L'homme contemporain a soif de Dieu
Homélie du dimanche 28 octobre 2012.
Bien chers amis, nous célébrons cette Messe en grande communion avec notre Saint-Père et les évêques du Synode sur la nouvelle évangélisation qui célèbrent la Messe d’envoi. Les membres du Synode ont réfléchi et prié autour de Benoît XVI pour être à l’écoute du Saint-Esprit. Dans leur message final, ils nous disent que l’homme contemporain ressemble à la Samaritaine de l’évangile, tenant une cruche vide. Il a soif et nostalgie de Dieu. C’est vers cet homme que l’Eglise doit aller pour rendre présent le Seigneur.
La nouvelle évangélisation répond au besoin de raviver la foi qui risque de s’éclipser dans les contextes culturels actuels et qui s’affaiblit même chez de nombreux baptisés. La rencontre avec Jésus le Seigneur, qui révèle que Dieu est amour, ne peut avoir lieu que dans l’Eglise. Benoît XVI donnera, très probablement, une importante Exhortation apostolique post-synodale mais déjà, en communion avec notre Pape et les évêques, désirons ardemment participer à la nouvelle évangélisation. Jésus, dans l’évangile de ce dimanche, nous révèle quelles doivent être les dispositions de notre cœur afin d’être des témoins crédibles. Il a entendu le cri de l’aveugle Bartimée. La foule voulait le faire taire, il était, en effet, un gênant trouble-fête. Mais Bartimée criait plus fort encore : « Fils de David aie pitié de moi » ! Jésus s’est arrêté. Il a fait appeler Bartimée et lui a demandé : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? ». « Que je voie ! » « Va, ta Foi t’a sauvé » ! En cette année de la Foi, comment ne pas souligner ce que fait la Foi. Jésus a dit qu’elle pouvait faire déplacer des montagnes. L’évangile révèle qu’elle peut ressusciter les morts, guérir les malades et aujourd’hui ouvrir les yeux d’un aveugle !
Le prophète Jérémie, dans la première lecture, nous invitait à crier vers le Seigneur comme Bartimée : « Seigneur, sauve ton Peuple ! » Par ce même Prophète, Dieu répondait à ce cri : « Voici que je fais revenir les exilés. Je suis un père pour Israël » !
Le psaume 125 révèle le cri de joie des exilés revenant à Jérusalem ! Puisse ce cri de joie être le cri de beaucoup de baptisés revenant vers la Maison du Seigneur en cette année de la Foi ! Rien n’est impossible à Dieu ! Benoît XVI disait, ce mercredi :
« Avec la mort et la résurrection du Christ, Dieu touche le fond de notre humanité afin de nous ramener à lui et de nous élever à sa hauteur. La foi signifie croire en cet amour qui ne cesse pas, qui ne cède pas à la méchanceté humaine, ni au mal ni à la mort, et qui peut transformer tout esclavage en possibilité de salut... Cette possibilité de salut par la foi est offerte à tous par Dieu ».
Ne soyons pas timides pour rappeler à nos contemporains cette bonne nouvelle du Salut ! Ils ont droit à recevoir le message de l’évangile !
La deuxième lecture, la lettre aux Hébreux révèle, en ce dimanche, le cœur de la Foi chrétienne : la Foi en Jésus, l’unique Grand Prêtre de la nouvelle Alliance, qui est le Fils unique de Dieu le Père et qui est prêtre pour toujours selon l’Ordre de Melchisédech. Jésus n’est pas un homme comme les autres. Il n’est pas un sage comme les autres sages. Il n’est pas un fondateur de religion comparable aux autres fondateurs de religions. Il est vrai Dieu et vrai homme !
Nous allons fêter tous les Saints du Ciel, en ce prochain jeudi. Tous croient en cette Foi de l’Eglise. On ne peut pas aller au Ciel sans passer par Jésus. Certains, en ce monde, n’ont pas pu le connaître. S’ils sont morts avec un cœur ouvert à Dieu, Juste, Bon et Miséricordieux, ils recevront après leur mort la révélation du vrai mystère de Jésus et ils comprendront la nécessité d’une renaissance pour devenir enfants de Dieu. Benoît XVI a parlé de cette renaissance, mercredi :
« A la base de notre cheminement de foi, il y a le baptême, ce sacrement qui nous communique l'Esprit, fait de nous des fils de Dieu dans le Christ et nous fait entrer dans la communauté de l'Eglise. On ne croit pas par soi même, hors de la grâce de l'Esprit, ni sans les autres. On croit avec nos frères, car après le baptême nous sommes tous appelés à revivre ensemble notre profession de foi. Si la foi est un don de Dieu, elle est également libre et humaine. Le Catéchisme de l'Eglise catholique dit clairement qu'il est impossible de croire hors de la grâce de l'Esprit, même si croire est un acte caractéristique de la nature humaine. La foi n'est contraire ni à la liberté ni à l'intelligence de l'homme. Elle l'exalte... Croire signifier s'en remettre en toute liberté au dessein providentiel de Dieu dans l'histoire, à l'image de ce que firent Abraham ou Marie".
Réjouissons-nous profondément et rendons grâces à Dieu : nous avons reçu le don gratuit de la Foi, nous avons reçu le baptême, nous sommes devenus enfants de Dieu, membres de l’Eglise, frères et sœurs de Jésus ! Saints Simon et Jude, les deux apôtres que nous fêtons en ce dimanche, se sont réjouis de tous ces dons et ils n’ont pas hésité à mettre en pratique l’envoi en mission que leur a adressé Jésus avant l’Ascension : « Allez enseigner toutes les Nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à garder mes commandements ! » Ils sont partis, confiants en cette autre parole de Jésus : « Et moi, je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde ». Les obstacles, les contradictions, les persécutions ne les ont pas arrêtées. Ils ont versé leur sang pour l’évangile. Aujourd’hui, c’est à nous d’écrire la page de l’Histoire de l’évangélisation du monde. La nouvelle évangélisation n’est pas nouvelle dans son contenu : l’évangile que nous avons à transmettre est le même que celui qu’ont transmis Simon et Jude et les autres apôtres, mais les hommes à qui nous devons le transmettre ont changé. Ces hommes, cependant, ne sont pas fermés à tout jamais à la Vérité ! La grâce de Dieu peut les transformer. Nous devons avoir cette ferme espérance et ce, d’autant plus, que nous savons que la Mère de l’Eglise et tous les membres vivants de l’Eglise prient, souffrent et offrent pour la fécondité de la nouvelle évangélisation. Puisse ce rassemblement des Foyers amis nous donner le zèle ardent pour la nouvelle évangélisation. Beaucoup de Bartimées crient : « Jésus Sauveur aie pitié de moi ! » Sachons entendre leur cri et permettons à Jésus de leur ouvrir les yeux de leur âme par le don de la Foi ! Il est temps de nous réveiller, il est temps de sortir de notre torpeur.
Jésus nous a dit par Jean-Paul II : « Levez-vous ! Allons ! » Il nous redit avec Notre-Dame des Neiges : Allez de l’avant dans vos découvertes de l’Amour et soyez des témoins de la Foi et de l’Amour !