Session sur la famille 2/6 : Que St Benoît nous aide à être artisans du renouveau de la famille et de l'Europe

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Homélie de la Messe du samedi 11 juillet, Saint Benoît, Co-Patron de l’Europe :

Cette première Messe en l’honneur de Saint Benoît est en lien avec notre Session sur la Famille. Saint Benoît, en effet, a été inspiré par Dieu pour fonder l’Ordre bénédictin qui rassemble des moines dans un esprit de famille autour de leur Père Abbé, appelé à imiter Saint Benoît, modèle de sagesse et d’éducation en vue de ne rien préférer à Jésus. Benoît XVI, dans une audience du mercredi sur Saint Benoît, avait dit qu’entre le Ve et le VIe siècle, le monde était bouleversé par une terrible crise des valeurs et des institutions, causée par la chute de l'Empire romain, l'invasion des nouveaux peuples et la décadence des mœurs.

Saint Benoît, avait-il dit, avait été présenté comme un «astre lumineux», qui, dans la Rome décadente, annonçait l'issue de la «nuit obscure de l'histoire». St Benoît a été un authentique ferment spirituel pour transformer le visage de l'Europe au cours des siècles, bien au-delà des frontières de sa patrie et de son temps, suscitant après la chute de l'unité politique créée par l'empire romain une nouvelle unité spirituelle et culturelle, celle de la foi chrétienne partagée par les peuples du continent. C'est précisément ainsi, disait Benoît XVI, qu'est née la réalité que nous appelons «Europe».

Puisse Saint Benoît être à nouveau cet astre lumineux qui annonce le renouveau de l’Europe !

Saint Benoît doit aussi aider tous les pères en ce temps de grave crise de l’autorité paternelle. Benoît XVI disait encore :

A l'obéissance du disciple doit correspondre la sagesse de l'Abbé, qui dans le monastère remplit «les fonctions du Christ ». L'Abbé doit être à la fois un père tendre et également un maître sévère, un véritable éducateur. Inflexible contre les vices, il est cependant appelé à imiter en particulier la tendresse du Bon Pasteur, à «aider plutôt qu'à dominer», à «accentuer davantage à travers les faits qu'à travers les paroles tout ce qui est bon et saint» et à «illustrer les commandements divins par son exemple». Pour être en mesure de décider de manière responsable, l'Abbé doit aussi être une personne qui écoute «le conseil de ses frères», car «souvent Dieu révèle au plus jeune la solution la meilleure».

Cette disposition, disait Benoît XVI, rend étonnamment moderne une Règle écrite il y a presque quinze siècles !

Le renouveau de la famille passe par la redécouverte du service de l’autorité paternelle. Ne nous laissons pas influencer par l’idéologie du Gender ! L’époux père et l’épouse mère ont, dans la famille, une mission distincte et complémentaire. L’époux père doit être comme la tête du corps qu’est la famille. L’épouse mère doit en être le cœur. Pour Mère Marie Augusta, l’époux-père devait être le conseiller paternel, affectueux, patient et fort. Mais le père ne doit pas exercer l’autorité paternelle d’une manière despotique, il devrait toujours décider dans le « rien l’un sans l’autre » avec son épouse. Le père doit être fort pour rappeler la Loi naturelle et redire sans cesse : Dieu premier servi ! Dieu le Père est le modèle parfait de tous les pères : Il est un Père qui aime et éduque ses enfants avec des entrailles maternelles. Ces quatre mots du psaume 84 ne devraient jamais quitter les lèvres des pères : amour et vérité se rencontrent, paix et justice s’embrassent !

La crise de l’autorité ne concerne pas seulement la famille, elle concerne aussi les Etats. Puissent tous les responsables politiques exercer leur autorité en suivant les conseils de Saint Benoît et en prenant au sérieux ce que Jésus disait à Pilate : tu n’aurais aucune autorité sur moi s’il ne t’avait été donné d’en haut (Jn 19,11). Au-dessus de toute autorité politique il y a l’autorité de Dieu ! Aucune autorité politique ne devrait promulguer des lois positives en contradiction avec la Loi naturelle dont le fondement est Dieu. Mais alors : comment est-il possible que notre Europe aux racines chrétiennes ait pu voter autant de lois contraires à la Loi de Dieu concernant la famille, l’amour et la vie ? Dans quelques années, l’avortement légalisé aura permis de tuer 2 milliards d’enfants innocents dans le sein de leur maman ! Comment les autorités politiques de notre monde peuvent-elles rester silencieuses devant l’horreur de la plus grande guerre mondiale de tous les temps : la guerre contre le plus innocent des hommes ? Le dernier appel de Jean-Paul II a été : levez-vous ! Allons !

Notre Pape François nous demande de ne pas avoir peur d’aller à contre-courant. Ne laissons pas les racines chrétiennes de l’Europe se dessécher complètement. Il est encore temps d’agir. Jean-Paul II, après son voyage apostolique à Strasbourg en 1988, avait tracé le programme de la reconstruction de l’Europe : combattre énergiquement la déchristianisation et reconstruire les consciences à la lumière de l’évangile. Benoît XVI n’a pas craint de s’opposer aux dictateurs du relativisme. Notre Pape François a donné deux discours très énergiques à Strasbourg au parlement européen et au conseil de l’Europe. L’Europe, pour notre Saint-Père, doit à nouveau s’ouvrir à Jésus !

Prions la Vierge Marie, honorée en beaucoup de sanctuaires européens : qu’elle aide les européens à ouvrir leur cœur à Dieu. Le Cardinal Robert Sarah ne cesse de nous dire et redire : Dieu ou rien ! En communion avec ce cardinal, prions et imitons Saint Benoît pour être des astres lumineux qui annoncent le renouveau de l’Europe. Soyons les sentinelles du matin et les sentinelles de l’invisible dont parlait Jean-Paul II et qui permettront à l’Europe de retrouver son âme et de remplir sa mission auprès des autres Continents en témoignant des valeurs chrétiennes qui ont marqué son histoire.

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