Tant que nous n'avons pas tout donné, nous n'avons rien donné !
Homélie du 29 décembre 2012. Retraite de cinq jours.
Saint Jean est vraiment le guide spirituel de nos Exercices. Par la première lecture de cette Messe, il nous rappelle le commandement nouveau que Jésus avait donné après avoir institué l’Eucharistie : aimer comme Lui. Le commandement d’aimer n’est pas nouveau, c’est un commandement ancien. Dans le livre du Deutéronome, Dieu dit aux membres de son Peuple : « Ecoute, Israël: Yahvé notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir ». Dieu, par Moïse, avait également commandé au Peuple d’aimer son prochain. Jésus avait ainsi résumé la Loi des 10 commandements par le double commandement de l’amour : aimer Dieu et aimer son prochain. Mais, après l’institution de l’Eucharistie, Jésus donne un commandement nouveau : celui d’aimer comme Lui.
Que signifie aimer comme Jésus ? Se donner en donnant sa vie pour ses amis et ses ennemis. Il n’y a pas de plus grand amour ! En cette journée de l’élection, il est important de bien comprendre ce nouveau commandement donné par Jésus. Marthe Robin a franchi des étapes avant de devenir « comme Jésus ». Elle a résisté jusqu’au jour où elle a compris que tant que l’on n’avait pas tout donné à Jésus, on n’avait encore rien donné. Elle a fait le choix héroïque de tout lui donner et elle est devenue, nous en sommes convaincus, l’une des plus grandes saintes du vingtième siècle mais aussi de tous les siècles. Nous ne pouvons pas prier Marthe Robin dans la Liturgie parce qu’elle n’est pas encore béatifiée, mais nous pouvons la prier personnellement.
Prions bien les uns pour les autres en cette importante journée afin que nous nous décidions en vérité à aimer comme Jésus dans l’état de vie que Dieu désire pour nous.
L’évangile de ce jour est celui de la Présentation de Jésus au Temple. Saint Luc nous présente en plus de Saint Joseph et de la Sainte Vierge un autre saint exemplaire : Syméon dont nous chantons, tous les soirs à complies, le cantique. Puisse cette prière nous aider à nous endormir chaque soir dans la paix en nous confiant en Dieu. La Sainte Vierge et Saint Joseph sont nos modèles pour nous apprendre à savoir offrir Jésus. Chaque Messe renouvelle, d’une certaine manière, cette offrande. Comprenons davantage l’importance du Saint Sacrifice sacramentel. La prière la plus efficace de l’Eglise est l’offrande de la Messe.
Nous pouvons offrir des Messes pour beaucoup d’intentions : demander la protection sur le travail des hommes, l’eau et le soleil dont nous avons besoin, demander la paix entre les hommes. Nous pouvons offrir aussi le Saint-Sacrifice pour demander l’humilité et la charité, pour avoir la force de pardonner. Par l’offrande du Saint-Sacrifice de la Messe nous pouvons beaucoup soulager les âmes du Purgatoire. Apprenons de Saint Joseph et de la Sainte Vierge à offrir Jésus, unissons-nous au prêtre qui offre le Saint Sacrifice de la Messe et comprenons qu’aucune autre prière n’est plus efficace que la Messe.
Les parents de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus participaient, chaque jour, à la Messe. L’efficacité de leur prière est connue aujourd’hui par le monde entier : la sainteté de leur fille Thérèse, mais aussi la sainteté de leurs quatre autre filles devenues religieuses et de leurs trois autres enfants morts en bas âge. La participation fréquente à la Messe rejaillit, sans que nous nous en rendions compte, sur nous : Jésus nous rend capables, peu à peu, d’aimer comme Lui ! La Sainte Vierge et Saint Joseph ont offert Jésus, mais ils se sont aussi offerts avec Lui. Qu’ils nous entraînent dans leur offrande généreuse et qu’ils nous donnent le grand désir d’être des saints. Notre Père fondateur, ici, a si souvent parlé avec enthousiasme de la sainteté. Il nous rappelait avec joie et conviction l’appel de la Sainte Vierge : soyez saints, vite saints, grands saints ! Alors, n’attendons pas !
Qu’en ce jour d’élection, tous, laïcs, religieux, prêtres, jeunes, nous nous décidions d’être saints ! Bien sûr, nous ne pouvons pas être saints par nous-mêmes ! Bien sûr, nous sommes faibles et pécheurs. Mais nous avons confiance en la grande miséricorde de Jésus qui nous dit, comme à la petite Joséfa Ménendez : petite misère chérie de mon Cœur, continue mon œuvre agrippée à ma Mère !