoir l’ordination sacerdotale en 688. En 690, Willibrord fut envoyé à la tête d’une communauté de douze moines pour évangéliser la Frise, dans le Nord de la Hollande, peuple jusque-là assez rebelle à toute conversion.

Willibrord aborda son entreprise avec pragmatisme en cherchant d’abord la protection de Pépin II, grand-père de Charlemagne, qui avait réussi à refouler le roi des Frisons, Radbod, au-delà du Rhin. De plus, il entendait agir en étroit contact avec l’autorité papale de Rome. Voilà pourquoi il entreprit par deux fois le voyage pénible jusqu’à Rome où, en 695, il fut sacré archevêque missionnaire par le pape Serge Ier. Il choisit d’établir son siège à Utrecht. Comme la noblesse franque voulut encourager le jeune missionnaire dans son entreprise, elle le combla de riches donations qui lui permirent de fonder des églises et des monastères, en particulier à Echternach, au Luxembourg, d’où il partait pour annoncer l’Évangile dans la Frise non soumise encore, ainsi qu’au Danemark et en Thuringue. Il dut essuyer bien des revers jusqu’au moment où Charles Martel eut écrasé Radbod, l’adversaire farouche opposé à toute christianisation. En 719, Willibrord fut rejoint par Saint Boniface, qui resta presque 3 ans auprès de lui avant de partir annoncer l’Évangile en Germanie. Il collabora aussi avec Saint Lambert de Maastricht, ville à mi-chemin entre Utrecht et Echternach. La « folie de la prédication », dont parle Saint Paul, et que pratiqua saint Willibord, permit à ces peuples d’être imprégnés de l’Évangile.

Avant de mourir à l’âge très exceptionnel pour l’époque de 81 ans, il avait réglé ses affaires en répartissant son immense patrimoine foncier. Au moment de fêter son 70e anniversaire, il avait inscrit en marge de son calendrier les principales étapes de sa vie missionnaire pour conclure par la formule « in Dei nomine feliciter » où se lit toute sa confiance reconnaissante en Dieu. Il mourut le 7 novembre 739 à l’abbaye d’Echternach où il fut enterré selon son désir.

Que saint Willibord nous aide à participer avec zèle et ardeur à la nouvelle évangélisation de nos pays qui ont déjà connu le message chrétien mais qui vivent comme si Dieu n’existait pas. A notre tour, témoignons avec zèle et ardeur de la joie de la foi, de la beauté d’être des disciples de Jésus, de la puissance d’amour que son Évangile libère, ainsi que de l’incomparable grâce dont tout chrétien peut faire l’expérience dans l’Église par la pratique sanctifiante des sacrements et l’exercice humble et désintéressé des différents charismes qui sont des dons du Saint Esprit, le protagoniste de la nouvelle Évangélisation. En ce jour où nous pourrons vénérer les reliques des saints conservées dans cette crypte, que nous puissions vivre en plus grande union avec le Ciel et désirer ardemment collaborer avec tous nos amis les saints. Tournons-nous enfin vers la Vierge Marie, étoile de la nouvelle évangélisation, qu’elle intercède en ce jour pour que l’église de son Cœur Immaculé puisse bientôt voir le jour.

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