Les vrais prophètes ont tous été persécutés !
Homélie du 4e dimanche ordinaire. 3 février 2013.
L’évangile de ce dimanche est, comme la semaine dernière, celui de la manifestation de Jésus dans la ville de Nazareth où Il a vécu la plus grande partie de sa vie cachée. Notre Seigneur a révélé qu’Il est le Messie attendu. Les habitants de Nazareth n’acceptent pas cette révélation. Comment peut-Il être le Fils de David, le Messie, le Roi qui doit régner à jamais alors qu’Il a vécu si pauvrement au milieu de nous et que nous connaissons son père, Joseph et sa mère, Marie ?
Ils vont même chercher à le tuer. Mais son heure n’est pas encore venue ! Jésus leur échappe ! Ce douloureux évènement a dû causer une très grande souffrance dans le Cœur de Jésus et dans le Cœur Immaculé de Marie. Il annonce sa condamnation à mort le Vendredi Saint !
La première lecture devrait nous aider à mieux comprendre les raisons du rejet de Jésus par les habitants de Nazareth. Le prophète Jérémie a été, avant Jésus, combattu, parce qu’Il parlait au nom de Yahvé et qu’il appelait avec énergie à la conversion. Dieu avait dit à Jérémie : ne tremble pas devant eux ! Je ferai de toi une colonne de fer, un rempart de bronze pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et aux prêtres. Ils te combattront mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi ! Les vrais prophètes ont tous été persécutés ! Jésus a dit aux habitants de Nazareth : aucun prophète n’est bien reçu dans son pays !
Saint Jean, dans le prologue de son évangile, donne la clé de compréhension : le Verbe incarné est la Vérité, la Lumière, qui vient éclairer tous les hommes, mais plusieurs rejettent la Vérité et préfèrent leurs ténèbres.
Combien la Parole de Dieu de ce dimanche est actuelle en notre temps ! Ceux qui veulent absolument légaliser le mariage homosexuel rejettent la Loi naturelle et n’acceptent pas la vérité. Ils refusent de s’ouvrir à l’évidence, dont le fondement est la nature humaine dans le plan de Dieu. La manifestation de dimanche dernier en faveur du mariage homosexuel a révélé ce rejet de la Loi naturelle et ce refus de Dieu. Plusieurs slogans étaient des blasphèmes contre Jésus, la Vierge Marie, l’Eglise, le Saint-Père, le sacerdoce. Pourquoi ces blasphèmes, pourquoi cette haine contre ceux qui rappellent la Loi naturelle et le patrimoine moral de l’humanité ?
Le Cardinal Vingt Trois a dit avec autorité que le mariage homosexuel était une supercherie. Le mariage, en effet, est une institution divine dont aucun parlement humain ne peut changer les lois. Il concerne un homme et une femme qui se donnent et se reçoivent par consentement mutuel et deviennent comme une « seule chair ». Jésus a élevé le mariage au rang de sacrement qui est le signe sacramentel de l’union du Christ et de son Eglise. Notre Seigneur a dit : « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni ». Le mariage a, en outre, une double finalité : l’union intime des époux et la procréation. Le soi-disant mariage homosexuel, privé de cette double finalité, est une supercherie : deux hommes ou deux femmes ne peuvent pas être « une seule chair » dans le sens de la Genèse et ne peuvent pas « procréer ». Il est aussi nécessaire de rappeler l’enseignement de l’Eglise concernant les actes homosexuels : ils sont intrinsèquement désordonnés et contraires à la Loi naturelle. Affirmer cela avec l’Eglise n’est pas de l’homophobie, mais de l’amour en vérité pour les personnes homosexuelles, appelées par Jésus et son Eglise au Bonheur éternel et, sur cette terre, à la chasteté. Le Catéchisme de l’Eglise catholique (2359) dit :
« Par les vertus de maîtrise, éducatrices de la liberté intérieure, quelquefois par le soutien d’une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, les personnes homosexuelles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne ».
Ne rougissons pas de Jésus et de l’Eglise, mais soyons de vrais prophètes, qui, avec Saint Paul et Mère Marie Augusta, comprennent que, seul l’apostolat de l’amour est irrésistible. Cet apostolat de l’amour, cependant, n’est pas n’importe quel apostolat, c’est la mission de l’amour dans la vérité.
Notre Fondateur a été comme Jérémie et dans l’esprit de Jésus un apôtre courageux du bel amour. Ne nous laissons pas impressionner par le combat actuel qui défigure l’amour. Ce combat est celui de la Femme contre le Dragon. Ayons confiance dans la parole de Dieu à Jérémie : ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. Le dernier message de Jean-Paul II, quelques semaines avant sa mort, a été un appel au courage face aux dictateurs. Benoît XVI a précisé quels étaient ces dictateurs : les dictateurs du relativisme.
La Bienheureuse Marie Rivier, que nous fêtons aujourd’hui, nous dit : « J’ai tout fait à coup de chapelets. Ou faire connaître Jésus Christ ou mourir! » Imitons-la : soyons fidèles au Rosaire et témoignons de Jésus. Soyons les humbles instruments des Cœurs de Jésus et de Marie en témoignant courageusement de la vérité et en aimant, sans nous lasser, toutes les personnes, y compris ceux qui nous font du mal ou disent du mal de nous. Que l’élan du 13 janvier ne retombe pas. Dieu veut le réveil de l’Eglise de France et de notre Nation, Fille aînée de l’Eglise, mais Il a besoin de chacun de nous. Ne cessons pas de demander la conversion de la France. Qu’en la prochaine Fête de la Divine Miséricorde, le 7 avril prochain, Dieu répande ses grâces et sa Miséricorde sur la France !