Leur crime : professer et enseigner la foi catholique.
31 août 2017 : Bienheureux Edmigo, Amalio et Valerio (Fr. Jean)
Les lectures que nous venons d’entendre sont particulièrement adaptées pour notre messe d’envoi après notre deuxième retraite sur la justice-sainteté. En effet, l’apôtre Saint Paul nous exhorte à l’amour mutuel, cet amour qui nous mène vers la sainteté : « Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. Et qu’ainsi il affermisse vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous les saints. » Qu’en cette messe Notre Seigneur, qui vient déjà de nous combler au-delà de toute mesure, affermisse nos cœurs pour les rendre irréprochables en sainteté devant Dieu.
L’Evangile quant à lui nous rappelle l’importance de veiller. Mère Marie-Augusta nous rappelait très fréquemment cette nécessité de veiller. Nous allons maintenant reprendre nos diverses activités, à commencer par ce week-end important des vœux et de l’ordination avec la venue de Monseigneur. C’est donc maintenant le temps de veiller. De veiller afin de faire fructifier dans la duré les grâces de la retraite. Veiller afin que Satan ne vienne semer l’ivraie. Veiller aussi pour attendre le Maître avec un cœur toujours aussi jeune, toujours aussi amoureux. Un cœur qui ne se laisse pas surprendre par la routine. Le Père nous rappelait que : « Si l’on est fidèle, vigilant, priant, la grâce sera là pour nous soutenir dans le combat. » et que « Jésus aussi veille et prie pour nous, avec nous. Il veut nous soutenir, nous guider. Il est plein de sollicitude amoureuse pour l’âme qui ainsi se confie toujours à lui. » C’est donc avec joie que nous pouvons dire les paroles du psaume : « Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants. Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains. » Oui que le Seigneur consolide l’ouvrage de nos mains car nous sommes bien de vils et inutiles instruments.
Ce matin rendons aussi grâce à Dieu et à Notre Dame des Neiges pour nos cinq frères et sœur qui viennent de prononcer leurs vœux temporaires. Confions bien nos trois sœurs qui vont sceller leur alliance éternelle dimanche ainsi que Fr Thomas. N’oublions pas non plus nos postulants et novices qui ferons prochainement leur retraite.
Aujourd’hui nous fêtons des bienheureux qui devraient nous donner courage dans les épreuves que nous rencontrons et rencontrerons. Les Bienheureux Edmigo, Amalio et Valerio font partie des 13 bienheureux martyrs d'Almería. Parmi ces martyrs nous trouvons en autres 2 évêques, dont celui du lieu, et 7 frères des écoles chrétiennes, tués lors de la guerre civile espagnole. En effet, peu de temps après le début de la guerre civile en Espagne, en 1936, le Front populaire dans la province d'Almería donna l'ordre d'arrêter tous les ennemis de la révolution, en particulier les prêtres et les religieux. Cinq des frères furent arrêtés dans leur école, deux furent faits prisonniers dans la rue alors qu'ils allaient poster du courrier pour leur famille. Avec beaucoup d'autres, ces prisonniers furent enfermés dans des prisons de fortune, où ils furent soumis aux privations, aux mauvais traitements et aux moqueries.
La nuit du 29 août, deux évêques et 15 autres prisonniers, furent conduits dans un endroit isolé où on les fit s'aligner et ils furent tout simplement fusillés. La nuit suivante, 30 août, les frères Edmigio, Amalio et Valerio furent transportés à la périphérie de Tabernas où ils furent tués sans l’ombre d’un jugement d'une balle dans la tête et leurs corps furent jetés dans un puits profond. Le 8 septembre, deux autres frères furent eux aussi fusillés près de la route et leurs corps laissés sur place. Enfin, les deux frères restants connurent le même sort le 12 septembre, leurs corps furent aussi jetés dans un puits. Leur crime : professer et enseigner la foi catholique.
Ils ont été tous les 7 béatifiés par le pape Jean-Paul II le 10 octobre 1993. Que leur détermination nous habite et nous entraîne !