Présence maternelle de Marie, discrète et silencieuse...

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7 avril 2018 : Premier samedi du mois en l’Octave de Pâques 2018 (P. Bernard)

 Bien chers amis,  nous sommes heureux de vivre ce premier Samedi du mois en l’Octave de Pâques. Samedi dernier, nous vivions le Samedi Saint comme un jour de deuil. Aujourd’hui, nous participons à la joie pascale, mais nous ne pouvons pas oublier le Samedi Saint. Comment la Vierge Marie pouvait-elle l’oublier ? L’Ecriture ne nous dit rien sur la Vierge Marie en cette Octave pascale. Il n’y aura ensuite dans les Actes des apôtres qu’une seule allusion sur sa présence au Cénacle après l’Ascension de Jésus et puis plus rien sur les années qui ont précédé l’Assomption ! Le Père soulignait ce silence des Écritures qui mettait davantage en valeur la grande sainteté de la Sainte Vierge, la Mère de l’Eglise, qui a beaucoup aidé les disciples et les saintes Femmes par sa présence maternelle, discrète et silencieuse, sa prière et son offrande. Elle a été et elle est aujourd’hui la Mère qui veille sur chacun, qui veille sur l’Eglise et sur nous.

            L’évangile selon Saint Marc, insiste par trois fois sur le « refus de croire » des disciples. Pourquoi cette insistance ? Saint Marc était le collaborateur de Saint Pierre qui, dans sa prédication, a probablement beaucoup insisté sur cette incrédulité pour donner à ses auditeurs les signes de crédibilité dont ils avaient besoin pour croire que Jésus était bien ressuscité. Le « refus de croire » ou « l’incrédulité » des disciples hommes est un signe de crédibilité ! La Résurrection de Jésus n’allait pas de soi pour un Grec ou pour un Romain ! C’était un évènement que la raison avait bien du mal à accepter. Le cœur des Saintes Femmes a adhéré tout de suite à la Résurrection, mais la raison des hommes avait besoin de preuves. Jésus ressuscité leur a donné ces preuves : les apôtres L’ont vu, L’ont entendu, L’ont touché. Ils ont eu l’évidence du fait de la Résurrection de Jésus. Ils sont les témoins oculaires de ce fait historique et les serviteurs de la Parole qui, par l’inspiration de l’Esprit-Saint, ont fait comprendre la signification de la Résurrection de Jésus pour nous. Benoît XVI, dans la fidélité à l’enseignement des apôtres et dans le développement de la Tradition, a dit que la Résurrection de Jésus était une nouvelle création. En participant à la Résurrection de Jésus, l’homme baptisé reçoit le don d’une nouvelle vie : la vie éternelle, qui, par la grâce sanctifiante et les vertus théologales, élève la nature humaine en la « divinisant ». Cette divinisation trouvera son achèvement au jour de la résurrection du corps de tous les élus, qui, par leur corps spiritualisé, vivront éternellement dans le Royaume de Dieu comme les anges, comme l’a dit Jésus (Mt 22,30). Émerveillons-nous !

            La première lecture doit faire grandir notre confiance en Jésus. Les membres du Sanhédrin, qui ont condamné à mort Jésus, sont surpris par l’assurance de Pierre et Jean, qui sont pour eux des hommes quelconques et sans instruction. Ils n’avaient pas fait d’études, c’est un fait, auprès des Pharisiens dont le brillant Gamaliel. Mais la puissance de la grâce de Jésus s’est déployée dans la faiblesse des apôtres et les membres du Sanhédrin ont été obligés de le constater. Ils ne peuvent pas nier le miracle notoire que ces Pierre et Jean viennent d’opérer. Le Sanhédrin veut leur interdire de parler de Jésus et les menace. Pierre et Jean n’ont plus peur : il nous est impossible de ne pas dire ce que nous avons vu et entendu. Aucune autre menace ne les fera changer d’avis : ils préfèrent écouter Dieu plutôt que le Sanhédrin. Quelle transformation réalisée par le Saint-Esprit ! Les autres baptisés ne sont pas découragés. Saint Luc conclut ainsi son témoignage : tout le monde rendait gloire à Dieu pour ce qui était arrivé ! En ce Samedi de l’Octave de Pâque, avec la Vierge Marie, nous aussi, rendons gloire à Dieu pour tout ce qui est arrivé depuis le Samedi Saint ! Son Cœur immaculé, certes, garde la douloureuse blessure, mais elle n’est pas repliée sur elle. Elle veut accomplir la mission que Jésus lui a confiée : être, dans la discrétion et le silence, la Mère vers qui tous lèvent les yeux : la Mère de Jésus restée fidèle jusqu’au pied de la Croix et qui a aidé les saintes Femmes, les apôtres et les disciples à ne pas se décourager, le Samedi Saint. Sa présence, sa prière, sa souffrance offerte leur ont obtenu beaucoup de grâces. En ce samedi, tous sauf un, sont convaincus de la Résurrection de Jésus. La Vierge Marie prie et offre beaucoup pour que l’incrédule, Thomas, soit vaincu. Les prières de la Mère de l’Eglise ont porté leurs fruits : Saint Thomas sera le premier apôtre à confesser : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Il a vu et touché les plaies du corps ressuscité de Jésus et il a professé ce qu’il ne voyait pas : la divinité de Jésus ! Merci, ô Mère, d’avoir accompli avec tant d’amour votre mission maternelle. Nous sommes tout à vous, Totus tuus !

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