L'humilité fondement de toute sainteté
Homélie du dimanche 28 août 2016 La Communauté vit sa deuxième Retraite en ce dimanche, qui nous prépare à la Journée des vœux de nos frères Augustin, Benoît et Karol, dimanche prochain. La Parole de Dieu nous invite, laïcs et consacrés, à l’humilité. Cette vertu est absolument nécessaire pour marcher sur le chemin de la sainteté. Le mot humilité vient du latin humus, qui signifie : la terre. Être humble, c’est reconnaître ce fait historique : nous sommes, tous et toutes, en tant que fils et filles d’Adam et Eve, des créatures de Dieu. Le nom d’Adam vient du nom hébreu « adama » qui signifie également : la terre. La vérité que tout homme devrait reconnaître : l’homme n’est pas Dieu, mais une créature de Dieu. Aucun d’entre nous ne peut dire : « je suis la liberté ». Dieu Seul peut dire cela. Mais reconnaître que l’on est une créature de Dieu ne rend pas triste, bien au contraire ! A la suite de la Vierge Marie, nous devons nous réjouir d’être créé par Dieu qui nous aime et nous appelle au Bonheur éternel. Jésus, par la parabole de ce dimanche, ne cherche pas à nous rabaisser, mais Il nous donne un conseil pour éviter d’être humilié en public : lorsque nous sommes invités à un repas important, ne choisissons pas les premières places, car quelqu’un de plus important que nous a pu être invité ! Cette parabole a dû faire réfléchir les pharisiens et les scribes, mais aussi les apôtres qui se querellaient pour savoir qui était le plus grand ! Priez, bien chers amis, afin que nos Retraites nous aident à nous développer dans cette vertu d’humilité, qui est absolument nécessaire ! Le livre de Ben Sirac le sage donne des conseils de sagesse particulièrement importants : « accomplis toute chose dans l’humilité, plus tu es grand, plus il faut t’abaisser ». Une créature a vécu ces conseils à la perfection : la Vierge Marie. L’Eglise invite tous les consacrés à la choisir comme modèle parfait. Saint Joseph est, lui aussi, le grand modèle des humbles serviteurs de Dieu. Si Dieu le Père l’a choisi pour être le chaste époux de la Vierge Marie et pour tenir sa place de Père auprès de Son Fils unique, c’est que grande était son humilité ! Prions et imitons la Vierge Marie et Saint Joseph afin d’accomplir la mission que Dieu nous confie comme d’humbles serviteurs ! Ben Sirac donne un autre important conseil de sagesse : «la condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui ». Pour Origène, Lucifer est le père de l’orgueil. Saint Augustin, que nous fêtons en ce jour, parle du péché de Lucifer et des anges révoltés : « Voici la cause de la misère des mauvais anges, c’est qu’ils se détournent de celui qui a l’être en soi, pour se tourner vers eux-mêmes qui ne l’ont pas. Et quel nom porte un tel vice si ce n’est le nom d’orgueil ? Car l’orgueil est l’origine de tout péché. Ils n’ont pas voulu rapporter à Dieu leurs excellences. Eux qui, par leur union avec l’être souverain, auraient eu plus d’être, ont préféré moins d’être, en se préférant à Lui » (cf. la Cité de Dieu XII, ch6). Quelle folie que de vouloir se préférer à Dieu ? Quelle folie que de vouloir prendre la place de Dieu et se faire adorer comme Dieu ? Comment est-il possible que Lucifer, l’ange le plus intelligent, ait sombré dans une telle folie et se soit obstiné pour toujours dans son orgueil et son refus de Dieu ? Ben Sirac a bien raison : l’orgueil est la racine du mal. Ne nous laissons pas abîmer par ce poison luciférien ! Mère marie Augusta L’auteur de la lettre aux Hébreux nous indique le seul remède sûr pour ne pas nous laisser surprendre par ce venin satanique : allons vers Jésus, le médiateur de l’Alliance nouvelle ! Mère Marie-Augusta, fondement et modèle des apôtres de l’Amour, aimait beaucoup St Augustin, son Saint Patron de baptême. Elle a vécu dans la joie et le souffle de l’Esprit le conseil inspiré de Saint Augustin : « aime et fais ce que tu veux ». Le Père, en cette église, a fait comprendre ce que voulait dire le grand docteur de l’Amour de l’Eglise d’Occident. Aimer, pour St Augustin, c’était aimer comme Jésus ! Jésus nous a commandé d’aimer comme Lui, après avoir institué l’Eucharistie. Augustin, pendant 33 ans, n’a pas aimé comme Jésus. Mais, après sa conversion et son baptême, il a vraiment aimé comme Notre-Seigneur. En cette année de la Miséricorde, il est important de redécouvrir la vie de Saint Augustin. Que personne ne se décourage ! Dieu veut répandre en abondance les flots de sa Miséricorde et permettre à beaucoup d’aimer comme Jésus ! La fécondité de notre vie ne se mesurera pas aux actions d’éclat que nous aurons pu accomplir mais à l’amour que nous aurons mis à faire les plus petites choses. Mère Marie-Augusta disait : « une seule chose est nécessaire : aimer ». Si l’amour de Jésus anime notre âme, il empêchera le développement de la racine du mal qu’est l’orgueil. Le terrible tremblement de terre qui vient de frapper l’Italie devrait nous aider à réfléchir plus profondément. Nous devons être prêts à paraître à tout moment devant Dieu. Ce soir, ce peut être mon heure ! N’attendons pas demain pour nous convertir. C’est aujourd’hui qu’il faut nous décider pour l’humilité et la charité et donc pour la sainteté ! Demain peut être trop tard ! Alors, en avant, pour une vie plus sainte et plus conforme à ce que Jésus veut de chacun de nous. N’ayons pas peur d’être des saints et prions Jésus, Marie et Joseph pour développer les vertus d’humilité et d’amour. Notre-Dame des Neiges, médiatrice des grâces, aidez-nous à monter !