Ouvrons nos coeurs à la Joie Véritable !
Homélie de la messe de minuit
Bien chers amis, Dieu nous appelle à la joie en cette nuit de Noël. Cette joie n’est pas n’importe quelle joie, c’est la joie des anges et des bergers, la joie de la Sainte Vierge et de Saint Joseph, la joie de Dieu Lui-même : en cette nuit est né le Sauveur des hommes, Jésus ! Il est cet Enfant, annoncé par le prophète, 750 ans avant sa naissance ! Mais Il n’est pas un enfant comme les autres. Il est Dieu Fort, Père à jamais, Prince de la Paix. Quel message Dieu veut-Il nous donner en cette nuit ? Un message de paix assurément ! Le Messie, Fils de David, Roi des rois et Seigneur des Seigneurs que le Peuple de Dieu attendait pour le libérer de tous ses ennemis et lui permettre de vivre dans la paix et la justice, ne commence pas sa mission avec force et puissance mais avec la petitesse, la faiblesse, la douceur d’un enfant !
Dieu nous donne également un message d’Amour : aucune nécessité ne s’imposait à Lui. C’est librement et par Amour qu’Il nous envoie son Fils pour nous sauver. Oui, Dieu nous aime à la folie ! Accueillons avec un cœur d’enfant l’Enfant Dieu et croyons avec Saint Paul que la grâce de Dieu s’est vraiment manifestée pour tous les hommes. Par l’évangile nous savons que les bergers ont entendu le chant des anges : « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ».
Notre Pape François, par son Exhortation apostolique, vient de nous appeler à la joie de l’évangile. La joie habite-t-elle notre cœur en cette nuit ? Les évènements actuels du monde peuvent, c’est évident, nous porter à la tristesse et à l’angoisse. Dieu ne nous reproche pas de nous faire du souci pour l’avenir et pour notre famille. Saint Joseph et la Sainte Vierge ont pleuré avant la naissance de Jésus : aucune maison ne les a accueillis ! Mais à présent, leur cœur est rempli d’une joie que personne ne pourra jamais leur enlever : Jésus est là, devant eux ! Pour connaître la joie de l’évangile, une seule chose est nécessaire : ouvrir notre cœur à Jésus en imitant les bergers ! Ne disons pas : les bergers avaient un cœur pur, ils pouvaient ouvrir leur cœur à Jésus, mais mon cœur à moi n’est pas pur ! Il y a si longtemps que Jésus n’est pas venu en mon cœur ! Comment en cette nuit pourrait-Il y venir ? L’ange dit en cette nuit : aujourd’hui vous est né un Sauveur. Ce Sauveur n’est pas le Sauveur des autres seulement, Il est aussi mon Sauveur, le Sauveur de tous les hommes, le Sauveur de tous les plus grands pécheurs. Ce Sauveur, cependant, ne peut pas entrer par effraction en mon cœur. Je dois Lui ouvrir mon cœur. Hérode ne Lui ouvrira pas son cœur, des pharisiens et d’autres grands de ce monde refuseront également sa venue !
Dans son homélie de la nuit de Noël 2012, Benoît XVI disait :« Avons-nous vraiment de la place pour Dieu, quand il cherche à entrer chez nous ? Avons-nous du temps et de l’espace pour lui ? » Cette question, Benoît XVI l’a reliée à l’accueil de l’autre, à l'accueil des personnes déplacées, des réfugiés et des immigrés. Dieu s’adresse à nous, disait-il, dans les pauvres de ce monde. Mais ce Grand Pape nous questionnait également sur « la place pour Dieu » dans notre pensée, notre sentiment et dans notre vouloir. Interrogeons-nous en vérité : quelle place donnons-nous à Dieu dans notre vie, dans notre famille?
La paix sur la terre entre les hommes, disait encore Benoît XVI, est en relation avec la gloire de Dieu au plus haut des cieux. Là où on ne rend pas gloire à Dieu, là où Dieu est oublié ou même renié, il n’y pas non plus de paix.
Puissent les dirigeants des Nations et nos dirigeants français prendre au sérieux le dernier message de la Nuit de Noël de Benoît XVI :
le « non » à Dieu » ne peut rétablir la paix. Si la lumière de Dieu s’éteint, alors l’homme n’est plus l’image de Dieu, que nous devons honorer en chacun, dans le faible, dans l’étranger, dans le pauvre. Les hommes ne sont plus tous frères et sœurs, enfants de l’unique Père qui, à partir du Père, sont en relation mutuelle.
Le non à Dieu a donné naissance aux cultures de la mort avec l’avortement, l’euthanasie, les meurtres, les actes terroristes, les viols et les divisions entre les hommes et les Nations ! Il est urgent de revenir à Dieu, de retrouver un cœur d’enfant et d’accueillir en son cœur l’Enfant Jésus !
Notre Pape François disait, mercredi dernier : « Noël est une fête de la foi et de l'espérance, qui surpasse l'incertitude et le pessimisme. Notre espérance réside dans le fait que Dieu est avec nous et qu'il a encore confiance en nous. Il vient parmi les hommes et choisit la terre comme demeure pour vivre parmi nous et partager nos joies et nos peines. Ainsi la terre n'est plus une vallée de larmes mais le lieu où Dieu a planté sa tente, le lieu où l'homme le rencontre, le lieu de sa solidarité avec l'homme ».
Goûtons la joie de l’évangile et mettons en pratique ce que notre Pape François nous disait encore pour préparer ce Noël :
Afin d’être semblables à Jésus, nous devons éviter de dominer les autres mais nous efforcer de nous abaisser, en nous mettant au service de l'autre. Petits avec les petits, pauvres avec les pauvres... Etre solidaires à leur côté doit être traduit dans l'éloquence des gestes, non des paroles. Que serait un chrétien qui ne s'abaisserait pas et ne servirait pas ? Un païen ! Faisons donc en sorte que nos frères ne soient jamais abandonnés. Par ailleurs, par le biais du Fils, Dieu est devenu un d'entre nous. Quoi que nous ayons fait, nous l'aurons servi en servant nos frères et sœurs. Jésus lui même nous l'a annoncé : nourrir, vêtir, accueillir, visiter les petits et les pauvres, c'est le faire à son endroit.
Le Saint-Père a conclu en demandant à Marie de nous aider à reconnaître à Noël le visage du Fils de Dieu fait homme dans les plus humbles d'entre les hommes. Notre Pape François a été élu l’homme de l’année par un grand journal américain. Nous sommes heureux de cet honneur qui lui est fait, mais notre Saint-Père serait davantage honoré si nous mettions en pratique ses appels. Alors, en cette nuit de Noël, prenons la décision d’ouvrir notre cœur à Jésus et de nous laisser dépouiller par Lui de l’attachement à l’argent, aux biens de ce monde, aux honneurs, à la puissance, aux plaisirs de la chair. Dépouillons-nous de la mondanité qui est le cancer qui menace tous les baptisés. Nous connaîtrons alors la joie, la vraie joie et nous chanterons avec les anges : Gloire à Dieu dans le Ciel et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !