Soyez dans la joie!
Grande fête de Notre Dame des Neiges
Homélie du 3e dimanche de l’Avent 2012.
La Fête de Notre-Dame des Neiges est liée au dimanche de « Gaudete », le dimanche de la joie. Le 15 décembre 1946, en effet, jour de la bénédiction de la Statue de Notre-Dame des Neiges, c’était le dimanche de la joie ! La Fête de Notre-Dame des Neiges à Saint-Pierre-de-Colombier doit donc toujours être marquée par la joie que Dieu veut nous donner par le Cœur immaculé de Marie. Oui, soyons dans la joie au lendemain de cette merveilleuse journée de pèlerinage en l’année de la Foi.
Dieu a donné, hier, par Notre-Dame des Neiges, une pluie de grâces. Ces grâces ne se mesurent pas avec nos instruments humains de mesure mais nous en avons cette conviction dans la Foi. Je vous demande encore vos prières afin que nous célébrions le 50e anniversaire de la pâque de Mère Marie Augusta. Combien aurait-elle été heureuse, sur cette terre, de voir la foule des pèlerins qui était réunie hier autour de la statue de Notre-Dame des Neiges ! Mais elle n’a pas eu la joie de voir cela, elle a vécu dans la Foi sans voir de ses yeux le développement de cette œuvre pour laquelle elle a vraiment tout donné. Ce que Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus disait, Mère Marie Augusta l’a vécu : aimer c’est tout donner et se donner soi-même !
La prophétie de Sophonie ne concerne pas tout le Peuple de Dieu mais la Fille de Sion, la Fille de Jérusalem. Qui est cette Fille ? Dans l’esprit des Pères on peut dire : l’Eglise, mais aussi la Vierge Marie. Cette prophétie nous concerne aujourd’hui. Ne craignons pas, le Seigneur n’est pas seulement avec nous, mais, par le Sacrement de l’Eucharistie, Il est vraiment en nous comme Il était en la Vierge Marie ! Donnons de la joie à Jésus comme la Vierge Marie lui a donné de la joie, qu’Il puisse trouver en nos cœurs une habitation digne de Lui. L’indulgence plénière que l’Eglise nous propose en cette année de la Foi a pour but une grande purification de nos cœurs. N’ayons pas peur de demander par l’Eglise cette purification. Puisque l’Eglise nous la propose, accueillons-la et développons nos cœurs à la ressemblance des Cœurs de Jésus et de Marie ! Nous connaîtrons alors la joie, la vraie joie, la joie des enfants de Dieu, la joie des saints !
Le Cantique d’Isaïe nous a servi de psaume responsorial. Ce prophète nous appelait aussi à la joie, comme Sophonie : jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car Il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël ! L’apôtre Paul nous invitait également à la joie : soyez toujours dans la joie du Seigneur, je vous le répète : soyez dans la joie. Mettons en application les conseils de cet apôtre : ne soyez inquiets de rien, vous serez gardés dans la paix de Dieu. Les évènements du monde, c’est vrai, portent à la tristesse et à l’angoisse. Ayons confiance en l’Esprit Saint : Il a inspiré à Jean XXIII et aux Pères de Vatican II la mission de la joie et de l’espérance. En ce monde violent, les disciples de Jésus doivent être des artisans de paix. Jean XXIII était obsédé par la paix. Sa dernière Encyclique a été « Pacem in terris, paix sur la terre ». Instrument de paix et de justice dans l’amour, c’est ce qu’a été saint Jean-Baptiste qui nous est présenté en ce dimanche dans l’évangile. Suivons les conseils du Précurseur : ne rendons pas le mal pour le mal, contentons-nous de ce que nous avons, soyons justes envers tous. Imitons enfin l’humilité de Saint Jean Baptiste. Les gens croyaient qu’Il était le Messie. Il les détrompe : « Il vient Celui qui est plus puissant que moi, je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales ». Soyons pour les hommes de notre temps des précurseurs qui annoncent la venue de Jésus, non la fin du monde, mais sa venue dans les cœurs, la civilisation de l’amour.
Demandons à Notre-Dame des Neiges, au terme de notre rassemblement, de nouvelles grâces pour mieux vivre cette année de la Foi à l’écoute de la Parole de Dieu, interprétée par notre Pape Benoît XVI. Avec elle demeurons dans la joie et l’espérance et soyons des témoins joyeux et enthousiastes de Jésus et de son Evangile en aidant nos contemporains à vivre un vrai Noël chrétien. Nous ne préparons pas les fêtes de fin d’année, nous préparons la Grande Fête qui concerne toute l’humanité et que les anges ont annoncé aux petits dans la nuit de Noël : la naissance du Fils de Dieu dans la pauvre grotte de Bethléem. Cette Fête, l’Enfer voudrait la voir supprimer de nos calendriers, mais l’Eglise doit mener le bon combat de la Foi : cette Fête doit demeurer en France et en Europe l’une des grandes Fêtes de notre Continent aux racines chrétiennes. Dieu s’est fait homme une seule fois, Il est né en notre histoire une seule fois, nous devons célébrer solennellement sa naissance dans la joie !