Vivons notre Avent dans la joie chrétienne !
Homélie du mardi 2décembre 2014
Le temps de l’Avent n’est pas le temps du Carême, mais un temps marqué par la joie messianique, la joie apportée par le Messie. La question que nous pouvons nous poser au début de cet Avent qui, cette année, est marqué par l’ouverture de l’année de la vie consacrée : pourquoi notre monde est si triste alors que le Messie est venu sur notre terre depuis 2014 ans ? Les prophéties d’Isaïe et des autres prophètes sont-elles vraiment accomplies ? Nos frères aînés, membres du Peuple Juif, continuent à dire que le Messie n’est toujours pas venu parce que la prophétie d’Isaïe de ce jour et celle du psaume 71 ne sont vraiment pas accomplies : la justice ne fleurit pas sur notre terre, la paix n’est pas là, le Mal est plus que jamais à l’œuvre ! Toutes les races de la terre ne sont pas bénies et toutes les Nations ne disent pas bienheureux le Messie qu’est Jésus ! L’Eglise continue, cependant, à dire que le Messie est bien venu et que les signes de sa venue ont été donnés.
Arrêtons-nous, d’abord, sur l’évangile de ce mardi : Saint Luc nous présente Jésus, exultant de joie sous l’action de l’Esprit Saint. Cet évangéliste est bien l’évangéliste de la joie. Il nous révèlera dans quelque temps la joie de la Vierge Marie, la joie d’Elisabeth et de Jean-Baptiste, la joie des bergers en la nuit de Noël ! L’évangile est l’évangile de la joie ! Nous devons savoir témoigner de cela en ce temps de l’Avent. L’Eglise n’annonce pas à notre monde marqué par la violence, la haine et la tristesse la catastrophe finale, la der des ders, mais la joie du Salut ! C’est bien cette joie qui fait exulter de joie Jésus ! Jésus, dans sa prière à son Père, le révèle : ce que tu as caché aux savants et aux prudents, Tu l’as révélé aux tout-petits ! Jésus, ensuite, se tourne vers ses disciples pour leur dire : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez » ! Notre-Seigneur révèle ainsi qu’Il accomplit les prophéties : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu !
L’Eglise, depuis le début de son histoire, ne cesse d’annoncer que Jésus est le Verbe Incarné, qui ne parle pas seulement comme les Prophètes qui rapportent les paroles de Dieu, mais Il est, en Personne, la Parole de Dieu, Il est la Plénitude Personnelle de la Révélation. Oui, en Sa Personne, le Salut est venu sur notre terre ! La méthode historico-critique peut analyser les données de nos quatre évangiles. Elle découvrira, comme Benoît XVI le dit avec brio dans ses trois tomes de son livre sur Jésus, que les signes annoncés aujourd’hui par Isaïe se retrouvent en plénitude dans la vie, les paroles et l’être de Jésus. Sur Lui repose en vérité l’Esprit Saint et ses sept dons.
Mais demeure une question fondamentale : pourquoi le Mal n’est toujours pas définitivement vaincu puisque le Messie devait être Roi de Justice et de Paix ? La prophétie du psaume 71 sera-t-elle un jour accomplie ? Nous n’en doutons absolument pas ! Jésus nous a donné les éléments de réponse dans les paraboles. Dans sa première prédication, Il a affirmé qu’en sa Personne le Royaume de Dieu s’était approché. Mais si le Royaume de Dieu est là, il n’y est pas encore en plénitude. Déjà là et pas encore … voilà toute l’étape de l’histoire du Salut dans laquelle nous sommes insérés. Le Royaume de Dieu est bien déjà là dans le cœur des croyants qui ont accueilli Jésus et son évangile, dans l’Eglise, qui est le germe du Royaume de Dieu. Mais ce Royaume n’est pas encore en plénitude car tous les hommes n’accueillent pas Jésus et son évangile. Le Mal a encore beaucoup d’emprise. Cela ne signifie pas, cependant, que Jésus n’est pas le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Son Royaume n’est pas de ce monde, a-t-Il dit à Pilate avant d’être condamné à mort. Mais si Son Royaume n’est pas de ce monde, il est tout de même bien réel et même plus réel que tous les royaumes des rois de la terre qui ont souvent fini d’une manière bien misérable. Son Royaume est éternel, il concilie Vérité, Justice, Liberté, Amour et Paix. Ce Royaume ne s’impose ni par la force, ni par la contrainte morale, ni par l’habileté des politiciens. Il s’impose par la force de la Vérité elle-même dans la douceur de l’Amour. Ce Royaume ne cesse de grandir à la manière du grain de sénevé, sa croissance est lente mais bien réelle. Ce Royaume viendra à sa Perfection. Les forces du Mal ne pourront pas l’empêcher. Voilà ce que nous pouvons dire en ce début du temps de l’Avent. En tant que consacrés, soyons les témoins joyeux et enthousiastes de l’évangile. J’ai encore fait l’expérience, ce dimanche, de l’importance d’être de tels témoins … Le monde d’aujourd’hui a besoin de témoins crédibles qui vivent l’évangile et exultent de joie dans l’Esprit Saint à la suite de Jésus. Puisse Notre-Dame des Neiges nous permettre d’être de tels témoins !