L'Eglise a besoin de saints consacrés pour porter Jésus
Homélie du dimanche 6 septembre 2015, voeux perpétuels de Sr Rosa et Sr Marie Assunta
Bien chers amis, nous vous remercions d’être venus nombreux pour entourer nos sœurs Marie-Assunta et Rosa et leurs familles en ce jour de l’Alliance éternelle. Cette Messe, redisons-le encore, forme un tout avec la cérémonie des vœux de cet après-midi. L’Alliance éternelle par la profession des conseils évangéliques, est scellée dans le Sang de Jésus, l’Epoux. Cette Alliance, c’est évident, ne peut pas ne pas être en lien direct avec la nouvelle et éternelle Alliance, actualisée en chaque Messe. Le sommet et la source de toutes nos activités, a dit le Concile Vatican II, est la Liturgie, plus particulièrement la Liturgie de la Messe. Le sommet et la source de ce dimanche de vœux est donc bien aussi cette Messe. Vivons-la en étant plus conscients que le sujet principal de toute Messe est Jésus qui nous éclaire par Sa Parole, nous nourrit par Son Corps et Son Sang, prie pour nous et S’offre pour nous. Puisse la Messe dominicale devenir pour chacun de nous le sommet et la source de toutes nos activités de la semaine ! Puisse la Messe être tellement importante pour nous que nous décidions d’y participer le plus souvent possible en semaine ! Louis et Zélie Martin, les parents de Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui vont être canonisés le 18 octobre prochain, participaient, chaque jour, à la Messe.
Le prophète Isaïe nous a appelés à la confiance en ces temps très troublés : « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu, Il vient Lui-même et va vous sauver ». Comment ne pas craindre devant les évènements tragiques qui se vivent en ce moment en notre monde ? Notre Pape François nous demande de combattre la mondialisation de l’indifférence ! Le drame des milliers de migrants et le drame de nos frères et sœurs du Moyen Orient, plus particulièrement de Syrie, ne doivent pas nous laisser indifférents. Nous ne pouvons pas ne pas être tristes et angoissés devant de telles souffrances et de telles horreurs. La prophétie d’Isaïe ne nous dispense ni de la compassion, ni de l’action humanitaire pour secourir ceux qui sont persécutés à cause de leur Foi chrétienne ou ceux qui sont victimes d’injustices ou de discriminations.
Dans la septième Béatitude, Jésus dit : «Bienheureux les pacifiques, ils seront appelés fils de Dieu». Les pacifiques dont parle Jésus ne sont pas des pacifistes. Ce sont des hommes et des femmes qui s’engagent jusqu’au don de leur propre vie pour mettre la paix là où elle n’existe pas. Prions plus ardemment et agissons afin que les responsables politiques prennent des décisions justes et courageuses afin que les droits des minorités soient respectés dans toutes les Nations du monde.
La prophétie d’Isaïe ne concerne pas le domaine politique temporel mais le Royaume de Dieu qui s’est approché avec la venue de Jésus. C’est pour ce Royaume que nos sœurs Marie-Assunta et Rosa et tous leurs frères et sœurs consacrés du monde donnent leur vie. Les prophètes ont précisé les signes qui devaient accompagner la venue de Jésus pour l’authentifier et aider à croire en Lui : les aveugles verront, les sourds entendront, les boiteux seront guéris.
Par l’évangéliste Saint Marc, en ce dimanche, nous découvrons la guérison miraculeuse d’un sourd-muet. Ce miracle provoque l’enthousiasme de la foule. Beaucoup croient en Jésus. Un autre passage évangélique révèle que les disciples de Jean Baptiste interrogèrent leur maître pour savoir si Jésus était bien le Messie attendu. Le Précurseur les envoya à Jésus pour le Lui demander. Notre Seigneur leur répondit : les aveugles voient, les sourds entendent, les muets parlent, les boiteux sont guéris. Ces signes, annoncés par Isaïe, témoignaient que Jésus était bien le Messie attendu. Aujourd’hui, les hommes de notre temps ont besoin de signes de crédibilité pour croire en Jésus. Il y a bien eu quelques miracles à Lourdes, quelques autres signes sensibles ou songes, donnés par Dieu, pour aider à croire en Jésus et en Son Eglise, mais les signes de crédibilité que Dieu veut surtout donner aux hommes de notre temps sont d’abord et avant tout la sainteté des membres de l’Eglise. Soyons ce que nous devons être, c’est-à-dire : saints, nous témoignerons alors de la sainteté de l’Eglise et de la présence de Jésus ressuscité parmi nous. Demandons à Notre-Dame des Neiges les grâces pour vivre saintement notre devoir d’état et prions les uns pour les autres afin d’être des témoins crédibles de Jésus !
Les Pères de l’Eglise font remarquer, à la suite de Saint Jean, que les miracles de Jésus sont « signes » de réalités spirituelles. Jésus a bien guéri des aveugles, des sourds, des muets, des boiteux, ces guérisons étaient en vue de guérisons spirituelles plus importantes : le Verbe de Dieu incarné a été envoyé par son Père pour guérir l’homme pécheur de l’aveuglement spirituel qui l’empêche de connaître Dieu ; de la surdité spirituelle qui le rend incapable d’écouter Dieu ; de son incapacité à dialoguer avec Dieu et à chanter dignement ses louanges ; de son infirmité spirituelle qui l’empêche de se lever et d’aller pour s’engager avec conviction sur le chemin du Ciel.
Par les grâces du baptême, Jésus nous a guéris de nos infirmités spirituelles par le don de la grâce sanctifiante et des vertus théologales de Foi, d’Espérance et de Charité. Nous pouvons « voir » et « entendre Dieu », non d’une manière sensible mais d’une manière bien réelle cependant ! Nous pouvons Le louer et marcher d’un cœur joyeux et convaincu sur la Route du Ciel. Soyons dans l’action de grâce !
Prenons au sérieux, enfin, l’avertissement de Saint Jacques, dans la deuxième lecture : ne jugeons pas superficiellement et d’une manière mondaine mais selon le Cœur de Dieu. Les apparences sont trompeuses : ce ne sont pas ceux qui ont beaucoup de biens et beaucoup d’argent et qui sont considérés dans le monde qui doivent nécessairement être mis à la première place dans nos assemblées. Saint Jacques nous dit : Dieu a choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde, Il les a fait riches de la Foi et héritiers de Son Royaume. Cette journée des vœux est l’actualisation de la lettre de Saint Jacques : Bienheureux les pauvres par l’Esprit, le Royaume de Dieu est à eux !
Puisse Notre-Dame des Neiges nous aider à comprendre en profondeur l’esprit évangélique qu’elle a, elle-même, exalté dans son magnificat. Confions-lui cette rentrée, soyons les témoins, humbles, joyeux et confiants de Jésus ressuscité et désirons ardemment participer à la nouvelle évangélisation pour que de nombreux hommes et femmes, enfants, adolescents et jeunes puissent recevoir les grâces que nous avons reçues gratuitement, connaître et aimer Dieu et vivre dans la joie et l’espérance ! Tout est possible à Dieu !