De la crèche, la Lumière se répand

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Homélie pour la solennité de l’Épiphanie - année C

Dimanche 5 janvier 2025

Le chemin des Rois Mages : un chemin de foi

Aujourd’hui, réjouissons-nous, l’adoration des rois mages dévoile un grand mystère resté caché par Dieu depuis toujours. Ce mystère nous dit saint Paul est que les païens sont associés au même héritage, ils sont appelés eux aussi à ne former qu’un seul corps dans le Christ et à vivre ensemble près de Dieu. Autrement dit Jésus est venu donner sa lumière à tous les hommes. C’est en raison de ce mystère que nous, occidentaux, issus du monde païen nous avons pu devenir chrétiens. Comme les rois mages, réjouissons-nous d’une grande joie, sachons nous étonner, admirer le mystère. Notre avenir n’est plus obstrué. Dieu a de la lumière pour nous ; Dieu continue à nous tendre les bras. Prosternons-nous comme eux devant l’enfant.

L’exemple des roi-mages est un exemple de chemin de la foi qui nous parle particulièrement. En effet, les bergers, étaient de gens très simples, c’est pourquoi le chemin pour aller à la crèche était cours pour eux ; ils ont immédiatement trouvé le chemin de la crèche. Pour les rois mages, représentant d’une civilisation plus élaborée le chemin a été plus long. Leur culture, leur savoir, leur condition sociale ne leur suffisait pas. Ils cherchaient la vérité. Leurs cœurs étaient tourmentés par le sens de la vie c’est pourquoi ils cherchaient une lumière qui les conduirait vers un autre univers.

En se mettant en chemin, ces hommes ont accepté de se quitter eux–mêmes. Mais le chemin n’a pas été simple, il y a eu des surprises, des doutes, symbolisés par l’épreuve de Jérusalem. Cette épreuve, dangereuse car elle aurait pu les décourager, a été cependant purificatrice car elle leur a permis de changer leur manière de concevoir la venue du roi. Elle les a préparés à entrer dans le mystère de la pauvreté de la crèche et à ne pas douter que l’enfant Dieu qui leur tendait les bras était leur roi, et que ce roi exercerait son pouvoir d’une autre façon. Benoît XVI dans son homélie aux JMJ de Cologne dit qu’à la crèche les rois mages avaient appris le style de Dieu.

Interrogeons-nous, pourquoi l’étoile n’est-elle plus visible à la hauteur de Jérusalem ? Nous connaissons tous le phénomène de la pollution lumineuse. La lumière de nos villes empêche de scruter distinctement les étoiles. Ainsi en était-il à Jérusalem ; normalement elle était la ville Sainte mais les hommes qui l’habitaient étaient tellement fiers et orgueilleux de leur savoir et condition religieuse qu’ils se complaisaient en leur propre lumière, ils masquaient la vraie lumière. Ainsi en est-il encore aujourd’hui. L’homme contemporain est tellement ébloui par la lumière de ses inventions et de son savoir qu’ils n’arrivent plus à voir les lumières divines. C’est pourquoi, pour retrouver l’étoile qui nous guide vers la vérité, il faut se mettre toujours à l’écart de ce qui brille sur cette terre, de ce qui est artificiel.

Retenons aussi une autre leçon, à Jérusalem, ces roi-mages qui cherchaient attendaient une réponse de la part des croyants juifs mais leur foi n’était plus pure ; elle était polluée par leur propre savoir et avoir. Aujourd’hui beaucoup d’incroyants cherchent dans nos églises. Ils veulent voir des personnes de foi, ils veulent qu’on leur parle de Dieu, de Jésus. Et souvent nous n’avons à leur donner que nos doutes, notre routine, notre lassitude de croire, notre rationalisme qui dénature la radicalité et la beauté de l’évangile. Ne cachons pas la lumière, ne la mettons pas sous le boisseau.

Maintenant, avec les trois rois mages adorons. L’homme n’est grand que quand il adore. Avec un cœur d’enfant, prosternons-nous devant notre Dieu, louons le roi de gloire. Vient le moment d‘offrir les cadeaux. Le choix des présents de nos trois rois mages proclame leur foi. Ils offrent l’or au roi divin, signe de la puissance ; l’encens désigne le prêtre de condition divine, la myrrhe à l’homme qui mourra sur le croix mais qui ne connaîtra pas la corruption du tombeau. Nous, offrons lui l’or de notre charité, l’encens de nos prières ; au Rédempteur qui souffrira pour nous, offrons lui aussi la myrrhe amère de notre compassion1. Après avoir adoré l’enfant Dieu et roi, nous prendrons une autre route. Nous laisserons celle de l’orgueil, de la désobéissance de l’attachement aux choses visibles pour prendre la route de l’humilité, de l’esprit d’enfance et de l’obéissance aux commandements de Dieu.

Redisons-le, l’Épiphanie est une solennité qui nous donne une grande espérance. Elle nous rappelle tous ces cœurs qui cherchent Dieu, et ils sont de plus en plus nombreux. Comme les gens de Bethléem qui étaient surpris de voir arriver ces gens venus d’ailleurs dans leur ville, nous aussi nous serons étonnés dans quelques temps de voir frapper à la porte de nos églises des gens venus d’ailleurs. Même si notre humanité n’a pas de place pour Jésus, Jésus ne se laisse pas mettre dehors, il ne se décourage jamais, aussi est-il dans cette vulgaire étable, dans la saleté de ce monde, et de là il a commencé à irradier sa lumière. Cette lumière continue à briller et se répand bien au-delà. Combien, il est bouleversant de se dire que 50 ans après cette naissance tellement humble et cachée, Jésus commençait à être connu à Rome, en Grèce et autres lieux !

Jésus attire immanquablement. Que son nom soit grand parmi toutes les nations ; que son nom soit grand dans le cœur de tous les hommes !

1 Cf. Ludolphe le Chartreux, Vie de Jésus-Christ, édition Clovis, 2021, p. 57

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