Jésus est le modèle Parfait
Homélie du jeudi après l’Epiphanie. 10 janvier 2013.
Contemplons Jésus qui nous est aujourd’hui présenté dans la Liturgie de la Parole comme « porteur » de l’Esprit Saint : « L’Esprit du Seigneur est sur moi », comme le consacré par excellence : « le Seigneur m’a consacré par l’onction », comme l’apôtre de Dieu et l’évangélisateur parfait : « Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres », comme le rédempteur-libérateur des prisonniers, des aveugles, des opprimés », comme l’auteur et le donateur de la Grâce : « le Seigneur m’a envoyé annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur ! ». Les habitants de Nazareth, qui connaissaient bien Jésus puisqu’Il avait vécu si pauvrement et si humblement au milieu d’eux avec Saint Joseph et la Sainte Vierge, ont les yeux fixés sur Lui, dit Saint Luc.
Jésus leur dit alors avec autorité : cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ! Comprenons tout ce que cela signifie. Nazareth n’accueillera pas la révélation que Jésus vient de faire. La ville où Jésus a vécu depuis son retour d’Egypte va même décider de le mettre à mort, mais l’heure de la Passion n’est pas encore venu ! Que nous révèle ce passage si important de l’évangile ? Tout simplement le mystère que l’Eglise contemple en ce temps de l’Epiphanie : Jésus est le Fils de Dieu qui s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu !
Jésus, pourrions-nous dire, est l’apôtre des derniers temps. Lorsque Saint Louis-Marie Grignion de Montfort utilise cette expression, il ne veut pas parler de la catastrophe finale, de la fin des fins, de la der des ders, en parlant des derniers temps, mais avec Saint Paul, dans la lettre aux Galates, il veut parler de la plénitude des temps, de l’année de grâce accordée par Dieu à l’humanité. Cette plénitude est arrivée au moment où l’Eternel est entré dans le temps. Il n’y est pas entré, disait Benoît XVI hier à l’audience du mercredi, en puissant, en tyran, en guerrier redoutable se soumettant tous les hommes de la terre, mais dans l’humilité d’un Enfant. Il est fragile, il doit être protégé par Saint Joseph et la Sainte Vierge. Il doit fuir en Egypte pour échapper à la mort que veut lui infliger le Roi Hérode. Il vivra si pauvre et si humble à Nazareth pendant plus de 20 ans qu’aucun habitant de cette ville ne pourra croire la révélation de ce jour : ce n’est pas possible, Il ne peut pas être le Messie annoncé ! La grande humilité de Jésus a été la cause de son rejet par les habitants de Nazareth.
Emerveillons nous de l’enseignement de Saint Jean en ce jour : vivre le nouveau commandement de l’Amour en étant apôtres de l’Amour en ne craignant pas d’annoncer la Vérité dans l’humilité et la charité. Les commandements de Dieu ne sont pas un fardeau nous dit Saint Jean, mais un don de Dieu, un don pour vivre en imitant Jésus et la Vierge Marie. L’éducation des cœurs à la ressemblance des Cœurs de Jésus et de Marie trouve ici son fondement. Nous n’avons pas à craindre le monde, nous dit encore Saint Jean, car tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Ce qui nous fait vaincre le monde, c’est notre Foi ! Combien notre Père fondateur était convaincu par cette parole. Il n’a jamais cherché à passer dans les médias, mais il a transmis la Foi, il n’a pas eu peur de parler à temps et à contre-temps de la vérité. Mère Marie Augusta, quant à elle, nous montre ce qu’est un apôtre de l’Amour, un apôtre des derniers temps dans l’esprit de Jésus : l’apostolat de l’Amour est irrésistible. Une seule chose est nécessaire, nous dit-elle : « aimer ! »
Le psaume 71 serait à méditer longuement, le temps nous manque, mais comprenons-le en profondeur : notre confiance n’est pas en nous, mais en Jésus notre Roi. C’est Lui le Roi qui est annoncé dans ce psaume. Avec Paul VI à Nazareth, redisons sans nous lasser : Gloire à Toi, Seigneur Jésus, Roi des rois et Seigneur des Seigneurs ! Oui, Amen, Gloire à Toi, Marana Tha, viens Seigneur Jésus, viens instaurer Ton Règne d’Amour !