Ste Jeanne-Elisabeth et Ste Mariam : pour l'amour de Jésus crucifié...
Samedi 26 août 2017 : Ste Jeanne Elisabeth et Ste Mariam (Fr. Joseph)
Sainte Jeanne-Elisabeth BICHIER des ÂGES est née au Château des Âges à Le Blanc (Indre), dans une famille de la haute société. La vie d’une châtelaine n’est pas oisive. A l’école de sa mère, Jeanne-Elisabeth apprend tout ce qui est nécessaire à la bonne marche de la maisonnée. Chaque après-midi, elle reste de longs moments en adoration devant Jésus Eucharistie.
En 1789 éclate la révolution. Le père de Jeanne-Elisabeth meurt en 1792, sa mère est très affaiblie et c'est Jeanne-Elisabeth qui, à 19 ans, doit assumer la charge de sa famille menacée dans ses biens. Un jour des révolutionnaires viennent lui demander de tenir le rôle de la déesse Raison lors de la fête de la Nation ! Elle refuse et finit par être emprisonnée à Châteauroux. Mais un de ses frères obtient leur libération. Jeanne-Elisabeth se bat alors avec succès pour obtenir la restitution des biens de sa famille.
A cause de la révolution, Elle n’a pas communié depuis des mois. Elle porte plus que jamais dans son cœur le désir de se consacrer à Dieu. En 1797, voilà qu’un prêtre, l’abbé André FOURNET vient célébrer la messe en cachette au risque de sa vie. Jeanne-Elisabeth y va de nuit, accompagnée d’un serviteur. Après la messe, le prêtre s’installe, dans le recoin de l’étable, pour confesser. Jeanne-Elisabeth s’avance et les gens s’écartent pour la laisser passer. Mais le prêtre lui dit : « Croyez-vous, Mademoiselle, que je vais laisser pour vous entendre, ces mères de famille et ces paysans venus de plusieurs lieues ? » « Mon Père, il suffira que vous consentiez à m’écouter après eux.» Elle se confesse la dernière presque à l’aube. Elle confie à ce prêtre son désir de vocation religieuse. Il lui conseille de quitter son costume de grande dame et de devenir comme les pauvres qu'elle veut soigner et éduquer. Lorsque Jeanne-Elisabeth transmet à sa mère l’orientation que le prêtre lui propose, celle-ci accepte volontiers d’ouvrir sa maison pour les catéchismes. Peu à peu, Jeanne-Elisabeth regroupe tout un petit monde. Mme Bichier meurt en 1804, Elisabeth peut alors répondre au désir du Père Fournet et grouper autour d’elle des jeunes filles pour former une communauté religieuse. Le concordat est signé depuis 3 ans et a ramené la paix religieuse en France. La petite communauté prend le nom de Filles de la Croix. Les sœurs se vouent au soulagement des malades et à l’instruction des pauvres ; et aussi, elles se relaient pour l’adoration perpétuelle. A sa mort, en 1838, Sainte Jeanne-Elisabeth laisse pour continuer son œuvre 633 religieuses dans 23 diocèses et 99 maisons.
Sous un extérieur très serein, sainte Jeanne-Élisabeth a connu de profondes souffrances physiques et morales, surtout les 23 dernières années de sa vie, après qu’une opération ratée l’ait laissée invalide. Elle a vécu une spiritualité basée sur la contemplation de la Croix et la dévotion eucharistique.
Sainte Mariam de Jésus Crucifié est née en Terre Sainte en Galilée, le 5 janvier 1846. Ses parents avaient déjà eu 12 garçons tous morts en bas âge. Ils étaient allés en pèlerinage à Bethléem demander la naissance d’une fille. Un petit frère naît l’année suivante à la joie des parents. Mariam n’a pas 3 ans quand ses parents meurent. Son père, avant de mourir, la confie à St Joseph, lui demandant d’en être le père. Mariam est alors recueillie par un oncle paternel, qui va vivre à Alexandrie, en Egypte, y emmenant Mariam. A treize ans elle refuse un mariage, arrangé à son insu, selon la coutume. Elle annonce sa décision de se donner totalement à Dieu. Elle est alors persécutée par sa famille. Un musulman, voyant sa situation, lui propose de passer à l’Islam ; elle refuse énergiquement et l’homme, furieux, lui ouvre la gorge et l’abandonne dans une rue déserte, la croyant morte. C’était dans la nuit du 7 au 8 septembre. Mariam se réveille dans une grotte, “une religieuse en bleu” à ses côtés, qu’elle reconnaîtra comme étant la Sainte Vierge. Guérie, elle devient servante dans diverses familles, et aboutit à Marseille où elle fait connaissance des Sœurs de St Joseph de l’Apparition. Elle a le bonheur d’être admise dans cette congrégation. Mais ses dons mystiques commencent à se manifester et après 2 ans de noviciat, elle n’est pas admise à prononcer ses vœux. On l’oriente vers une de vie plus contemplative. Le Carmel de Pau l’accueille et elle reçoit le nom de Sœur Marie de Jésus Crucifié. Elle insiste pour être sœur converse et se dévoue à tous, malgré les épreuves intérieures que lui suscite le démon. Après trois ans elle est envoyée avec un petit groupe fonder le premier carmel en Inde, puis elle revient au carmel de Pau.
La “petite arabe” comme on l’appelle familièrement, le “petit rien” comme elle se nomme elle-même, est très humble ; Elle est marquée des stigmates, mais elle pense que c’est une maladie. Son obéissance est parfaite. Nombreux sont ceux qui viennent chercher auprès d’elle réconfort, conseils, prières.
Selon des inspirations du Seigneur, elle parle de la fondation d’un Carmel à Bethléem. Les obstacles sont nombreux, mais se lèvent. Un petit groupe de sœurs s’embarque pour cette aventure. Guidée par Jésus, Sœur Mariam indique l’emplacement du futur carmel : sur la colline de David, face à la grotte de la nativité. Le Divin Maître est lui-même l’architecte et donne les plans. Mariam, seule à connaître l’arabe, est plus particulièrement chargée de suivre les travaux. Elle s’attire vite la sympathie des ouvriers. C’est en leur portant à boire qu’elle tombe dans un escalier et se brise un bras. La gangrène s’y met et elle meurt en quelques jours, le 26 août 1878, à 33 ans.
La durée de sa vie recouvre exactement le pontificat du Bienheureux Pie IX, qu’elle voyait dans ses extases et envers lequel elle a avait une piété filiale. Elle lui fit même parvenir des messages importants concernant les intérêts de l’Eglise.