Nous sommes d'humbles collaborateurs de l'oeuvre de Dieu !
Homélie du mercredi 26 juin 2013.
Nous avons rappelé, hier, la nécessité de l’humilité afin que Jésus puisse se servir de nous comme Il l’entend. Reprenons encore l’image du marteau et des ciseaux de Michel Ange. L’un et l’autre n’ont pas de quoi se glorifier ! Personne ne va les glorifier dans la Basilique Saint-Pierre de Rome et pourtant ce sont eux qui ont sculpté la Pietà de Michel Ange ! Sans eux, Michel Ange, avec tout son génie, n’aurait jamais pu faire son chef d’œuvre ! Avec ses mains, il ne pouvait pas ciseler le bloc de marbre ! Mais il est bien évident aussi que le marteau et les ciseaux sont incapables, par eux-mêmes, de sculpter dans un bloc de marbre la Pietà de Michel Ange ! Nous sommes le marteau et les ciseaux dans les mains de l’artiste divin qu’est Jésus.
Laissons Notre-Seigneur nous manier comme Il l’entend et alors Il pourra réaliser de plus beaux chefs d’œuvre encore que la Pietà de Michel Ange ! Mais qu’il est difficile de se laisser manier ! Voilà pourquoi nous avons insisté, hier, sur l’humilité et sur les demandes de pardon que chacun doit faire en faisant le bilan de son année.
Les résistances, les attachements à ses idées empêchent Jésus de réaliser l’œuvre qu’Il avait projetée ! Comprenons cela en profondeur. Mais, en même temps, nous ne sommes pas des instruments passifs dans les mains de Jésus. Il ne nous appelle pas serviteurs mais amis. Nous sommes donc des collaborateurs actifs. Il nous a donné une intelligence et une liberté dont nous devons nous servir pour accomplir notre mission.
J’aimais raconter cette petite histoire qui a, peut-être, un fond historique mais je n’en suis pas sûr. Un évêque avait confié à un prêtre une paroisse qui était complètement « par terre ». Le prêtre s’est dépensé sans compter pour redonner vie à sa paroisse, un peu comme le Curé d’Ars ! Plusieurs années après, la paroisse étant redevenue vivante, l’évêque vient donner le sacrement de confirmation. A la fin de la cérémonie, il dit : "quel magnifique travail le Saint Esprit a réalisé en cette Paroisse !" Le curé lui a dit après la cérémonie : " vous auriez dû la voir, Mgr, lorsque le Saint-Esprit travaillait tout seul ! " Cette petite histoire a une leçon importante : le Saint-Esprit ne veut pas travailler tout seul. Il a besoin de notre collaboration, malgré le fait que nous ne sommes que de bien pauvres instruments ! Abraham était convaincu de cela. Lorsque Dieu l’appelle il a plus de 80 ans. Il ne dit pas à Dieu : quitter le pays où j’ai ma famille, ma maison et à mon âge est une folie ! Non, il obéit tout de suite parce qu’il a confiance en Dieu ! Il part pour une destination inconnue. Quelle Foi ! Aujourd’hui, Dieu lui fait une promesse humainement insensée : sa descendance sera plus nombreuse que les étoiles du Ciel ! Il est vieux, son épouse est vieille et ils ne peuvent pas procréer ! Mais Abraham eut foi dans le Seigneur dit le livre de la Genèse ! Dieu estima qu’il était juste.
Saint Paul s’appuiera sur ce passage pour dire que nous ne sommes pas justifiés du fait de nos œuvres mais du fait de notre Foi. Après la promesse, Dieu scelle l’Alliance. Le Cardinal Lustiger, juif chrétien, a souvent parlé de la promesse et de l’Alliance. N’oublions pas nos racines juives. Notre religion chrétienne est, elle-aussi, enracinée dans la promesse et l’Alliance. Pourquoi voulons-nous participer à la Mission de l’Eglise ? Parce que Dieu a promis et Il a fait Alliance avec nous ! Qu’a-t-Il promis ? Voilà ce que nous devons faire découvrir aux hommes de notre temps que les idéologues du relativisme veulent rendre esclaves des jouissances du moment présent. L’homme est fait pour Dieu. L’expérience d’Augustin vaut pour tous les hommes de tous les temps. Il a cherché son bonheur en des créatures qui ne pouvaient pas le lui donner. Il était insatisfait. Les plaisirs charnels ne lui procuraient pas le bonheur de l’âme. Dieu Seul a comblé sa soif de bonheur, car l’homme ne peut trouver son repos qu’en Dieu ! Dans notre mission d’aujourd’hui, nous devons chercher à comprendre les idéologies que l’on propose à nos contemporains afin que leur faire découvrir qu’elles ne pourront les conduire qu’en des voies sans issue. La seule voie du Bonheur est Jésus ! Il faut pour cela, comme le disait notre Pape François, faire réfléchir l’homme sur le passé, le présent et l’avenir. Dieu est entré en relation avec les hommes. C’est l’histoire du Salut. On ne peut pas la gommer ! Dieu fait aujourd’hui appel à l’homme : sa promesse est toujours actuelle et il fait alliance avec nous en son Fils Jésus. Il sera toujours avec nous. Alors ayons foi comme Abraham et allons de l’avant. Ne mesurons pas la fécondité de notre mission selon les critères de ce monde mais semons l’évangile…