Ste Jeanne d'Arc priez pour la France
Homélie du samedi 30 mai à Sens. Ste Jeanne d’Arc
Notre récollection de Foyers commence avec cette Messe en l’honneur de Sainte Jeanne d’Arc. Il est important de redécouvrir la mission de cette Sainte en ces temps où nous prions ardemment pour la conversion de la France. Sa naissance et sa mission paraissent avoir été obtenues par l’intercession de St Michel archange dont le culte était répandu en notre pays, envahi, dévasté et durement opprimé par les Anglais. Charles VII l’avait fait figurer sur ses étendards et s’était rendu au Puy-en-Velay C’est dans l’un des territoires tout spécialement confiés à sa garde – en Lorraine, au duché de Bar – que vint au monde Jeanne, « l’Envoyée de Dieu », vers 1412. Elle a à peine treize ans, lorsqu’un été dans le jardin de son père, elle entend une voix à peu près vers midi, disait-elle. « La première fois, j’eus grand doute que ce fût saint Michel qui venait à moi et j’eus grand-peur. Je le vis même très souvent avant de savoir que c’était lui ».
Jeanne fut ensuite bien convaincue que Saint Michel l’avait préparé à sa mission pendant plusieurs années. – « Sur toutes choses, lui disait-il : sois bonne enfant et Dieu t’aidera ». À son invitation, elle fit « vœu de garder sa virginité autant qu’il plairait à Dieu » ; puis, elle s’exerça à la modestie, la pureté qui la fit paraître à tous les yeux « plus ange que femme ». Saint Michel lui enseigna aussi « l’horreur du mensonge », et la charité pour tous.
Mais ce qu’il lui fit surtout acquérir, ce sont les deux vertus dont il donna le premier l’exemple, à l’origine des temps : une humilité profonde et une obéissance parfaite à la Volonté de Dieu. L’Archange l’instruisit encore de « la grande pitié qui était au royaume de France » ; il la mit au courant des malheurs de la royauté qui lui étaient inconnus ; et il lui confia « des secrets qu’elle ne devait révéler à personne, sinon au Roi ». Ainsi préparée, Jeanne pouvait partir. – « N’ayez aucune crainte, disait-elle, ce que je fais, j’ai ordre de le faire. Mes frères du Paradis me l’ont dit et Dieu lui-même me dit qu’il faut que j’aille à la guerre. » Saint Michel l’accompagnera toujours. Il lui qui dicte ses réponses, comme il lui dictera plus tard ses messages aux Anglais. Il lui indique ce qu’elle doit mettre sur son étendard ; cet étendard « qu’elle aime, dit-elle, quarante fois plus que son épée », car il ne fait pas couler de sang et les noms de Jésus et Marie y rayonnent. « Prends-le, de par le Roi du ciel, lui dit l’Archange ; et avance hardiment, Dieu t’aidera. » Cette promesse se réalise bientôt à Orléans, un 8 mai. Grâce à Jeanne d’Arc, la France sera délivrée, mais elle sera vendue aux Anglais, condamnée injustement et brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a beaucoup aimé Jeanne d’Arc. Toutes les deux, avec tous les autres Saints de France, prient Saint Michel Archange afin que la France se convertisse et retrouve la fidélité aux promesses de son baptême. Prions, bien évidemment, la Patronne principale de la France : la Vierge Marie. Elle est apparue, si souvent, sur notre sol français pour sauver la France ! Le mois du rosaire se conclut demain, mais ayons confiance en la puissance de cette prière et continuons à le prier et le faire prier pour la conversion de la France et de l’Europe. En notre récollection de Foyers nous soulignerons le lien entre prière et mission.
La première lecture de ce samedi est la conclusion du livre de Ben Sirac le Sage. Les livres de la Sagesse ne sont pas à négliger. Ils peuvent même beaucoup nous aider en ce temps de nouvelle évangélisation et d’éclipse de Dieu. La prière de ce Sage, au terme de sa vie, est en parfaite harmonie avec la prière, ardente et confiante, de la jeune Jeanne d’Arc. La France a besoin, pour son renouveau, des jeunes et des anciens. Les anciens devraient être comme Ben Sirac les témoins de la Sagesse. La sagesse des sagesses, c’est tout simplement la pratique de la Loi de Dieu. Le psalmiste disait que la Loi du Seigneur est joie pour le cœur, elle redonne vie. La France se trouve dans une situation paradoxale par rapport au temps de Ben Sirac le Sage : les dirigeants de notre Nation, qui devraient être des sages, multiplient les lois contraires à la Loi naturelle. Le mal est appelé bien. L’avortement, l’euthanasie, l’adultère, la pornographie sont présentés comme des valeurs en ce monde post-moderne. Mais, heureusement, des jeunes se lèvent pour être des veilleurs et des sentinelles de l’invisible. Ces jeunes, lors de la dernière Fête de Pentecôte, se sont rassemblés en divers lieux. Ils sont le cœur jeune de la France. Soutenons-les et qu’ils puissent trouver des sages comme Ben Sirac pour continuer à aller à contre-courant et permettre à beaucoup de nos contemporains de ne pas avoir peur d’ouvrir leur cœur à Dieu.
Pour notre consigne de cordée du mois de juin, nous avons choisi cet appel de Jésus dans l’Apocalypse : je me tiens à la porte et je frappe. Oui, Jésus se tient à la porte de nos cœurs, Il frappe. Ouvrons-Lui et aidons-Le à frapper à la porte des cœurs de beaucoup de nos proches et amis. Les Chefs des prêtres ne croyaient pas que Jésus était le Fils de Dieu. Ils Lui reprochent de faire des miracles et de parler avec autorité. Les petits, quant à eux, ont eu confiance en Lui. Ils savaient que l’autorité de Jésus lui venait de Dieu Son Père ! Avec le Cœur Immaculé de Marie, Sainte Jeanne d’Arc, Saint Michel, redisons : Jésus, j’ai confiance en Toi !